Grève des enseignants : Le calendrier des examens reste inchangé

Kandia Camara assure que les efforts vont se poursuivre.
Kandia Camara assure que les efforts vont se poursuivre.
Kandia Camara assure que les efforts vont se poursuivre.

Grève des enseignants : Le calendrier des examens reste inchangé

Suite aux perturbations de l’école, liées à la grève de l’Instersyndicale du secteur éducation-formation, la ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, Kandia Kamissoko Camara, a animé hier,  une conférence de presse à son cabinet. Pour cette sixième grève en sept mois, elle a rassuré les parents d’élèves que le calendrier des examens reste inchangé d’avril à juillet, en dépit des perturbations. Sur le terrain, affirmera-t-elle, le rapport de l’inspection générale fait état d’un taux de perturbation de 40% au niveau du primaire et 25% dans le secondaire. Face à cette situation, elle a invité les enseignants à calmer le jeu et à reprendre les cours. Cela dans l’intérêt des élèves. « La Côte d’Ivoire sort d’une grave crise, ne prenons pas en otage les enfants. Des efforts ont été faits pour satisfaire à des revendications. Nous allons les poursuivre. Juste un peu de patience », dira-t-elle.

Avant d’ajouter que le dialogue qu’elle a toujours entretenu avec les syndicats en les associant aux activités du ministère ne sera pas rompu. Mieux, elle précise que les chefs traditionnels, des associations de parents d’élèves et des religieux ont été associés depuis plus de 4 mois pour assurer la médiation avec les syndicalistes. Et que le Premier ministre a rencontré à trois reprises les syndicats. A la dernière rencontre du 5 avril, « il a expliqué les contraintes de l’Etat qui ne peut pas aller au-delà de ce qu’il propose actuellement », a-t-elle ajouté. Tout en précisant que la masse salariale de la Côte d’Ivoire dépasse 43% de ses recettes fiscales, au-dessus de la norme de l’Uemoa. Toutefois,  elle a dénoncé le fait que certains grévistes empêchent ceux  qui ont envie de dispenser les cours de le faire. Elle a soutenu que le gouvernement ne saurait laisser une telle situation perdurer.  Ainsi, « tous ceux qui feront l’objet de trouble à l’ordre public seront mis aux arrêts et la procédure suivra son cours », a-t-elle soutenu.  Pour assurer la sécurité des enseignants qui veulent travailler, la ministre a souligné qu’un dispositif sécuritaire sera mis en place sur toute l’étendue du territoire. Des instructions ont été données à cet effet.

S’agissant de la ponction sur le salaire des grévistes du mois de février dernier, elle a indiqué que cela résulte d’une mesure gouvernementale. Car ces derniers, en faisant la grève, n’ont pas travaillé. Concernant les autres revendications, Kandia Camara  a annoncé qu’en mai, la deuxième tranche du reliquat (6,1 milliards de F cfa) du Certificat d’aptitude pédagogique de 1988 à 1992, va être payée.

S’agissant des efforts de l’Etat, la ministre a relevé que l’Etat a dégagé 45,9 milliards de F cfa pour le secteur éducation-formation.

Pour rappel,  les revendications des enseignants tournent, entre autres, autour du paiement des 50% restants de la bonification indiciaire des instituteurs, le paiement du reliquat de l’indemnité contri- butive au logement des instituteurs de 5000 F.

 Celles-ci sont estimées à 387 milliards de Fcfa.

Kandia Camara a réaffirmé sa détermination à améliorer les conditions de vie des formateurs. Par la construction et la réhabilitation d’écoles et leur équipement ainsi que le recrutement de 8000 enseignants au terme du concours d’entrée au Cafop.

Christian Dallet

• Un groupe d’enseignants se désolidarise

La Coordination des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Ces-ci) ne se sent pas concernée par les mouvements de grève lancés, lundi par l’Intersyndicale du secteur éducation-formation (Isef) et le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd). Hier, dans une des salles du Musée national, le coordonnateur général de cet autre regroupement d’enseignants, Coulibaly Mahassane, l’a exprimé à la presse, au cours d’une conférence qu’il a animée. Pour lui, le moment n’est pas à tirer sur une école qui traîne les séquelles de longues années de crise.  Mais à soutenir les efforts du gouvernement. « Il convient de savoir  reconnaître  que des efforts ont été  faits et la planification de résolution de nos préoccupations par le gouvernement est à saluer. Nous apprécions les acquis que nous devrons capitaliser », a souligné Coulibaly Mahassane.   Aussi, a-t-il suggéré que plutôt que de faire des grèves, les syndicalistes doivent se mobiliser pour obtenir les solutions aux autres préoccupations restantes.  Les acquis, selon la Ces-Ci,  se  résument au payement des reliquats contributifs aux logements des instituteurs, de la deuxième tranche du Certificat d’aptitude pédagogique (Cap), des indemnités d’études surveillées à hauteur de 320 millions de Fcfa au compte de l’année 2009-2010. Le paiement d’une première tranche des primes d’encadrement et de la moitié des reclassements indiciaires, soit les 25%.  C’est pourquoi, il invite les uns et les autres à opter pour le dialogue. Par ailleurs, la Ces-Ci s’est prononcée sur les réformes en cours de la Mugefci  qu’elle soutient également.

Germaine Boni