Francis Ouégnin (vice - président de l’Asec) : “ Le vrai pouvoir de l’Asec, c’est son organisation ’’

Francis Ouégnin
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Francis Ouégnin (vice - président de l’Asec) : “ Le vrai pouvoir de l’Asec, c’est son organisation ’’

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Qu’est-ce que le Trophée des champions?

 

Le Trophée des champions de  France est ce que nous pouvons comparer à notre Supercoupe Houphouët-Boigny. Il met aux prises le champion et le vainqueur de la coupe de France. Cette compétition est organisée par la Ligue professionnelle de Football (Lfp). Elle se déroule au début de chaque saison française. Depuis 2009, cette Ligue  a décidé de délocaliser cette compétition. La première édition a eu lieu au Canada. La deuxième au Maroc, la troisième en Tunisie et la quatrième aux Etats-Unis. Nous aborderons donc la cinquième édition.

 

Qu’est-ce qui justifie votre choix comme l’un des principaux organisateurs du Trophée des champions en Afrique subsaharienne ?

 

Je suis l’ami d’Eric Fabre, le président de l’association Black Stars de Paris. Cette association  qui regroupe d’anciens footballeurs (Amara Simba, Roger Milla, Kaba Diawara…). Notamment, les footballeurs africains qui ont joué en France. A l’époque, l’association organisait des tournées en Afrique lors des trêves des championnats européens. On a déjà eu l’occasion de les voir ici. Egalement au Cameroun. Eric Fabre a fait connaître Black Stars en France et surtout demandé un agrément à la ville de Paris. C’était du temps où le président Jacques Chirac en était le maire. Parallèlement à cela, Eric Fabre faisait organiser des journées antillaises qui consistaient à faire venir sur Paris des équipes des îles Caraïbes pour jouer contre des formations françaises. La dynamique a donc été créée.  En 1984, l’Asec, par exemple, a été la première équipe au sud du Sahara à participer à ce tournoi. Je dirais qu’Eric Fabre s’est taillé cette carrure depuis bien longtemps. Il a même plusieurs cordes à son arc. C’est aussi lui qui organise le tournoi de l’Uemoa et celui de la Cemac. Ce qui veut dire qu’en matière de football, il s’y connaît. Il a été approché par des amis à lui de la Ligue professionnelle de football en France. Lors des échanges, ils ont souhaité délocaliser le Trophée des champions dans un pays d’Afrique noire. Cela a surtout été motivé par le grand nombre de joueurs africains qui jouent dans des championnats européens, et plus particulièrement dans le championnat de France. Il a été convenu de l’organisation de cette compétition en Afrique au sud du Sahara. C’est donc en guise de reconnaissance pour le football africain qu’il a été décidé d’organiser, au mois d’août prochain, le Trophée des champions au Gabon.

 

Pourquoi n’avez-vous pas pensé à organiser l’événement en Côte d’Ivoire ?

 

On avait, au départ, proposé la Côte d’Ivoire. Cette proposition avait même été comprise comme une des priorités. Mais, nous avons, par la suite, approfondi la réflexion et choisi finalement le Gabon. En plus, les frais d’organisation sont énormes. Nous nous sommes dit qu’étant donné qu’elle venait de sortir d’une grande crise, la Côte d’Ivoire n’a pas pour priorité de prendre en charge le coût de l’organisation du Trophée des champions. D’où notre choix porté sur le Gabon. Libreville avait des arguments de poids. A commencer par sa principale infrastructure, je veux parler du stade construit pas la Chine. Il répond à toutes les exigences de haut niveau. C’est le stade où s’est déroulée la finale de la 28e  Can. Le Gabon a même reçu sur ses installations les sélections nationales du Brésil et du Portugal. Ce sont des arguments qui ont milité en sa faveur.

 

Le Président de la République du Gabon, Ali Bongo, a, semble-t-il, donné son total accord.

 

Effectivement, le Président Ali Bongo a donné son accord pour l’organisation de l’événement.  Nous avons même reçu une lettre de confirmation de l’Etat gabonais qui se réjouit d’ailleurs de l’organisation de ce match au mois d’août.  Je peux vous dire que c’est  le président du Comité olympique gabonais. M.  Leon Folquet, qui a aussi pesé de tout son poids dans cette affaire. Tout est allé très vite. Puisqu’au même moment, des pays comme la Chine, la Suède et les Etats-Unis se portaient également candidats pour l’organisation du Trophée des champions 2013. Evidemment, tout le monde espère qu’une équipe comme celle du Psg, avec ses grosses stars que sont Beckham, Ibrahimovitch…, fasse partie des finalistes. Tous ces pays s’enthousiasmaient donc de pouvoir accueillir l’événement. Finalement, le dossier présenté par Black stars, avec le soutien du Président gabonais, a été retenu.

 

Comment se prépare la compétition?

 

Tout se déroule très bien. A peine le Président Ali Bongo a-t-il donné son accord que nous avons effectué une visite sur le terrain était au mois de novembre dernier. On a d’ailleurs pu jumeler cette visite avec un match international entre le Gabon et le Portugal. Ce qui nous a permis de prendre la mesure de l’organisation d’un tel événement au Gabon. Cela dit, la qualité de l’organisation de ce match nous sert de référence. Les membres de la Ligue professionnelle de football et ceux de Black Stars ont, à cette occasion, visité les hôtels, les terrains d’entraînement, le stade et toutes les autres commodités. Nous nous sommes dit que l’événement va connaître une grande réussite. Nous avions été reçus par le Chef de l’Etat et par la secrétaire du gouvernement gabonais. Ils nous ont assurés de leur total soutien. Nous avons encore d’autres visitesà faire. Ainsi, la semaine prochaine, nous serons à Libreville dans la cadre de la préparation de cet événement. Puisque ce match sera aussi l’occasion pour plusieurs Chefs d’Etat africains de participer à la fête. Il s’agira aussi de penser à la location des avions …

 

Des footballeurs ivoiriens, notamment ceux de votre club, l’Asec d’Abidjan, vont-ils y participer?

 

Je le voudrais bien. Mais, il appartiendra au comité d’organisation et surtout au jury d’en décider. Ce ne sera pas facile. Puisque le jury doit élire les meilleurs de tout le continent.

 

Justement, votre club va mal sur l’échiquier national. Qu’est ce qui se passe, en ce moment, à l’Asec ?

 

C’est vrai que les ne vont pas bien au niveau du championnat. Nous n’allons pas nous voiler la face. C’est une période difficile pour nous. Et ça ce ressent sur le terrain. Nous avons renforcé notre staff dirigeant avec la présence de Badra Aliou Sidy. Il s’occupe de la section football. C’est un monsieur sérieux. Nous comptons bénéficier de son expertise. Vous n’ignorez pas que c’est l’un des footballeurs les plus exemplaires dans l’histoire de l’Asec. 

 

Badra Aliou vous a-t-il remplacé ainsi que le font croire des journaux qui ont écrit que ‘’vous perdez votre crédit à l’Asec’’ ?

 

J’ai moi-même lu ces articles qui n’ont aucun fondement. Je suis un homme d’influence. Et j’en ai toujours fait bénéficier l’Asec. Mon influence reste indéboulonnable. Nous avons donc choisi Badra Aliou Sidy qui est en train d’apprendre. Nous ne sommes pas inquiets. Nous ne pouvons que louer l’organisation que nous avons à l’Asec. Que je sois là ou pas, la machine tourne.

 

Les résultats de l’Asec ne sont-ils pas en train de faire perdre son pouvoir à Roger Ouégnin, le président du club ?

 

Il revient au président lui-même de vous répondre. Mais, je peux vous rassurer sur un seul fait : nous sommes une équipe organisée. Nous avons des structures professionnelles. Et pour être modeste, on n’est pas nombreux à avoir cette organisation en Côte d’Ivoire et même en Afrique. Le vrai pouvoir de l’Asec, c’est cette organisation.

 

Que faites-vous pour relaxer niveau de l’équipe ?

 

Nous reconnaissons qu’il y a quelque chose à faire. Nous devons alors voir comment mieux opérer les recrutements. Et aussi comment incorporer les plus jeunes, notamment ceux de l’Académie. Puisque l’Asec doit pouvoir revenir au premier plan. C’est une obligation. Et c’est le vœu de tous les Actionnaires.

 

interview réalisée par

 

Adam Khalil