Médias: Nicolas Demorand démissionne de Libération
Médias: Nicolas Demorand démissionne de Libération 13: 10 13/02/2014
"J'ai décidé de démissionner de ma fonction de directeur et de quitter Libération." Nicolas Demorand annonce ce jeudi matin, dans une interview au Monde, son départ du journal qu'il dirigeait depuis mars 2011.
"Pour quelles raisons?", l'interroge le quotidien. "Ma décision est d'abord dictée par la situation de ces derniers jours", explique le journaliste, contesté depuis son arrivée au sein de la rédaction. Et de citer une "divergence stratégique profonde".
"Libération vit désormais une crise ouverte, je cristallise une partie des débats et j'estime qu'il est de ma responsabilité de patron de redonner des marges de manoeuvre et de négociation aux différentes parties. J'espère que mon départ permettra aux uns et aux autres de retrouver la voie du dialogue."
Nicolas Demorand l'assure: "Non", il n'a pas été poussé vers la sortie par ses actionnaire, dont il dit avoir reçu "hier encore le soutien plein et entier". Interrogé également sur ses "absences" du journal, le journaliste explique avoir "découvert en arrivant que [son] boulot serait de chercher de l'argent tous les jours. Donc ça a été l'essentiel de [son] activité et c'est très chronophage."
Quel avenir après ce départ? "Je continue à faire de la télévision. Je travaille déjà sur d'autres projets", confie le journaliste.
Un mail à la rédaction de Libération
A 8h55 ce jeudi, soit deux minutes avant la mise en ligne de son interview au Monde, Nicolas Demorand a envoyé un mail en interne publié sur le site de Libération dans la foulée:
"Chers tous, ce mail pour vous prévenir que j'ai démissionné ce matin. J'espère de tout coeur que mon départ facilitera le dialogue qui doit être renoué pour sortir le journal de la crise qu'il traverse. J'ai passé à vos côtés trois années enrichissantes, enthousiasmantes et parfois rudes. Je ne les oublierai pas. Je vous souhaite le meilleur. Amitiés."
Libération, en panne de trésorerie tandis que ses ventes sont en chute libre, cherche une aide urgente pour éviter la faillite. Mais ses actionnaires, dont Bruno Ledoux et Edouard de Rotschild qui en détiennent ensemble 53%, n'accepteront de le refinancer que pour un projet viable.
La rédaction est en colère depuis vendredi, lorsque Bruno Ledoux a dévoilé son projet de créer un réseau social et de transformer le siège en espace culturel. Elle craint que le quotidien ne devienne accessoire, et a créé un mouvement de riposte dont le slogan est "Nous sommes un journal".
Lexpress.fr