Le débrief: Cela est arrivé tout près de chez nous

Un véhicule des Djiadistes
Un véhicule des Djiadistes
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Le débrief: Cela est arrivé tout près de chez nous

Le débrief: Cela est arrivé tout près de chez nous

Attentat, attentat-suicide. Deux expressions effrayantes qu’on entendait de loin. Du moins, jusqu’au déclenchement de la crise malienne. L’Afrique, habituée aux grands drames ne connaissait pourtant pas cette douleur il y a quelque temps. Hélas, les choses ont changé. Pourquoi ? On dira tout simplement que la vie nous apprend que rien ici-bas, ne peut arriver seulement qu’aux autres…

Jeudi 23 mai, le Niger a été frappé par un double attentat qui a fait une vingtaine de morts. L’attaque est revendiquée dans un premier temps par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'ouest (Mujao). Puis, le groupe du djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar s’en est félicité. En menaçant de reproduire et d’étendre lesdites attaques à d’autres pays engagés au Mali. « Nous prévenons tous les pays qui ont l’intention de participer à cette croisade, même au nom du maintien de la paix, que nous allons leur faire goûter la saveur de la mort», indique en effet un communiqué publié par le groupe de l’islamiste algérien.

La menace est donc claire. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Le président français dont le pays est aussi visé a lâché une première proposition samedi, à la faveur de la célébration des 50 ans de la création de l’Organisation de l’unité africaine (Oua). Tenir à Paris, en fin d’année, un sommet consacré « à la paix et à la sécurité » en Afrique.

Mais l’idée n’emballe pas tout le monde. Selon la télévision France 24, des ministres africains qui se sont confiés sous couvert de l’anonymat, en dénonce la forme. Pourquoi à Paris et pas en Afrique ? Pourquoi l'Élysée et pas l’Union africaine ? Pourquoi le président français et non le président de l’Ua ? Ces ministres africains ont une seule réponse à toutes ces interrogations. Il s’agit d’une « convocation » que François Hollande a adressée aux dirigeants africains, estiment-ils.

« Il fallait quand même qu’un dirigeant en prenne l’initiative, non ! Qu’il soit de l’occident ou de l’Afrique, où est le mal ? », interrogent pour leur part des observateurs de la vie africaine. François Hollande lui-même, comme pour anticiper les interprétations, a expliqué qu’il « considère » que la sécurité de l’Afrique doit être assurée par les Africains eux-mêmes, mais que la France veut apporter son expertise pour « renforcer » les capacités d’action des forces africaines.

Sûr que la polémique va continuer. Nos États africains sont déjà si affaiblis par les guerres et la pauvreté. Chaque jour qui passe nous démontre combien de fois la situation est fragile. Dans bon nombre de pays.

Bonne semaine à toutes et à tous !

 

Barthélemy KOUAME

barthelemy.kouame@fratmat.info