Yedidia Clein
Yedidia Clein : "Trois années en Côte d’Ivoire, un pont renforcé entre Israël et l’Afrique de l’Ouest"
Après trois années passées en Côte d'Ivoire, l'ambassadrice d'Israël, Son Excellence Yedidia Klein, dresse le bilan de son action, évoque la situation des otages israéliens détenus depuis le 7 octobre 2023, et livre son point de vue sur les perspectives de coopération entre Israël et l'Afrique de l'Ouest.
Au regard de votre mandat en Côte d'Ivoire, quels seraient, selon vous, les principaux accomplissements de votre mission ?
J’ai passé trois années très intéressantes ici. Je dirais que mon principal accomplissement a été la visite du ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, en 2023, au cours de laquelle nous avons signé un accord-cadre de coopération entre nos deux pays. Mais il y a eu aussi beaucoup d’autres actions : une série d’événements économiques pour stimuler la coopération bilatérale, ainsi qu’un séminaire sur la lutte contre le blanchiment d’argent, organisé récemment avec l’ambassade des États-Unis et les agences ivoiriennes en charge de ce dossier.
Quels ont été les moments ou partenariats les plus marquants de votre mission ?
Nous avons noué des partenariats importants dans plusieurs domaines. Sur les questions liées aux femmes, nous travaillons avec la ministre Euphrasie Kouassi Yao. Nous collaborons également avec l’Ong J’aime Israël qui est un acteur majeur de la cause pro-Israël. Avec la Chambre de commerce et la Chambre de commerce Israël–Côte d’Ivoire, nous développons des projets économiques. Nous avons aussi travaillé avec Abidjan Legacy, notamment pour identifier des participants aux formations Mashav en Israël, dans des domaines variés comme l’entrepreneuriat social, l’autonomisation des femmes, l’agriculture ou encore la sécurité nationale.
Selon vous, comment les relations entre Israël et la Côte d’Ivoire ont-elles évolué pendant votre mandat ?
Elles ont beaucoup progressé, surtout sur le plan économique. Quand je suis arrivée, le commerce bilatéral était d’environ 25 millions de dollars par an. Aujourd’hui, il dépasse 100 millions. La Côte d’Ivoire exporte des produits agricoles vers Israël, et nous exportons en retour des innovations, des technologies agricoles, des solutions de gestion de l’eau et d’autres produits à forte valeur ajoutée.
Quels sont les domaines de coopération les plus prometteurs pour l’avenir ?
La santé, l’éducation et l’agriculture sont prioritaires. Nous avons déjà des entreprises israéliennes qui construisent des hôpitaux et cliniques ici. Nous voulons développer davantage les échanges de compétences, comme des stages en Israël. Notre ambassade est aussi compétente pour le Bénin, le Togo et le Burkina Faso, avec lesquels nous travaillons dans les mêmes secteurs.
Quelle est la situation actuelle des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre 2023 ?
Il reste 50 otages aux mains du Hamas. Nous savons qu’au moins 20 sont vivants et qu’environ 30 sont déjà décédés. Tous doivent revenir, qu’ils soient vivants ou morts, pour que leurs familles puissent les retrouver ou leur offrir une sépulture digne. Les conditions de détention sont inhumaines : privation volontaire de nourriture, perte extrême de poids, humiliations. Les négociations sont à l’arrêt et pourraient conduire Israël à intensifier son action militaire si la situation ne se débloque pas.
Quel rôle la communauté internationale peut-elle jouer dans cette crise humanitaire ?
La pression doit être exercée sur le Hamas, pas sur Israël. Ce sont eux qui peuvent mettre fin à la guerre en libérant les otages et en déposant les armes. Il faut aussi rester vigilant face à la propagande qui accuse Israël d’affamer Gaza : il y a de la nourriture sur place, mais le Hamas retient l’aide pour servir ses objectifs.
Que pensez-vous de la campagne de la France visant à reconnaître un État palestinien ?
Ce serait une récompense aux massacres du 7 octobre. Un État palestinien doit résulter de négociations directes et ne pas être dirigé par le Hamas, qui est une organisation terroriste.
On entend dire qu’il existe des divergences entre les dirigeants politiques israéliens et l’armée sur la question de Gaza. Est-ce le cas ?
Oui, et c’est le signe d’une démocratie qui fonctionne. Les experts militaires donnent leur avis, le gouvernement écoute et prend sa décision. En Israël, la liberté d’expression est garantie, contrairement à Gaza où toute contestation est violemment réprimée.
Quel message souhaitez-vous adresser aux populations de Côte d’Ivoire et d’Afrique de l’Ouest ?
Israël aime l’Afrique et souhaite renforcer la coopération avec la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, dans la santé, l’agriculture, l’éducation et le commerce. J’encourage chacun à explorer les opportunités de collaboration.
Interview réalisée par Didier ASSOUMOU
Quels ont été les moments ou partenariats les plus marquants de votre mission ?
Nous avons noué des partenariats importants dans plusieurs domaines. Sur les questions liées aux femmes, nous travaillons avec la ministre Euphrasie Kouassi Yao. Nous collaborons également avec l’Ong J’aime Israël qui est un acteur majeur de la cause pro-Israël. Avec la Chambre de commerce et la Chambre de commerce Israël–Côte d’Ivoire, nous développons des projets économiques. Nous avons aussi travaillé avec Abidjan Legacy, notamment pour identifier des participants aux formations Mashav en Israël, dans des domaines variés comme l’entrepreneuriat social, l’autonomisation des femmes, l’agriculture ou encore la sécurité nationale.
Selon vous, comment les relations entre Israël et la Côte d’Ivoire ont-elles évolué pendant votre mandat ?
Elles ont beaucoup progressé, surtout sur le plan économique. Quand je suis arrivée, le commerce bilatéral était d’environ 25 millions de dollars par an. Aujourd’hui, il dépasse 100 millions. La Côte d’Ivoire exporte des produits agricoles vers Israël, et nous exportons en retour des innovations, des technologies agricoles, des solutions de gestion de l’eau et d’autres produits à forte valeur ajoutée.
Quels sont les domaines de coopération les plus prometteurs pour l’avenir ?
La santé, l’éducation et l’agriculture sont prioritaires. Nous avons déjà des entreprises israéliennes qui construisent des hôpitaux et cliniques ici. Nous voulons développer davantage les échanges de compétences, comme des stages en Israël. Notre ambassade est aussi compétente pour le Bénin, le Togo et le Burkina Faso, avec lesquels nous travaillons dans les mêmes secteurs.
Quelle est la situation actuelle des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre 2023 ?
Il reste 50 otages aux mains du Hamas. Nous savons qu’au moins 20 sont vivants et qu’environ 30 sont déjà décédés. Tous doivent revenir, qu’ils soient vivants ou morts, pour que leurs familles puissent les retrouver ou leur offrir une sépulture digne. Les conditions de détention sont inhumaines : privation volontaire de nourriture, perte extrême de poids, humiliations. Les négociations sont à l’arrêt et pourraient conduire Israël à intensifier son action militaire si la situation ne se débloque pas.
Quel rôle la communauté internationale peut-elle jouer dans cette crise humanitaire ?
La pression doit être exercée sur le Hamas, pas sur Israël. Ce sont eux qui peuvent mettre fin à la guerre en libérant les otages et en déposant les armes. Il faut aussi rester vigilant face à la propagande qui accuse Israël d’affamer Gaza : il y a de la nourriture sur place, mais le Hamas retient l’aide pour servir ses objectifs.
Que pensez-vous de la campagne de la France visant à reconnaître un État palestinien ?
Ce serait une récompense aux massacres du 7 octobre. Un État palestinien doit résulter de négociations directes et ne pas être dirigé par le Hamas, qui est une organisation terroriste.
On entend dire qu’il existe des divergences entre les dirigeants politiques israéliens et l’armée sur la question de Gaza. Est-ce le cas ?
Oui, et c’est le signe d’une démocratie qui fonctionne. Les experts militaires donnent leur avis, le gouvernement écoute et prend sa décision. En Israël, la liberté d’expression est garantie, contrairement à Gaza où toute contestation est violemment réprimée.
Quel message souhaitez-vous adresser aux populations de Côte d’Ivoire et d’Afrique de l’Ouest ?
Israël aime l’Afrique et souhaite renforcer la coopération avec la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, dans la santé, l’agriculture, l’éducation et le commerce. J’encourage chacun à explorer les opportunités de collaboration.
Interview réalisée par Didier ASSOUMOU