Niger : Pro ou anti-putsch, l’ancien Président Mahamadou Issoufou convainc-t-il ?

Issoufou Mahamadou, ancien Président du Niger. (Ph: Dr)
Issoufou Mahamadou, ancien Président du Niger. (Ph: Dr)
Issoufou Mahamadou, ancien Président du Niger. (Ph: Dr)

Niger : Pro ou anti-putsch, l’ancien Président Mahamadou Issoufou convainc-t-il ?

Le 14/08/24 à 16:47
modifié 14/08/24 à 20:17
Nombreux sont les médias africains et internationaux qui se sont fait écho le 13 août 2024, de la réponse de l’ancien Président nigérien, Mahamadou Issoufou, à la Fondation Mo Ibrahim dont il est le dernier lauréat du Prix pour la bonne gouvernance en 2020.

À l’analyse, difficile de dire si l’ancien Chef d’État convainc de sa non-implication dans le putsch qui a renversé son successeur le 26 juillet 2023. Quand bien même il souligne le fait que son propre fils, également ancien ministre du Pétrole, est détenu depuis 12 mois et l'avènement de la junte, le bémol que Mahamadou Issoufou brandit – notamment son opposition à toute intervention extérieure contre la junte – continue d’entretenir une sorte d’ambigüité sur sa position dans l’affaire.

Mahamadou Issoufou avait quitté le pouvoir auréolé d’un statut de grand dirigeant africain et démocrate attaché aux droits de l’homme. Ce qui lui a certainement valu d’être porté à la tête du Panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel. Mais également comme médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), notamment au Burkina Faso.

Mais des rumeurs de connivence avec la junte, notamment pour des intérêts pétroliers ont entamé l’image de champion africain du développement que s’était forgée Mahamadou Issoufou. L’appel de la Fondation Mo Ibrahim vient noircir davantage le tableau. D’autant plus que le simple doute exprimé en son encontre suffit pour conforter les détracteurs et observateurs qui avaient encore des doutes à son sujet dans leur position. Surtout que d’aucuns pensent que la réponse de Mahamadou Issoufou est loin d’être convaincante.

Évidemment, partisans et détracteurs de Mahamadou Issoufou tiennent leurs positions sur internet. Pro-Issoufou, Adamou Mahamadou (@AdamouMahamad2) salue pour sa part une constance chez l’ancien Président. Sur sa page X (Twitter), il écrit : "L’ancien Président Issoufou Mahamadou, fidèle à ses principes, réaffirme son opposition à la violence et aux interventions militaires dans sa lettre à la Fondation Mo Ibrahim. Il appelle à l’unité et au dialogue pour une solution pacifique et durable au Niger". Son post rencontre l’adhésion d’Abdoul Rachid Saley (@ArrachBen11) qui formule une prière en sa faveur : "Toujours ils cherchent à discréditer le Président @IssoufouMhm, puisse Allah soigner cette maladie qui ronge ces individus".

En face, Mad Camara (@camara_mad) pense que Mahamadou Issoufou craint pour son image qui se dégrade de plus en plus. "Cette condamnation tardive un peu forcée est intervenue parce qu'il a peur de se voir retirer le prix Mo Ibrahim avec ses énormes avantages", porte-t-il. Juste - Antoine Kah - qui publie plusieurs images de Mahamadou Issoufou et d’Abdouramane Thiani ensemble - est du même avis. Pour lui, "il a juste peur de perdre le prix".

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Des internautes ne semblent ni en faveur ni contre la thèse soutenant une proximité de Mahamadou Issoufou avec les militaires au pouvoir. Leur position est exprimée par un rejet total de la gouvernance de l’ancien Chef d’État avant, pendant et après ses deux mandats présidentiels.

Elh.Ide Niandou (@ide_elh77767) est l’un d’entre eux. Il écrit : "Une preuve supplémentaire que Issoufou Mahamadou a toujours œuvré au Niger pour le bonheur de l’extérieur. De la SOMAÏR à Arlit à la présidence au Niger, il a toujours servi l’extérieur. Le voilà qui se justifie pour mériter un Mo Ibrahim qui lui est maintenant contesté".

Visiblement remonté contre l’ancien Président, il ajoute : "de toutes les façons, Issoufou Mahamadou a toujours utilisé les autres pour se protéger. C'est ainsi qu'il a permis à tout son entourage de détourner les biens publics, pour lui permettre des détournements massifs incontrôlés".


Le 14/08/24 à 16:47
modifié 14/08/24 à 20:17