Fatima Koné, Miss Côte d’Ivoire 2025 : "Les Ivoiriens vont m'adopter"

Fatima Koné, Miss Côte d'Ivoire 2025. (Ph: Julien Monsan)
Fatima Koné, Miss Côte d'Ivoire 2025. (Ph: Julien Monsan)
Fatima Koné, Miss Côte d'Ivoire 2025. (Ph: Julien Monsan)

Fatima Koné, Miss Côte d’Ivoire 2025 : "Les Ivoiriens vont m'adopter"

Le 22/07/25 à 11:16
modifié 22/07/25 à 12:56
Dans cette première sortie médiatique après son sacre, la reine de la beauté ivoirienne aborde tous les sujets sans faux-fuyant.
Certains lecteurs vous découvrent à travers cet entretien. Comment vous définissez-vous?

Je suis Fatima Koné, 23 ans, odiennéka de Samatiguila. Je suis issue d'une famille de 5 filles. De nature très joviale, attachée aux valeurs humaines, je suis croyante et reconnaissante à Dieu pour tout ce qu'il fait dans ma vie. J'ai pour principe l'humilité et le respect de tous les êtres humains. Titulaire d'une licence en anglais, d'un certificat en assistanat de direction, je suis présentement une formation en deuxième année d'e-commerce et digital.

Lors des phases de présélection régionales, vous avez été élue dans le Hambol. Comment avez-vous abordé cette étape du concours Miss Côte d'Ivoire ?

Tout a débuté à Bouaké. J'y ai fait la présélection des régions du Hambol et de Gbêkê. Ce fut une élection très disputée, mais j'ai pu l'emporter pour devenir la candidate de la région du Hambol.

Ce n'est pas toujours évident d'avoir l'onction de sa famille pour une participation à un concours de Miss. Avez-vous aisément réussi à convaincre le cercle familial de votre projet ?

J'ai toujours eu le soutien de ma mère. Cependant, j'avoue que mon père était un peu réticent au départ, parce que beaucoup de choses se disent sur les concours de beauté. Mais, je suis aujourd'hui reine de beauté, et je peux démentir tous ces préjugés. Il suffit juste de travailler, avoir des valeurs et surtout croire en soi. Donc, j'ai commencé le concours Miss Côte d'Ivoire sans l'accord de mon père. Je lui ai fait part de ma volonté de me présenter, mais je n'ai pas obtenu son accord. J'ai tout de même participé au concours. Les choses ont commencé à changer avec les étapes des présélections. Notamment lors des phases régionales où il a vu ma détermination à participer au concours. Dans le déroulement des choses, surtout lors du face-à-face régional, il a vu que cela me tenait à cœur. Il m'a alors accordé sa bénédiction pour la suite.

Aujourd'hui, vous êtes Miss Côte d'Ivoire. Que représente cette couronne pour vous ?

Cette couronne représente beaucoup pour moi. D'abord, c'est une grande fierté. Elle couronne un rêve et une longue aventure parsemée de doute et d'espoir. Cette couronne est aussi un message d'espoir et de foi pour toutes ces personnes qui doutent de leur capacité à réaliser leur rêve.

La mise au vert avant la grande finale s'est déroulée durant une semaine dans un hôtel à Abidjan. Dans quelle ambiance s'est déroulé ce regroupement ?

Le regroupement s'est déroulé dans une ambiance très joviale, conviviale et détendue. Toutes les candidates étaient très motivées, déterminées et bienveillantes les unes pour les autres. Cette année, il n'y avait pas de crise, de prise de tête ou de polémique. Chacune était vraiment focus sur son objectif.

La note obtenue lors de la mise au vert des candidates compte pour 20% dans le résultat final du concours. De l'aveu du Comici, vous avez obtenu l'une des meilleures notes lors de ce regroupement. Comment expliquez-vous cette performance ?

Je pense que c'est le fruit de mon authenticité, de ma détermination et de ma concentration. J'étais beaucoup concentrée et déterminée à atteindre mon objectif. A savoir, réaliser mon rêve d'enfance de devenir Miss Côte d'Ivoire et me prouver à moi même que je vaux beaucoup.

Quels ont été vos rapports avec les autres candidates lors de la mise au vert. Êtes-vous parvenue à créer l'alchimie avec l'ensemble du groupe ?

Je suis de nature très ouverte et sociable. La connexion avec les autres s'établit facilement avec moi. Je n'ai donc pas eu de difficultés à établir de bonnes relations avec les autres candidates. Tout s'est très bien passé, je n'ai eu aucun problème personnel avec les autres.

Fatima Koné
Fatima Koné



La mise au vert vous permet d'appréhender le concours dans les meilleures conditions. Mais, la réalité du jour J est certainement différente des simulations et des entraînements. Qu'est-ce qui change réellement ?

A la mise au vert, ce sont des répétitions. On a plus ou moins le droit à l'erreur. On se prépare, on apprend et on essaie d'être prête pour la compétition. Le jour J, c'est tolérance zéro. Donc, c'est plus de concentration, plus de stress avec tous les regards fixés sur vous. A ce moment précis, tu te dis ''ça passe ou ça casse !''. Le moindre faux pas peut vous être préjudiciable. Alors, vous portez votre croix, et c'est vraiment une réalité qui tranche d'avec les entraînements. Dans mon cas, par exemple, je n'étais ni maquillée, ni coiffée par faute de temps. C'était vraiment difficile. J'ai beaucoup pleuré avant de monter sur la scène, j'ai été réconfortée par le chorégraphe qui a su trouver les mots pour me remonter le moral.

De toutes les épreuves, laquelle a été la plus difficile lors de la grande finale ?

Le plus difficile pour moi, ça a été la prise de parole devant le public. C'est vrai que je suis plus ou moins une habituée des scènes, mais je ne parle pas en public. Ce jour-là, j'avais un peu peur de m'exprimer, et je ne voulais pas que mon timbre vocal me trahisse vu toutes les émotions qui m'ont animées. Il fallait que je parle de sorte qu'on m'entende clairement, sans tremblement dans la voix et sans hésitation. Je me souviens qu'aux répétitions, on me reprochait de ne pas être clairement audible. Donc, cela était un vrai défi pour moi à la grande finale. Parler de façon audible et rester dans la logique de la question qui m'est posée.

Après toutes ces émotions et au bout du suspense, vous êtes élue Miss Côte d'Ivoire. Quand vous entendez votre nom et que vous réalisez que vous avez atteint votre but, quelle est la première chose qui vous passe dans la tête ?

Incroyable ! Tout simplement, incroyable. Et je me sens aussitôt envahie d'un sentiment de gratitude envers Dieu. Une reconnaissance pour avoir exaucé mes prières. Il a réalisé mon rêve d'enfant et permis que je me retrouve au sommet et sous les projecteurs. Dieu a mis sur mon chemin des personnes bienveillantes et des structures telles que le Comici pour me révéler.

Dès votre élection, un vent de contestation monte dans la salle. Une protestation des résultats largement repris sur les réseaux sociaux où de nombreuses personnes estiment que vous n'avez pas le ''coffre'' pour le titre de Miss Côte d'Ivoire. Comment réagissez-vous à ces critiques ?

Aucune élection à un concours de beauté ne fait l'unanimité. Ces contestations à Miss Côte d'Ivoire, ce n'est pas nouveau. Je ne suis pas la première et je ne serai sans doute pas la dernière à en faire les frais. Toutes ces personnes qui s'expriment sur les réseaux sociaux ont leur raison, et c'est légitime. Nous étions 30 candidates sur la ligne de départ. Chaque observateur avait sa préférence, et espérait que sa candidate remporte la couronne. Donc, je ne le prends pas personnellement. Je me dis juste que je dois travailler pour prouver que ma place est légitime.

Avez-vous le sentiment de débuter l'un des mandats les plus controversés de l'histoire du concours Miss Côte d'Ivoire ?

Je ne dirai pas l'un des mandats les plus controversés, mais plutôt l'un des mandats les plus suivis et les plus médiatisés. Je pense que c'est une opportunité pour moi de montrer que je mérite ma place et je me battrai pour cela.

On constate que la contestation des Miss s'amplifie depuis le sacre d'Olivia Yacé en 2021. Pensez-vous que ces contestations sont la conséquence de l'aura exceptionnel qu'elle a dégagée ?

Comme je l'ai dit. Toute élection a son lot de polémiques. Olivia Yacé a marqué son temps, je ferai le mien aussi de mon côté. Elle a su faire ses preuves et je pense qu'il m'appartient de travailler à en faire autant. Ces contestations de Miss ont eu lieu même avant le sacre d'Olivia Yacé. Donc, je ne pense pas que ces protestations ont un lien avec elle.

Il faut beaucoup de recul et de maturité pour gérer la situation que vous vivez présentement. Finalement, toutes ces épreuves vous ont-elles révélé des qualités intrinsèques que vous ignoriez ?

Miss Côte d'Ivoire n'est pas seulement un concours, c'est une vraie école de la vie. Avec le Comici, on apprend beaucoup. Ils nous aident à nous surpasser. Déjà, durant la phase de préparation, on se voit aller au-delà de ce qu'on pensait être des limites. Ce concours permet de booster notre discipline, notre détermination, notre résilience et surtout notre foi.

Pensez-vous avoir les arguments pour renverser, au cours de votre mandat, ce vent de contestation, et laisser une empreinte indélébile dans l'histoire de ce concours ?

Mes actes seront mes arguments. Je préfère les actes concrets aux promesses. J'ai un an pour faire mes preuves. Et je promets que pendant ce mandat, les Ivoiriens vont m'adopter et verront que les membres du jury n'ont pas effectué un mauvais choix.

Vous adoptez les cheveux courts. On s'aperçoit que vous avez opté pour ce style depuis longtemps. Ces cheveux courts sont-ils le reflet de votre simplicité intérieure ?

Ça part un peu de la simplicité intérieure. J'ai ma coupe depuis 2021. C'est un peu ma marque, mon identité.

Les cheveux courts ont le vent en poupe dans les concours de beauté. Le Comici l'a d'ailleurs érigé en règle, que pensez-vous de cette ascension des cheveux courts dans les concours de beauté féminine ?

Je pense que c'est une bonne chose. Les cheveux courts contribuent à l'esthétique. Chaque femme opère ses choix en fonction de sa morphologie ou de son visage. L'essentiel, c'est de se sentir bien dans sa peau.

Quel projet social avez-vous défendu lors de votre campagne de Miss Côte d'Ivoire ?

Mon projet social est intitulé ''Rebond''. C'est un projet qui se destine à l'insertion professionnelle des jeunes de 15 à 25 ans. Grâce au Comici, j'ai la possibilité de toucher plusieurs structures dont l'Agefop qui est partenaire au Comici. L'idée est de permettre aux jeunes d'avoir une compétence afin de s'insérer dans le tissu socio-professionnel.

Envisagez-vous de participer à des concours de beauté, tels que Miss Monde comme ce fut le cas avec Olivia Yacé ?

Oui j'ai des projections dans ce sens. Mais, je pense que le Comici est mieux placé pour répondre à cette préoccupation.

Interview réalisée par



Le 22/07/25 à 11:16
modifié 22/07/25 à 12:56