
Sécurité régionale : La Côte d’Ivoire et le Bénin scellent un front uni contre les menaces transfrontalières
Accueillis avec les honneurs militaires par le général de corps d’armée Lassina Doumbia, chef d’État-major général des armées ivoiriennes, le général de division Fructueux Gbaguidi (Bénin) et le général d’armée Thierry Burkhard (France) ont participé à une session de travail à huis clos, suivie d’une plénière élargie.
Une convergence stratégique face aux menaces
Les échanges ont mis en lumière plusieurs foyers de tension communs : la progression du terrorisme dans la sous-région, la pression migratoire, la guerre informationnelle et la piraterie maritime dans le golfe de Guinée. Autant de défis qui transcendent les frontières nationales et appellent à une réponse coordonnée, structurée et durable.

Les trois pays ont acté le besoin urgent de mutualiser leurs efforts. Un plan d’action conjoint est en cours de préparation, intégrant l’échange de savoir-faire tactique et stratégique ; le partage de renseignements et d’expériences opérationnelles, et l’organisation de formations croisées et de manœuvres militaires conjointes.
La France en appui d’un partenariat sud-sud
Saluant l’initiative ivoiro-béninoise, la France a réaffirmé sa disponibilité à accompagner ce partenariat à travers un appui technique, logistique et doctrinal. Cette démarche s’inscrit dans une logique de co-construction sécuritaire, dans le respect des souverainetés nationales et des réalités du terrain.
Une visite symbolique à Jacqueville
La journée s’est achevée par une visite de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (Ailct) de Jacqueville, vitrine du savoir-faire ivoirien en matière de lutte contre le terrorisme. Le général béninois s'est réjoui des infrastructures modernes et des capacités d’accueil qui pourraient très bientôt abriter des formations et des entraînements conjoints.

Vers une alliance militaire régionale concrète
La rencontre du 18 juillet marque un tournant dans la diplomatie militaire régionale. Elle concrétise la vision partagée de deux nations riveraines du golfe de Guinée, résolues à ne plus affronter seules des menaces qui les dépassent. Les prochaines étapes passeront par la validation politique des recommandations et la formalisation d’un accord bilatéral de défense.
L’axe Abidjan-Cotonou est en train de devenir un pilier de la stabilité sous-régionale. À l’heure des menaces hybrides, l’unité stratégique des États africains n’est plus une option, mais une nécessité vitale.