Café-cacao : Les producteurs de l’Indénié-Djuablin rejettent un changement fiscal imposé

Des producteurs de café-cacao de la région de l’Indénié-Djuablin
Des producteurs de café-cacao de la région de l’Indénié-Djuablin
Des producteurs de café-cacao de la région de l’Indénié-Djuablin

Café-cacao : Les producteurs de l’Indénié-Djuablin rejettent un changement fiscal imposé

Le 18/07/25 à 18:00
modifié 18/07/25 à 18:18
Les producteurs de café-cacao de la région de l’Indénié-Djuablin sont vent debout contre une décision qu’ils jugent unilatérale de la Direction régionale des impôts : le passage forcé des sociétés coopératives agricoles du régime fiscal civil au régime commercial.

Le 16 juillet 2025, au cours d'un point de presse à Abengourou, le président du Collectif des sociétés coopératives de l’Indénié-Djuablin, M. Ehora Yao, s’est exprimé au nom des producteurs des départements d’Abengourou, Bettié et Agnibilékrou. Il a dénoncé une mesure imposée sans concertation ni base légale clairement établie.

« Cela fait plus de six mois que nous faisons face à une volonté persistante de l’administration fiscale de modifier notre régime d’imposition. Nous avons saisi le préfet, le Conseil du Café-Cacao, notre ministère de tutelle, ainsi que notre député. Aucune solution concrète ne nous a été proposée », a-t-il regretté.

Selon M. Ehora Yao, aucune base juridique ne justifie cette décision. Il dénonce une absence totale de documents officiels et estime que cette pression fiscale vise à "user les coopératives". Le collectif s’appuie notamment sur la législation coopérative en vigueur, notamment la loi OHADA sur les sociétés coopératives (Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives - ARF), pour défendre le maintien du statut civil de leurs structures.

« Nous avons demandé au directeur régional des impôts de nous fournir une nouvelle loi, votée par l’Assemblée nationale, qui transformerait légalement les coopératives agricoles en sociétés commerciales. Nous attendons toujours une réponse. »

Cette situation entraîne un ralentissement des activités et un blocage des ristournes dues aux producteurs en fin de campagne. Une situation intenable pour ces derniers, confrontés à des besoins familiaux et agricoles pressants.

Face à cette impasse, le collectif a donné un ultimatum d’une semaine à l’administration fiscale régionale pour fournir les documents justificatifs exigés. À défaut, ils annoncent une action collective.

« Nous avons encore des fonds bloqués chez les exportateurs. Si rien n’est fait dans la semaine, tous les producteurs de la région se mobiliseront pour aller chercher eux-mêmes les documents à la direction régionale des impôts », a menacé le président du collectif.

Enfin, les producteurs lancent un appel pressant au Président de la République, au ministère de l’Agriculture et aux autorités compétentes pour une intervention rapide afin d’éviter une crise dans une filière stratégique pour l’économie nationale.

ZN


Le 18/07/25 à 18:00
modifié 18/07/25 à 18:18