Mali : Vers une guerre ouverte "Assimi Goïta contre Sadio Camara et Ismaël Wagué" ?

Le Général Assimi
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Le Général Assimi

Mali : Vers une guerre ouverte "Assimi Goïta contre Sadio Camara et Ismaël Wagué" ?

Le 11/08/25 à 12:43
modifié 11/08/25 à 13:02
L’arrestation, dans la nuit du 10 au 11 août 2025, d’au moins deux militaires appartenant à la Garde nationale (corps d’origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara) marque-t-elle le début d’une guerre ouverte, annoncée par plusieurs observateurs, entre le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, et son influent collaborateur ?

Parmi les personnes interpellées figurent le général Abass Dembélé, très populaire au sein des troupes, ancien commandant dans le nord du pays avant d’être nommé gouverneur de Mopti (centre), et la générale de brigade Nema Sagara, membre de l’état-major de l’armée de l’air, corps d’origine du général Ismaël Wagué, présenté par certains comme l’un des militaires les plus connus du pays.

Ces arrestations renforcent les soupçons de tensions internes, d’autant que l’homme fort de Bamako, déjà accusé de vouloir s’octroyer un mandat à vie, a annoncé le recrutement de 124 000 soldats. Pour ses détracteurs, il s’agirait d’une tentative de constituer sa propre armée, faute de contrôle total sur les Forces armées maliennes (FAMa), selon plusieurs observateurs.

Dans un contexte où l’Alliance des États du Sahel (AES) traverse d’importantes difficultés économiques et reste confrontée à la menace jihadiste (comme l’a illustré récemment l’attaque du camp de Foutouri) , certains craignent une implosion des régimes militaires. Des clans se dessinent de plus en plus clairement au sein des trois juntes, tandis que leurs opposants s’activent.

Pour ses critiques, Assimi Goïta apparaît fébrile face à ces pressions. Ils attribuent cette vague d’arrestations à ce qu’ils qualifient de « début de panique » à Koulouba. La générale Nema Sagara aurait notamment payé le prix de ses déclarations sur le matériel militaire saisi par les jihadistes. D’autres, comme les anciens Premiers ministres Moussa Mara (actuellement détenu) et Choguel Kokalla Maïga, dénoncent « la propagande » orchestrée par la junte pour masquer ses faiblesses et détourner l’attention des difficultés économiques. Les partisans du régime, eux, parlent de trahison.

Sur X (Twitter), Pinky Alby (@Albypinky) écrit : « On a des généraux qui se mettent à sauter avec les terroristes. Ce n’est pas avec ça qu’on va sortir le Mali de la pauvreté. C’est le résultat de la corruption et de la faiblesse face au terrorisme. »

À l’inverse, Séga Diarrah (@Segadiarrah), ouvertement critique du régime, apporte son soutien aux militaires arrêtés, en particulier au général Dembélé : « Formé en France et aux États-Unis, il s’est forgé une réputation à Konna en 2013, où il fut blessé au front. Il a même arrêté le putschiste Sanogo la même année. Gouverneur de Mopti, il incarne la rigueur et la fidélité républicaine. Depuis le clash entre Nema Sagara et le ministre Sadio Camara, la tension est palpable dans l’armée. Ces arrestations sont-elles le signe d’une peur qui vire à la purge ? »

Il met en garde contre les divisions au sein de la « grande muette » : « Les actuels maîtres de Koulouba cherchent-ils à neutraliser toute voix républicaine ? L’armée malienne peut-elle survivre à la disparition de sa dissidence ? » Et de conclure : « Il est temps de rappeler aux Maliens que notre armée mérite mieux qu’un règne de peur. »

Son propos trouve écho chez Mark Abubakari (@MarkA4967), qui affirme : « L’armée malienne mérite de servir une cause où la peur n’est pas le moteur principal. Les mercenaires russes, eux, sont là pour l’argent et n’hésitent pas à commettre des atrocités pour atteindre leurs objectifs. »



Le 11/08/25 à 12:43
modifié 11/08/25 à 13:02