Éco-Diplomatie et Développement: Léon Kacou Adom exhorte les champions nationaux à devenir des ambassadeurs économiques
Dans son intervention, le ministre Léon Kacou Adom a rappelé le rôle structurant des ambassadeurs à la retraite dans le rayonnement diplomatique et économique du pays, avant de mettre en lumière l’importance stratégique de la diplomatie économique. « On a souvent accusé notre diplomatie d’être « budgétivore ». Mais je dis aujourd’hui, preuves à l’appui : la diplomatie rapporte plus qu’elle ne coûte. En matière de fiscalité, d’investissements directs étrangers, ou d’accords commerciaux, elle joue un rôle de catalyseur économique majeur — rôle que beaucoup ignorent encore », a-t-il affirmé.

Le ministre a ensuite souligné que la diplomatie économique n’est plus un simple outil de promotion de l’image du pays, mais un levier puissant pour attirer des investissements, ouvrir des marchés et soutenir la croissance économique nationale.
Léon Kacou Adom a insisté sur la nouvelle posture des ambassades ivoiriennes, devenues des acteurs incontournables de la promotion des investissements et de l’accompagnement des entreprises sur les marchés internationaux. « Les champions nationaux, c’est-à-dire les grandes entreprises compétitives, innovantes et rayonnantes à l’international, jouent un rôle crucial. Ils ne sont pas seulement des moteurs de croissance. Ils sont aussi des vecteurs d’influence, des ambassadeurs économiques capables de porter l’image de la Côte d’Ivoire au-delà de nos frontières », a-t-il indiqué.
Le ministre a salué la synergie créée entre son ministère, la Cci-CI et le patronat, notamment à travers des missions économiques conjointes organisées en Asie, au Moyen-Orient et en Europe.
Le ministre Léon Kacou Adom a exhorté les jeunes diplomates à s’inspirer des aînés et à considérer la diplomatie économique comme un levier majeur pour l’avenir du pays. « Nous devons pérenniser ce cadre d’échanges intergénérationnels. L’expérience et le regard critique de nos aînés sont des ressources précieuses pour faire évoluer notre diplomatie vers plus de résultats et de performance », a-t-il conclu.
Cette dynamique de diplomatie économique a été largement défendue par Touré Faman, Président de la Cci-CI, qui a insisté sur le rôle des champions nationaux dans la stratégie d’influence économique de la Côte d’Ivoire. « Ces entreprises dynamiques et innovantes incarnent la marque économique Côte d’Ivoire. Elles doivent être des co-pilotes de la stratégie diplomatique, et non de simples bénéficiaires », a-t-il déclaré. Il a souligné l’importance de leur implication dans les missions économiques internationales, les forums d’affaires et les plateformes de promotion afin de diversifier les sources de financement et d’accroître l’attractivité économique du pays.
Au cœur de cette stratégie, la Cci-CI se positionne comme le fer de lance de l’internationalisation du secteur privé ivoirien. « Notre mission est d’accompagner les entreprises ivoiriennes dans leur positionnement à l’international. Nous devons valoriser leur savoir-faire et leur résilience pour faire de la diplomatie économique un outil de transformation structurelle », a ajouté Touré Faman. Patricia Zoundi Yao, Présidente du Mpme, a également rappelé l’importance d’intégrer les PME innovantes dans ce dispositif, tandis que Dr. Vaflahi Méité, Directeur Général de la Diplomatie Économique, a retracé les fondements politiques de cette approche initiée par le Président Alassane Ouattara dès 2012.
Une vision alignée avec celle du Chef de l’État
Représentant la Présidente du Sénat, Kandia Camara, le Sénateur Alcide Djédjé a souligné que le thème du dîner-débat s’inscrit en parfaite cohérence avec la vision du Président de la République : faire de la diplomatie économique un pilier central de la politique étrangère ivoirienne.

Daouda Diabaté, Président du comité d’organisation, et Tio-Touré Bakary, 1ᵉʳ Vice-Président de l’Aaa-CI, ont pour leur part rappelé que la diplomatie économique reste un outil discret mais extrêmement efficace pour mobiliser des ressources financières et accompagner le développement du pays.
Dans un contexte où la mobilisation des ressources extérieures demeure un défi majeur pour les pays africains, la Côte d’Ivoire entend accélérer son internationalisation économique en misant sur la coopération public-privé et en positionnant ses champions nationaux comme véritables ambassadeurs du développement.
Cette 5ᵉ édition du dîner-débat de l’Aaa-CI marque ainsi une étape clé dans l’affirmation d’une diplomatie ivoirienne moderne, proactive et orientée résultats. L’association des ambassadeurs à la retraite de Côte d’Ivoire à la retraite (Aacir) est présidée par Etienne Miézan-Ezo.