
Terrorisme: une lettre contenant de la ricine envoyée à Barack Obama
Terrorisme: une lettre contenant de la ricine envoyée à Barack Obama
Une lettre contenant de la ricine adressée au président Barack Obama a été reçue mardi au centre de tri postal de la Maison Blanche. Un courrier contenant ce même poison et destiné à un sénateur a déjà été intercepté.
L'Amérique, traumatisée par l'attentat de Boston qui a fait trois morts et plus de 170 blessés lundi, fait face à une nouvelle menace. Les services secrets ont annoncé mercredi qu'une lettre adressée au président Barack Obama contenant une «substance suspecte» avait été reçue la veille au centre de tri de la Maison-Blanche, situé en dehors de celle-ci. Selon les premiers tests, elle contiendrait de la ricine.
La veille, ce poison avait déjà été détecté dans une lettre postée à Memphis (Tennessee) et envoyée au sénateur républicain Roger Wicker, à Washington. La ricine, poison végétal peu coûteux, est extraite de la graine de ricin, une plante originaire de l'Afrique tropicale. Par ingestion, elle provoque diarrhées, vomissements, déshydratation puis un état de choc, qui peut être mortel. Inhalée, elle est encore plus toxique, provoquant des œdèmes pulmonaires hémorragiques.
Mercredi également, les medias ont annoncé qu'une partie du Congrès avait été évacuée après la découverte d'un colis et de lettres suspects. Un homme aurait notamment été intercepté alors qu'il transportait des enveloppes à l'intérieur, alors que les lettres ne sont pas censées être acheminées sur place. Elles sont toujours, pour des raisons de sécurité, traitées sur un site à part. L'homme était interrogé mercredi après-midi.
Pas de lien jusqu'à présent avec l'attentat de Boston
Le FBI a fait savoir mercredi qu'il ne pouvait pour l'instant pas faire de lien entre l'attentat de Boston et les lettres suspectes. Une sénatrice democrate, Claire McCaskill, a laissé entendre que la police avait un suspect en tête concernant le courrier envoyé à son collègue: il s'agirait d'un individu qui envoie beaucoup de lettres aux membres du Sénat.
Roger Wicker n'est pas forcément très impliqué dans les grands débats actuels, comme celui sur le contrôle des armes à feu. Mais son vote, la semaine dernière, en faveur de l'ouverture des débats au Sénat sur la réforme de la législation sur les armes, a suscité la colère de milices d'extrême droite et de suprémacistes blancs, selon SITE (Centre américain de surveillance des sites islamistes).
Le traumatisme de l'anthrax
Ces événements, qui surviennent juste après l'attentat de Boston, rappellent le scandale de l'anthrax: une semaine après les attaques du 11 septembre 2001, des lettres envoyées notamment au Capitole et contenant le bacille de la maladie du charbon avaient fait cinq morts, dont deux employés de Washington.
La ricine, elle, a déjà été utilisée dans des attaques similaires: en 2004, le Sénat et la Maison-Blanche en avaient déjà reçu. Ce poison avait aussi été adressé au département des Transports puis à la Maison Blanche en 2003, dans des lettres signées d'un certain «ange déchu». Il réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains.
Le Figaro.fr