Iran: Qui est Hassan Rohani, le nouveau président
Iran: Qui est Hassan Rohani, le nouveau président
Le candidat modéré Hassan Rohani a remporté l'élection présidentielle en Iran. Portrait de celui qu'on surnomme "cheikh diplomate".
Surprise au premier tour de l'élection présidentielle en Iran. Le candidat modéré Hassan Rohani a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour. Qui est cet homme qui va succéder à Mahmoud Ahmadinejad?
Ce religieux connu pour sa très grande modération dans son discours n'avait au départ que peu de chances d'être en tête de la présidentielle iranienne, tant le scrutin semblait favorable aux conservateurs. Hassan Rohaniest devenu le candidat unique des réformateurs et modérés après le retrait du candidat réformateur Mohammad Reza Aref, alors que ses trois principaux concurrents, tous proches du guide suprême Ali Khamenei, ne parvenaient pas à s'entendre.
Soutien des ex-présidents Khatami et Rafsandjani
Surtout, les ex-présidents Mohammad Khatami (réformateur) et Akbar Hachémi Rafsandjani (modéré) ont appelé à voter pour lui. En quelques jours, l'"union sacrée" des réformateurs et modérés a mobilisé une grande partie de l'électorat modéré qui voulait boycotter le scrutin après la polémique et les manifestations réprimées de 2009.
Agé de 64 ans, Hassan Rohani est surtout connu pour avoir dirigé les négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami jusqu'en 2005. En 2003, lors de négociations avec les ministres des Affaires étrangères de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, Hassan Rohani avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium et l'application du protocole additionnel au Traité de non-prolifération (TNP), permettant des inspections inopinées des installations nucléaires de Téhéran.
Au cours de sa longue carrière, Hassan Rohani a été vice-président du Parlement et chef des négociateurs nucléaires entre 2003 et 2005. C'est à cette période qu'il a gagné son surnom de "cheikh diplomate". Il a un long passé de responsable politique. Député entre 1980 et 2000, il a ensuite été membre de l'Assemblée des experts, instance chargée de superviser le travail du guide suprême Ali Khamenei.
Partisan d'une plus grande souplesse vis-à-vis de l'Occident
Il est toujours représentant de l'ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale, comme Saïd Jalili, soutenu par l'aile dure du régime. Mais il a quitté son poste de secrétaire de ce Conseil après l'élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005.
Il est également membre de l'Association du clergé combattant, qui réunit les religieux conservateurs. Mais ces dernières années, il s'est rapproché des réformateurs. Durant la campagne électorale, il a répété qu'il était partisan d'une plus grande souplesse vis-à-vis de l'Occident pour mettre fin aux sanctions qui ont plongé le pays dans une grave crise économique. Il a choisi pour symbole une clé, qui ouvre selon lui la porte des solutions aux problèmes du pays, et la couleur violette, une teinte à la mode.
Religieux de rang de hodjatolislam (signe de l'islam), il porte un turban blanc et une barbe grisonnante toujours très soignée. Les conservateurs l'accusent d'avoir été "sous le charme de la cravate et de l'eau de toilette de Jack Straw", ancien ministre britannique des Affaires étrangères, avec qui il avait négocié en 2003. Originaire de Sorkhey dans la province de Semnan (sud-est de Téhéran), M. Rohani est titulaire d'un doctorat de droit de l'Université de Glasgow. Il est marié et a quatre enfants.
L'EXPRESS