Intégrité de l’Information en Afrique de l’Ouest : L’urgence d’un bouclier commun face au chaos numérique

Une urgence sur laquelle des experts réfléchissent. (Ph: Dr)
Une urgence sur laquelle des experts réfléchissent. (Ph: Dr)
Une urgence sur laquelle des experts réfléchissent. (Ph: Dr)

Intégrité de l’Information en Afrique de l’Ouest : L’urgence d’un bouclier commun face au chaos numérique

Le 04/07/25 à 13:23
modifié 05/07/25 à 18:42
À l’heure où une rumeur suffit à embraser une communauté, où les manipulations numériques influencent, la question n’est plus de savoir si l’Afrique de l’Ouest doit réagir. Mais comment le faire ?

C’est précisément cette réflexion stratégique qui a été l'objet de la rencontre de haut niveau tenue à Abidjan le mardi 1er juillet 2025. Elle a été co-organisée par la Coopération allemande (Giz) et le ministère ivoirien de la Communication et des Médias, en prélude à la Conférence régionale de Praia (Cabo-Verde).

Ce forum d’Abidjan n’est donc pas un simple atelier technique. C’est une alerte, une mobilisation pour éviter le naufrage collectif dans un océan de désinformation. La Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Sénégal et le Mali accueillent ces consultations nationales, non pas pour faire de la figuration, mais pour jeter les fondations d’un plan d’action régional robuste.

À l'ouverture des travaux, Damon Gertrude, représentant le ministre de la Communication et des Médias, a planté le décor : « Le défi que nous abordons aujourd’hui est vital pour nos démocraties, stratégique pour notre souveraineté numérique et crucial pour notre cohésion sociale. »

Les ambitions sont claires : garantir un accès équitable à une information fiable et pluraliste ; bâtir des synergies durables entre institutions, médias, société civile et plateformes numériques ; proposer un encadrement des pratiques pour contrer les dérives sans porter atteinte aux libertés fondamentales.

Du côté des partenaires, le ton est tout aussi ferme. Katarina Lobeck, pour la Giz, milite pour une approche inclusive et harmonisée, loin des ripostes isolées ou répressives qui, selon les constats de l’Unesco, montrent leurs limites. C’est dans cet esprit que les résultats issus de ces consultations seront versés aux travaux de l’Unesco, pour une meilleure coordination régionale.

Céline Gratadour, au nom de l’Unesco, tire la sonnette d’alarme : « L’intégrité de l’écosystème informationnel est une condition indispensable à la paix, à la confiance citoyenne et à la stabilité démocratique. » Elle rappelle que les vagues de fausses informations surtout en période électorale ou de conflit agissent comme des virus qui sapent le tissu social et les institutions.

Face à cela, seule une réponse collective, structurée et durable peut constituer un rempart.


Le 04/07/25 à 13:23
modifié 05/07/25 à 18:42