Bettié : Les producteurs d’hévéa n’arrivent plus à commercialiser leurs récoltes

Une vue de l'hévéa non vendu
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Bettié : Les producteurs d’hévéa n’arrivent plus à commercialiser leurs récoltes

 

 

 

Bettié : Les producteurs d’hévéa n’arrivent plus à commercialiser leurs récoltes

 Les milliers de planteurs d’hévéa établis dans le département de Bettié (95 km au sud-est d’Abengourou) et ses environs, ont du mal à écouler leur production depuis plusieurs semaines.

« Depuis le mois de décembre dernier, notre caoutchouc est régulièrement refoulé à l’usine de la Saph (Société africaine de plantations d’hévéa). Depuis les années 1970 où cette usine est implantée à Bettié, nous avons toujours vendu notre production sans conditions. Mais ces dernières semaines, des conditions liées à la qualité sont évoquées. Le latex que nous livrons serait de mauvaise qualité. On n’a jamais connu cela. Qu’à cela ne tienne. Nous essayons désormais de respecter toutes indications pour satisfaire aux nouvelles exigences des industriels. Malheureusement, les responsables de la SAPH trouvent toujours de quoi à redire pour rejeter notre production. Que faisons-nous à présent de ce caoutchouc ? » s’interroge Béhibro Philippe, un planteur d’hévéa bien connu à Bettié.

« En réalité, cette société ne peut plus acheter notre caoutchouc mais ne veut nous le dire clairement pour que nous nous tournons vers d’autres acheteurs. Ils feraient mieux de nous tenir un langage de vérité pour que nous mettions fin à la saignée de l’hévéa dans le cas échéant » renchérit Tanoh Koffi, un autre planteur.

En attendant son dénouement, la conséquence immédiate de cette situation est l’accumulation du latex dans les plantations des producteurs. Toute situation qui a entrainé de vastes mouvements d’humeur à la mi-décembre dans la ville de Bettié.

A cette occasion, les planteurs en questions, après avoir érigé de nombreux barricades et brulé des pneus sur les grandes artères de la ville, se sont rendus  définitivement  à la direction de la Saph et contraint les ouvriers de fermer l’usine.

Pour la suite, des rencontres entre les responsables des deux parties avaient abouti à un accord qui, selon les planteurs, n’a pas été respecté par les figures de proue de la Saph.

Aussi, le 9 janvier dernier, sous la présidence de Wouadja Essay le député de Bettié, plusieurs centaines de ces planteurs se sont retrouvés à la cour royale de la localité pour prendre des décisions visant à l’écoulement de leur production.

Finalement, un comité permanent présidé par le nommé Essueky Niamien a été mis en place pour engager de nouvelles négociations avec les responsables de la Saph. Ces derniers que nous avons tentés de rencontrer pour être éclairé sur leur dissension avec les paysans, nous ont orientés vers la direction générale.

« Nous sommes disposés à vous entretenir des problématiques de la filière hévéa. Nous vous fournirons toutes les informations nécessaires lorsque notre agenda nous le permettra »  a indiqué Amoakon Kouakou Banga, le Directeur général adjoint de la Saph que nous avons joint ce 9 janvier en fin de soirée.

En attendant, les planteurs de Bettié qui produisent mensuellement entre 4000 et 6000 tonnes de latex, continuent de broyer du noir et promettent engager d’autres actions d’envergure les jours à venir.

Zéphirin Nango

Correspondant régional