Le débrief: Leur honneur est sauf. Et le nôtre ?

Kouassi Yao Gervais dit Gervinho au milieu de deux joueurs marocains
Kouassi Yao Gervais dit Gervinho au milieu de deux joueurs marocains
Kouassi Yao Gervais dit Gervinho au milieu de deux joueurs marocains

Le débrief: Leur honneur est sauf. Et le nôtre ?

Le débrief: Leur honneur est sauf. Et le nôtre ?

Voilà ce que dit l’Équipe, journal de référence mondiale en matière de sports, sur la rencontre Côte d’Ivoire–Maroc de ce samedi: « le premier but de ce match, de niveau médiocre, a été inscrit sur une frappe rasante de 25 mètres d'El-Arabi (ex-Caen). Dominateurs, les Marocains ont concédé un penalty pour une main inexistante à la 84e ».

Deux choses qu’on retient de l’expert. Un: le match était « médiocre ». Deux: les Marocains étaient « dominateurs ». Rien qu’avec ces deux choses, l’avis de notre expert est partagé par les supporters ivoiriens dont les commentaires les plus hostiles sont ressortis, juste après le match. En plus, la chronologie des buts inscrits donne l’avantage aux visiteurs marocains.

Ils ont marqué à la 52e minute, et s’en allaient pour une victoire, avant d’être rattrapés à 6 minutes du temps réglementaire. Sur un penalty litigieux, à en croire l’expert. Toute chose qui fait dire à Sport-Ivoire, un autre expert, que malgré le score de parité, on était « plus proche de la défaite que du succès ».

Ainsi, les Lions de l’Atlas auront mieux joué que les Éléphants, dans ce match. De l’avis des experts et des spectateurs. Eux qui voulaient sauver l’honneur auront donc atteint cet objectif. Ils en sont fiers et ils ne s’en cachent pas. Dimanche, dans l’avion qui les ramène au pays, ils en sont tout excités. Convaincus qu’ils ont fait le job.

« J’ai marqué Drogba. C’est moi, le numéro 16 qui l’ai fait », nous hurle à l’oreille un joueur. Sans hésiter à nous donner des tapes (amicales). Celui-là, il doit se nommer
Oulhaj Mohamed, selon la feuille de match. Il se réjouit d’avoir fait un marquage gagnant sur la star ivoirienne, malgré le penalty transformé par le célèbre numéro 11.

« On jouait pour l’honneur, puisque nous étions déjà éliminés », dit un autre qui se présente comme « le 2e gardien ». « Nous préparons notre équipe pour la CAN 2015 qui sera jouée chez nous », ajoute-t-il. Pour un 3e joueur, certainement « le 3e gardien », les Éléphants « n’effraient pas ». Tous ces joueurs ont été attirés à notre siège par la casquette orange que nous portions, « la couleur des Éléphants », ont-ils commenté.

Et nous ? Qu’avons-nous gagné dans ce match ? Au-delà de la qualification pour le 3e tour des éliminatoires du Mondial 2014 ? N’y avait-il pas d’honneur à sauver ? Le fait d’être Numéro 1 africain, depuis longtemps, ne comptait-il pas ? Avoir Didier Drogba, Yaya Touré, Tiéné Siaka, Salomon Kalou dans son groupe n’a-t-il pas de sens ? Jouer à domicile ne donne-t-il pas un avantage, même psychologique ? Messieurs, on a envie de dire: « quand on s’appelle les Éléphants, on se fait respecter. On gagne. Notre honneur ne se négocie pas ».

Que la grâce soit avec vous, chers lecteurs, cette semaine !

Sportivement !


Barthélemy KOUAME

barthelemy.kouame@fratmat.info