
Restauration forestière : La Côte d’Ivoire s’inspire du modèle brésilien pour reverdir son avenir
« Nous avons réalisé une mission de grande qualité. Les résultats sont très satisfaisants. Grâce à l’appui de notre ambassadeur au Brésil, nous avons pu rencontrer de nombreuses structures et établir des cadres de coopération prometteurs avec nos partenaires brésiliens », a-t-il déclaré.

Le Brésil, un modèle inspirant pour la Côte d’Ivoire
Cette mission revêt une importance stratégique pour la Côte d’Ivoire, dont l’ambition est de reconstituer 20 % de son couvert forestier à l’horizon 2030. Ce pays d’Afrique de l’Ouest, autrefois richement boisé, a vu sa surface forestière passer de plus de 16 millions d’hectares dans les années 1960 à moins de 3 millions aujourd’hui. Face à cette urgence, le choix du Brésil comme partenaire n’est pas anodin.
« Le Brésil est en avance dans ce domaine. C’est une opportunité pour la Côte d’Ivoire de tirer profit de son expérience afin de réussir la mise en œuvre de notre politique forestière », a expliqué le ministre Tchagba.
Avec un climat tropical similaire et une riche tradition en matière de reboisement, d’agriculture durable et de gestion participative des forêts, le Brésil offre à la Côte d’Ivoire une source d'inspiration concrète et adaptée.
Des échanges techniques et des engagements concrets
Tout au long de cette mission, le ministre Tchagba, accompagné notamment de M. Coulibaly Lacina, Directeur général de PALMCI, a eu des séances de travail avec les principaux acteurs du secteur forestier brésilien. Parmi eux : la ministre de l’Environnement, Mme Marina Silva, le président de l’IBAMA (Institut brésilien de l’environnement), M. Rodrigo Agostinho, et M. Vinicius Alves, Directeur général des services forestiers du Brésil.
Au cours de son entretien avec la ministre Marina Silva, le ministre ivoirien a présenté les cinq piliers de la stratégie nationale de restauration forestière adoptée par la Côte d’Ivoire en 2019. Cette stratégie repose notamment sur l’agroforesterie, la durabilité agricole, la création de concessions forestières durables, le renforcement des capacités des acteurs locaux et l’accès à des mécanismes innovants de financement climatique.
Mme Silva a exprimé l’intérêt de son pays à accompagner la Côte d’Ivoire à travers un transfert d’expertise sur mesure, adapté aux réalités locales ivoiriennes. Elle a également annoncé l’ouverture prochaine de discussions techniques entre les deux pays en vue d’une coopération structurée et pérenne.
Coopération Sud-Sud : un levier pour la reforestation durable
En parallèle, le ministre Tchagba a rencontré les responsables de plusieurs institutions brésiliennes de référence : l’EMBRAPA (Entreprise brésilienne de recherche agricole), la BNDES (Banque nationale de développement économique et social), ainsi que la Fondation Rioterra, très active dans la reforestation de l’Amazonie.
Ces échanges ont permis d’identifier des opportunités de collaboration concrètes dans les domaines suivants du transfert de compétences techniques, de la formation des acteurs ivoiriens à l’agroforesterie, de la mobilisation de financements verts, de l’adaptation du modèle des concessions forestières brésiliennes, du crédit carbone et la certification environnementale.
La BNDES, en particulier, a manifesté son intérêt pour le financement de projets structurants en Côte d’Ivoire, en ligne avec les critères de durabilité et de justice environnementale.
Une dynamique à pérenniser
Afin d’assurer la continuité et le suivi des engagements pris lors de cette mission, le ministre des Eaux et Forêts a désigné l’ambassadeur Diamouténé Alassane Zié comme point focal institutionnel. Il l’a exhorté à maintenir la dynamique de lobbying auprès des partenaires brésiliens et à faciliter l’opérationnalisation des actions identifiées.
De son côté, l’ambassadeur a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre ce travail en étroite coordination avec le ministère ivoirien des Eaux et Forêts, soulignant l’importance d’un dialogue bilatéral structuré et régulier.
Un avenir forestier à reconstruire
À travers cette mission diplomatique et technique, la Côte d’Ivoire affirme sa volonté de construire des partenariats solides et innovants pour inverser la courbe de la déforestation. En puisant dans l’expertise d’un géant écologique comme le Brésil, le gouvernement ivoirien entend accélérer la transition vers une gestion forestière durable, inclusive et génératrice de valeur.
Cette coopération Sud-Sud pourrait ainsi marquer un tournant décisif dans la politique environnementale ivoirienne, avec à la clé un reverdissement progressif du pays et une meilleure résilience face aux changements climatiques.
En somme, la mission brésilienne du ministre Laurent Tchagba ouvre la voie à une nouvelle ère de diplomatie verte, fondée sur l’échange d’expériences, la solidarité climatique et l’action concrète pour les générations futures.