Hépatites Virales : Le Professeur Yao Bathaix tire la sonnette d'alarme

Les membres du Réseau autour de Pr Bathaix (4e à partir de la droite) ont réaffirmé leur engagement à mener le combat contre ce fléau
Les membres du Réseau autour de Pr Bathaix (4e à partir de la droite) ont réaffirmé leur engagement à mener le combat contre ce fléau
Les membres du Réseau autour de Pr Bathaix (4e à partir de la droite) ont réaffirmé leur engagement à mener le combat contre ce fléau

Hépatites Virales : Le Professeur Yao Bathaix tire la sonnette d'alarme

Le 28/07/25 à 16:23
modifié 28/07/25 à 17:46
Le président du Réseau ivoirien de lutte contre les hépatites Virales (Rilhvi), le Pr Yao Bathaix Fulgence, a animé le 28 juillet 2025 une conférence de presse sur la situation des hépatites virales en Côte d’Ivoire. Il a souligné l'urgence de la sensibilisation nationale contre les hépatites B et C, des maladies qu'il qualifie de "tueur silencieux à visage découvert".

Les hépatites virales B et C sont aujourd'hui la principale cause de cancer du foie en Côte d'Ivoire, affectant souvent de jeunes adultes. Le diagnostic est fréquemment tardif, menant à une issue fatale en quelques mois. Pr Yao Bathaix a insisté sur le fait que ces virus "circulent dans le silence et se transmettent par des comportements méconnus des populations".

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Modes de transmission insidieux et chiffres inquiétants

Parmi les modes de transmission, Pr Bathaix a cité le partage de tondeuses et autres matériels de manucure-pédicure dans les salons de beauté et de coiffure. Mais également la popularité croissante des tatouages et piercings chez les jeunes. Il a également mentionné les scarifications esthétiques ou thérapeutiques, les rapports sexuels non protégés, le partage d'aiguilles ou de pailles pour la toxicomanie, les pratiques socioculturelles telles que l'excision et la circoncision, ainsi que la transmission de la mère infectée à l'enfant sain.

Les chiffres présentés sont alarmants. En 2020, 49% des décès liés à la cirrhose étaient dus au virus de l'hépatite B (VHB). Plus de 3 millions d'Ivoiriens sont infectés, mais moins de 4% des personnes atteintes ont accès au diagnostic. Selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms), l'Afrique subsaharienne a enregistré 272 000 décès dus à l'hépatite B en 2022.

Un Plaidoyer fort pour l'accès aux soins

Le Rilhvi a lancé un appel pressant en faveur de la gratuité du dépistage et un accès équitable au traitement. Pr Yao Bathaix a spécifiquement plaidé en faveur de la gratuité du dépistage des hépatites B et C, la vaccination gratuite pour les adultes séronégatifs et l'accès équitable aux traitements dans toutes les régions. "Le dépistage est la seule arme contre ce silence mortel", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il est impératif de "lever les tabous, briser la stigmatisation et rendre le traitement accessible à tous".

Innovations et formation pour une meilleure prise en charge

Dans un effort d'innovation, le site officiel www.rilhvi.ci a été lancé. Il intègre une intelligence artificielle interactive, "Hepatos IA", qui répond aux questions du public 24h/24. Une première en Afrique de l'Ouest francophone dans le domaine de l'hépatologie. Le réseau a également pour objectif de former les professionnels de santé en vue d’améliorer la prise en charge. Plus de 150 professionnels de la santé ont déjà été formés, avec un objectif de plus de 200 en 2024. Pr Yao Bathaix Fulgence a conclu en affirmant que "la lutte contre les hépatites virales est un combat national, collectif, citoyen". Il a donc appelé la population ivoirienne à se faire dépister, soulignant que "c'est ensemble que nous vaincrons ce fléau".

Le 28/07/25 à 16:23
modifié 28/07/25 à 17:46