
Mouridisme: Sur les traces de Cheickh Ahmadou Bamba à Grand Bassam
Mouridisme: Sur les traces de Cheickh Ahmadou Bamba à Grand Bassam
Pour la 12ème fois consécutives, la communauté mouride de Côte d’Ivoire a commémoré, récemment, le passage du fondateur du mouvement, Cheickh Ahmadou Bamba, à Grand-Bassam. Où lors de sa déportation du Sénégal au Gabon, de 1895 à 1902, le guide de la communauté mouride a fait escale dans la première capitale de la Côte d’Ivoire le 3 octobre 1895.
De nombreux talibés et fidèles du mouridisme ont tenu à faire le déplacement de Grand-Bassam pour se souvenir et surtout pour s’abreuver à la source de l’enseignement de Cheikch Ahmadou Bamba: « Nous sommes-là pour nous souvenir d’un homme de Dieu de classe exceptionnelle. Et comprendre son message divin. Servir le Seigneur n’a pas de lieux spécifiques mais en toute circonstance. »
En effet, sur les traces de leur guide historique, la communauté mouride a investi le groupe scolaire Bassam1et 2 pour le « Grand magal » qui signifie étymologiquement, « rendre hommage, célébrer, magnifier ».
Pour accompagner cette commémoration, le président du Sénégal Macky Sall a dépêché Arouna Ndoffene, ministre conseiller pour le représenter. C’est dire tout son attachement et l’importance qu’il accorde à la confrérie mouride dont il est l’un des fidèles. Le vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Moustapha Cissé Lô, le porte-parole du Khalife général, Serigne Bassirou M’Backé ont effectué le déplacement de Grand Bassam pour prendre part au grand magal en compagnie de l’ambassadeur du Sénégal en Côte d’Ivoire, Aboudou Lahad.
A cette occasion, plus de 5000 fidèles ont effectué le déplacement pour venir se remémorer les enseignements de Cheickh Ahmadou Bamba. En ce début du mois d’octobre, à Bassam, les mourides ont décidé comme à l’accoutumée de livrer un pan de leur connaissance, de leur histoire et de leur riche patrimoine. C’est ainsi que l’on apprend que Cheickh Ahmadou Bamba a dépassé le statut de missionnaire et a décidé de servir et surtout d’être au service des autres.
Mieux, il s’est engagé a porté haut l’étendard de l’Islam dans la prière, nous apprend un prêcheur mouride. Pour qui, il y a une relation intime entre le Prophète de l’Islam et Cheickh Ahmadou Bamba dans la spiritualité.
Dans le message de Grand Bassam, le chef spirituel de la communauté mouride de Côte d’Ivoire, Serigne Mourtala Ibn Cheick Abdoulahad, a indiqué que les mourides sont invités à « allier la promotion de la valeur islamique sans verser du sang. »
Le Grand magal 2013 a été l’objet de nombreux témoignages sur le mouridisme. Selon El Hadj Légré de la communauté sunnite de Grand Bassam, le « mouridisme est une puissance islamique non négligeable. » Car au-delà des 5 millions de membres qu’il compte à travers le monde, ce mouvement applique à la lettre les enseignements de l’Islam.
Pour illustrer cela, il a dans un premier temps souligné que ce mouvement s’est approprié l’aide aux plus faibles comme leitmotiv. Pour ce qui est de la grande pitié qu’on reconnaît au mouridisme, l’Imam Légré a fait remarquer que pendant que la cigarette est vendue et consommée, à la Mecque lieu saint de l’Islam, elle est strictement interdite à Touba, lieu saint du mouridisme.
CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info