Conservation de la biodiversité : La Côte d'Ivoire mise sur les autres mesures efficaces par zone

Les parties prenantes à l’atelier national de réflexion sur l’implémentation des autres mesures de conservation efficaces par zone(Dr)
Les parties prenantes à l’atelier national de réflexion sur l’implémentation des autres mesures de conservation efficaces par zone(Dr)
Les parties prenantes à l’atelier national de réflexion sur l’implémentation des autres mesures de conservation efficaces par zone(Dr)

Conservation de la biodiversité : La Côte d'Ivoire mise sur les autres mesures efficaces par zone

Le 04/08/25 à 16:07
modifié 05/08/25 à 10:36
Une réflexion sur l'implémentation des autres mesures de conservation éfficaces par zone en Côte d'Ivoire s'est ouverte à Jacqueville.
La Côte d'Ivoire a lancé le 4 août 2025 à Jacqueville un atelier national de réflexion sur l'implémentation des "autres mesures de conservation efficaces par zone" (Amcez), également connues sous l'acronyme anglais Oecms (Other Effective Area-Based Conservation Measures). Cette initiative vise à compléter les efforts de conservation traditionnels en reconnaissant des territoires qui, sans être des aires protégées officielles, contribuent significativement à la préservation de la biodiversité.

Ce séminaire, qui se déroule jusqu'au 6 août 2025, réunit les acteurs de l'environnement et bénéficie du soutien de la coopération Allemande via la GIZ, de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (Uicn), et d'autres partenaires techniques et financiers.

Lors de l'ouverture de la rencontre, Professeur Georges Kouadio, conseiller technique et représentant du ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, a souligné que les Amcez permettent de valoriser les pratiques durables des communautés locales, les usages coutumiers, et les mécanismes de gestion spécifiques à d'autres secteurs.

Professeur Georges Kouadio a rappelé la richesse et la diversité des paysages ivoiriens, qui offrent un potentiel considérable pour l'identification de ces zones. Parmi les exemples cités figurent les zones périphériques des parcs nationaux, le Complexe du Parc National de Taï, la Réserve Naturelle Partielle de Faune du N’Zo, et la Réserve de Biosphère de la Comoé, tous considérés comme de véritables bastions de biodiversité. « Ces sites, s’ils sont bien identifiés, reconnus et soutenus, pourraient renforcer notre réseau écologique national et contribuer efficacement à l’atteinte des engagements internationaux de notre pays, tout en assurant une meilleure intégration des populations locales dans les efforts de conservation », a-t-il souligné.

Selon Georges Kouadio, une identification, une reconnaissance et un soutien adéquats de ces sites renforceraient le réseau écologique national, contribueraient aux engagements internationaux du pays, et assureraient une meilleure intégration des populations locales dans les efforts de conservation. Le conseiller technique a également insisté sur l'importance d'intégrer pleinement les Amcez dans la Stratégie et le plan d'action nationaux pour la Biodiversité, actuellement en révision.

Le gouvernement ivoirien réaffirme ainsi sa volonté de renforcer la conservation de la biodiversité par l'innovation, l'inclusivité et l'efficacité, considérant les Amcez comme un levier stratégique et prometteur.

Dr. Youssouph Diedhiou, Coordinateur Régional des programmes patrimoine mondial et liste verte de l'Uicn Afrique centrale et Occidentale, a mis en lumière l'importance de reconnaître les efforts souvent négligés des communautés locales dans la préservation de la biodiversité. Il a insisté sur la nécessité d'adapter les concepts globaux de conservation au contexte local et d'intégrer ces initiatives dans le cadre juridique ivoirien, positionnant la Côte d'Ivoire comme un pays pionnier dans ce domaine.

Nanan N’dori Ando Joseph, chef de village et membre du Directoire de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels, a également a souligné le rôle essentiel de la préservation de la biodiversité pour le bien-être des populations. Il a rappelé l'existence de mesures traditionnelles de conservation, telles que la protection de certains arbres et rivières, démontrant l'ancrage historique de ces pratiques au sein des communautés. Cet atelier marque une étape significative dans l'engagement de la Côte d'Ivoire à diversifier et à renforcer ses stratégies de conservation de la biodiversité, en adoptant une approche plus inclusive et en reconnaissant la contribution inestimable des communautés et des territoires au-delà des aires protégées classiques.



Le 04/08/25 à 16:07
modifié 05/08/25 à 10:36