L'éditorial d'Adama Koné : Le Japon, un dragon du développement

Une vue d'Osaka, la troisième plus grande ville du Japon. (Ph: Dr)
Une vue d'Osaka, la troisième plus grande ville du Japon. (Ph: Dr)
Une vue d'Osaka, la troisième plus grande ville du Japon. (Ph: Dr)

L'éditorial d'Adama Koné : Le Japon, un dragon du développement

Le 07/07/25 à 10:23
modifié 07/07/25 à 10:50
Il est bon de sortir de son environnement quotidien pourvoir ce qui se passe ailleurs. Partir du village pour la ville ou la capitale. Partir du pays pour découvrir d’autres réalités à l’extérieur. Avec l’avantage de s’enrichir de la culture, des pratiques et des habitudes dans le monde. Mais aussi de partager son quotidien avec les autres.

Le Japon offre une expérience inspirante du développement. En dehors de ce que l’histoire nous a appris à l’école, avec la guerre mondiale, ce pays est un modèle de courage au travail et d’intégrité sociale.

Carte postale. A plus de 21 000 Kilomètres des côtes abidjanaises, le Japon s’ouvre aux visiteurs de façon chaleureuse, sur les plans atmosphérique et humaine. Il y fait en ce mois de juillet, une température moyenne de 23 degrés Celsius. Le Pays du Soleil levant, le surnomme-t-on. Cela se comprend.

Le décalage horaire est de 9 heures. Autrement dit, le jour se lève dans ce pays d’Asie de l’Est, 9 heures avant les pays partageant l’heure moyenne mondiale, le Gmt (Greenwich mean time ou temps solaire moyen au méridien de Greenwich).

Le Japon est un archipel montagneux d’Asie de l’Est, situé entre la mer du Japon, au Nord-ouest, l’océan pacifique au Sud-est et la mer des Philippines au Sud. Le relief est fortement accidenté. Les 75% des 377 974 Km2 de superficie, sont occupés par des montagnes et des volcans.

Société

Le Japon a une population de 125 millions d’habitants. Le pays observe un déclin démographique. La cause principale, un faible taux de natalité, doublé d’un vieillissement de la population. Le nombre d’étrangers vivant au Japon augmente, atteignant 3,7 millions de personnes en 2024, selon l’agence de l’immigration.

A Osaka, où nous étions, troisième ville du pays, il a été possible d’observer ce peuple dans son quotidien. La première chose qui attire l’attention, c’est l’ordre et la discipline. Tout est harmonieusement organisé. Les policiers, en réalité, n’ont pas grand-chose à faire. Ils encadrent et observent. Tout simplement, parce que la population est disciplinée.

Au Japon, on ne brule pas le feu rouge. Pas que les voitures. Mais surtout les hommes. Tous respectent la couleur du signalement routier. Même quand aucune voiture n’est visible. A une heure avancée, dans la nuit, même constat. Les hommes arrivent à faire des rangs au feu, aux heures d’affluence. Une société qui respecte tout.

Lorsque vous faites un achat et que vous arrivez à la caisse, c’est presqu’un cérémonial. Le caissier vous dit et montre ce que vous devez payer. Au moment de rendre la monnaie, il précise le montant de votre achat, rappelle la somme que vous avez remise et déduit ce qu’il doit vous rendre.

La remise même du billet de banque ou des pièces de monnaie retour est faite avec les deux mains. Le billet est toujours en bon état, bien dressé. Durant tout le séjour, nous n’avons vu aucun billet avec plus d’un pli.

Développement

Le niveau de vie au Japon est élevé. Le Salaire minimum national en 2024 est de 182 726 Yen, soit 703 495 FCfa au cours actuel (1 Yen se négociant à 3,85 FCfa). La rémunération à l’heure diffère selon les régions. A Osaka, le visiteur est surpris par la quasi absence d’embouteillage. La réalité est que le déplacement souterrain est très développé. Deux compagnies de métro offrent leurs services à la population.

Donnant l’impression d’une ville vide. Mais, dans le sous-sol, c’est un autre monde, avec ses centres commerciaux, ses stations de métro et ses restaurants. Une image qui cadre avec le développement de ce pays. Travailler dans l’ombre et dans la discrétion (dans le sous-sol) et se montrer à la face du monde de la plus belle manière, avec ses plus beaux habits.

On le sait, le Japon, au cours de la deuxième guerre mondiale, a subi deux bombardements par les forces alliées. Les villes visées, Hiroshima et Nagasaki, entrainant la capitulation de ce pays et la fin de la guerre. Seulement que le pays a su se reconstruire et se relever. Il ne s’est pas apitoyé sur son sort.

Bien au contraire, le Japon a développé la positivité. Un pays aux ressources naturelles presqu’inexistantes, a développé la transformation de pointe. Au Japon, la loi de Lavoisier a tout son sens : rien ne se perd, tout se transforme.

Au cours de la visite du pavillon du pays à l’Expo Osaka 2025, l’on a pu voir un échantillon de cette réalité. Des résidus d’objet divers qui sont transformés en tissus et en divers objets solides modernes (sac, stylo, décoratifs, etc.) de l’eau usée reconditionnée pour divers usages...

Similitude

Tout ceci n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’une vision. Combinée au dynamisme d’une population engagée et disciplinée, qui sait et vit la valeur de la paix. Conséquence, le Japon est aujourd’hui, une puissance économique mondiale. Il se classe en quatrième position en termes de Produit intérieur brut nominal, après de les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne. Son économie reste robuste.

S’appuyant sur des secteurs clés tels que l’automobile, l’électronique et la robotique. Le Japon est également un leader en ce qui concerne la science et la technologie. Et, il n’est pas égoïste. Dans un esprit de partage, le pays a instauré la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad), dont la 9e édition est programmée du 20 au 22 août prochain à Yokohama.

Nous restons convaincus que cette petite lecture sur ce pays a fait voyager bien d’esprits au bord de la lagune Ebrié, qui ont vu des similitudes à exploiter. L’union des Japonais après la crise interpelle les Ivoiriens. La discipline décrite plus haut également, elle doit être vécue intensément. Le travail, valeur sûre, à la bourse du développement aussi.

Le tout cimenté par un climat de paix, la Côte d’Ivoire doit, dans l’Union, la Discipline et le Travail, faire monter plus haut son drapeau dans le concert des nations. Les ingrédients existent, la volonté et le capital humain ne font pas défaut. La vision est là et le leadership est motivant. Allons seulement.


Le 07/07/25 à 10:23
modifié 07/07/25 à 10:50