
Yoojin Choi, la responsable de la formation et du développement des capacités de l'Iaca. (Ph: Dr)
Yoojin Choi, la responsable de la formation et du développement des capacités de l'Iaca. (Ph: Dr)
Bonne gouvernance/Yoojin Choi (Iaca) : « La Côte d’Ivoire sème de la bonne graine... » (Interview)
La responsable de la formation et du développement des capacités de l'Académie internationale de lutte contre la corruption (Iaca) se prononce sur la création d'une académie en Côte d'Ivoire et divers sujets liés à la bonne gouvernance.
La Côte d’Ivoire vient de se doter d’une académie dédiée à la formation, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption : l’Abg-Lac. Que pensez-vous de cette initiative ?
C’est une excellente initiative. Je dirais même que c’est très impressionnant. Je crois, pour ma part, que l’académie ivoirienne commence sur des chapeaux de roue, si on tient compte du nombre d’auditeurs formés au cours des première et deuxième sessions, durant les mois d’avril et juin. L’académie a, en effet, commencé avec 100 personnes. La deuxième session a accueilli 200 auditeurs. En outre, on ne peut qu’être impressionné par la qualité des officiels de l’administration ivoirienne qui ont été coptés pour être formés. En plus, des représentants de la Côte d’Ivoire et des pays voisins prennent aussi part à ces sessions de formation. Je pense qu’ils ont bien raison de montrer que la lutte contre la corruption est un fléau qui traverse les frontières. Elle doit être menée en synergie avec les voisins de la sous-région, d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, etc. Dans tous les cas, je crois qu’il y a un énorme potentiel qu’il faut mettre à contribution dans ce combat. De ce fait, nous verrons comment nous allons procéder pour une excellente collaboration dans le futur.
Quelles sont les perspectives de la lutte contre la corruption, spécifiquement en Côte d’Ivoire. Avez-vous le sentiment que l’Académie de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption permettra de mener une lutte efficace contre la corruption qui fait perdre plusieurs milliards ?
Je pense que c’est déjà un très bon début. La Côte d’Ivoire commence à semer de la bonne graine en termes de bonne gouvernance. Une bonne graine en matière d’intégrité est en train de germer entre les leaders des différentes administrations. C’est très important d’avoir une bonne gouvernance, une bonne intégrité, l’égalité, la transparence, et cela doit venir du haut, de la hiérarchie. Il y a aussi la stabilité politique qui s’enracine. Tous ces éléments vont ensemble. Quand il y a la transparence, la gouvernance avance. De ce fait, l’intégrité dans les institutions est très importante et peut fortement contribuer à lutter efficacement contre la corruption. Nous sommes impatients de collaborer plus avec la Côte d’Ivoire et d’emmener les choses plus loin, spécialement avec l’académie, pour servir la Côte d’Ivoire et continuer de marcher ensemble.
Bon nombre des formateurs sont issus de l’Iaca. Pouvez-vous nous parler du partenariat avec l’Abg-Lac ?
Il faut souligner d’emblée que nous sommes ravis de collaborer avec l’Abg-Lac pour renforcer les capacités des pays africains. Notre partenariat avec l’Abg-Lac nous permet de mettre en commun nos ressources et nos expertises pour fournir des formations et des conseils de haute qualité aux pays de la région. Nous travaillons ensemble pour développer des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques des pays africains et pour promouvoir la coopération régionale dans la lutte contre la corruption. Mais il faut souligner que nous sommes en pleine discussion. Nous sommes en train de mener les analyses idoines pour un partenariat gagnant-gagnant. Mais ce qu’on peut retenir, c’est que l’académie est en train de tout mettre en œuvre pour une collaboration à long terme.
Quels sont les avantages de la Côte d’Ivoire ?
Ce partenariat nous permet de bénéficier de l’expertise et de la connaissance du contexte local de l’Abg-Lac. Cela nous aide à adapter nos formations et nos conseils aux besoins spécifiques des pays de la région. En retour, nous apportons notre expertise internationale et notre expérience dans la lutte contre la corruption. Nous permettons à l’Abg-Lac de renforcer ses capacités et d’accroître son impact dans la région. Nous sommes déterminés à contribuer à la création d’un monde plus transparent et plus intègre où la corruption n’aura plus droit de cité. Il est difficile d’atteindre un monde à cent pour cent sans corruption. Mais il est du devoir de chaque pays et de chaque individu de prendre activement part à ce combat pour un monde meilleur.
Quel est l’état de la corruption dans le monde entier ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les zones et pays les plus touchés, particulièrement en Afrique ?
Je ne peux pas vraiment évoquer ce sujet dans les menus détails, parce que loin d’être une véritable experte dans le domaine spécifique de la lutte contre la corruption. Ce que je peux dire, c’est que la corruption est un fléau qui gagne du terrain dans le monde. Même les pays les plus avancés comme les États-Unis ne sont pas épargnés. Ce phénomène se produit partout et tout autour de nous. En réalité, la corruption se manifeste aussi loin et aussi près de nous. N’empêche qu’il existe des pays très touchés par rapport à bien d’autres nations.
Les pays les plus touchés, en termes de perception de la corruption, sont relayés par l’index de Transparency International. On les trouve partout, dans les pays du Nord, en Europe, mais aussi en Afrique. La corruption est plus présente dans les pays européens. Aux États-Unis, par exemple, il y a beaucoup d’informations qui circulent dans les médias. Mais il ne faut pas se limiter à ces seules nations. Car, comme je l’ai signifié tantôt, la corruption est partout dans le monde.
Parlant des États-Unis, le 22 mai, le Président Trump a reçu un super avion du Qatar d’une valeur de 400 milliards de dollars. Qu’en pensez-vous ? S’agit-il d’un pot de vin ou d’un simple cadeau ?
C’est évident et tout le monde le sait. Je n’ai aucun commentaire particulier sur la question. Dans le domaine public, ce cadeau n’est pas destiné aux États-Unis, mais plutôt à une utilisation purement privée et personnelle. Cet avion, c’est avant tout dans le but d’un usage strictement privé.
Un mot sur l’Iaca qui totalise plus d’une dizaine d’années d’existence. Quels sont ses objectifs ?
L’Académie internationale de lutte contre la corruption (Iaca) est une organisation intergouvernementale qui vise à promouvoir la coopération internationale pour une lutte efficace contre la corruption. Elle a été créée le 2 septembre 2010 par un traité signé par plusieurs pays. Son siège est en Autriche. Notre objectif principal est de renforcer les capacités des pays à lutter contre ce fléau et à promouvoir la transparence, l’intégrité et la bonne gouvernance dans les secteurs public et privé.
La création de cette structure n’est pas le fruit du hasard. L’Iaca a vu le jour, sûrement, sur la base de plusieurs constats. Quelles ont été les motivations ?
La création de l’Iaca a été motivée par la reconnaissance croissante de l’impact négatif de la corruption sur le développement économique et social ainsi que sur la stabilité politique. La corruption est un phénomène mondial qui affecte tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Nous avons constaté que la coopération internationale était essentielle pour lutter efficacement contre ce phénomène. C’est pourquoi elle a été créée pour servir de plateforme à l’ensemble des pays qui partagent leurs expériences, leurs connaissances et leurs ressources dans ce domaine.
Interview Réalisée par
Quelles sont les perspectives de la lutte contre la corruption, spécifiquement en Côte d’Ivoire. Avez-vous le sentiment que l’Académie de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption permettra de mener une lutte efficace contre la corruption qui fait perdre plusieurs milliards ?
Je pense que c’est déjà un très bon début. La Côte d’Ivoire commence à semer de la bonne graine en termes de bonne gouvernance. Une bonne graine en matière d’intégrité est en train de germer entre les leaders des différentes administrations. C’est très important d’avoir une bonne gouvernance, une bonne intégrité, l’égalité, la transparence, et cela doit venir du haut, de la hiérarchie. Il y a aussi la stabilité politique qui s’enracine. Tous ces éléments vont ensemble. Quand il y a la transparence, la gouvernance avance. De ce fait, l’intégrité dans les institutions est très importante et peut fortement contribuer à lutter efficacement contre la corruption. Nous sommes impatients de collaborer plus avec la Côte d’Ivoire et d’emmener les choses plus loin, spécialement avec l’académie, pour servir la Côte d’Ivoire et continuer de marcher ensemble.
Bon nombre des formateurs sont issus de l’Iaca. Pouvez-vous nous parler du partenariat avec l’Abg-Lac ?
Il faut souligner d’emblée que nous sommes ravis de collaborer avec l’Abg-Lac pour renforcer les capacités des pays africains. Notre partenariat avec l’Abg-Lac nous permet de mettre en commun nos ressources et nos expertises pour fournir des formations et des conseils de haute qualité aux pays de la région. Nous travaillons ensemble pour développer des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques des pays africains et pour promouvoir la coopération régionale dans la lutte contre la corruption. Mais il faut souligner que nous sommes en pleine discussion. Nous sommes en train de mener les analyses idoines pour un partenariat gagnant-gagnant. Mais ce qu’on peut retenir, c’est que l’académie est en train de tout mettre en œuvre pour une collaboration à long terme.
Quels sont les avantages de la Côte d’Ivoire ?
Ce partenariat nous permet de bénéficier de l’expertise et de la connaissance du contexte local de l’Abg-Lac. Cela nous aide à adapter nos formations et nos conseils aux besoins spécifiques des pays de la région. En retour, nous apportons notre expertise internationale et notre expérience dans la lutte contre la corruption. Nous permettons à l’Abg-Lac de renforcer ses capacités et d’accroître son impact dans la région. Nous sommes déterminés à contribuer à la création d’un monde plus transparent et plus intègre où la corruption n’aura plus droit de cité. Il est difficile d’atteindre un monde à cent pour cent sans corruption. Mais il est du devoir de chaque pays et de chaque individu de prendre activement part à ce combat pour un monde meilleur.
Quel est l’état de la corruption dans le monde entier ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les zones et pays les plus touchés, particulièrement en Afrique ?
Je ne peux pas vraiment évoquer ce sujet dans les menus détails, parce que loin d’être une véritable experte dans le domaine spécifique de la lutte contre la corruption. Ce que je peux dire, c’est que la corruption est un fléau qui gagne du terrain dans le monde. Même les pays les plus avancés comme les États-Unis ne sont pas épargnés. Ce phénomène se produit partout et tout autour de nous. En réalité, la corruption se manifeste aussi loin et aussi près de nous. N’empêche qu’il existe des pays très touchés par rapport à bien d’autres nations.
Les pays les plus touchés, en termes de perception de la corruption, sont relayés par l’index de Transparency International. On les trouve partout, dans les pays du Nord, en Europe, mais aussi en Afrique. La corruption est plus présente dans les pays européens. Aux États-Unis, par exemple, il y a beaucoup d’informations qui circulent dans les médias. Mais il ne faut pas se limiter à ces seules nations. Car, comme je l’ai signifié tantôt, la corruption est partout dans le monde.
Parlant des États-Unis, le 22 mai, le Président Trump a reçu un super avion du Qatar d’une valeur de 400 milliards de dollars. Qu’en pensez-vous ? S’agit-il d’un pot de vin ou d’un simple cadeau ?
C’est évident et tout le monde le sait. Je n’ai aucun commentaire particulier sur la question. Dans le domaine public, ce cadeau n’est pas destiné aux États-Unis, mais plutôt à une utilisation purement privée et personnelle. Cet avion, c’est avant tout dans le but d’un usage strictement privé.
Un mot sur l’Iaca qui totalise plus d’une dizaine d’années d’existence. Quels sont ses objectifs ?
L’Académie internationale de lutte contre la corruption (Iaca) est une organisation intergouvernementale qui vise à promouvoir la coopération internationale pour une lutte efficace contre la corruption. Elle a été créée le 2 septembre 2010 par un traité signé par plusieurs pays. Son siège est en Autriche. Notre objectif principal est de renforcer les capacités des pays à lutter contre ce fléau et à promouvoir la transparence, l’intégrité et la bonne gouvernance dans les secteurs public et privé.
La création de cette structure n’est pas le fruit du hasard. L’Iaca a vu le jour, sûrement, sur la base de plusieurs constats. Quelles ont été les motivations ?
La création de l’Iaca a été motivée par la reconnaissance croissante de l’impact négatif de la corruption sur le développement économique et social ainsi que sur la stabilité politique. La corruption est un phénomène mondial qui affecte tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Nous avons constaté que la coopération internationale était essentielle pour lutter efficacement contre ce phénomène. C’est pourquoi elle a été créée pour servir de plateforme à l’ensemble des pays qui partagent leurs expériences, leurs connaissances et leurs ressources dans ce domaine.
Interview Réalisée par