Festikpakla 2025 à Gogné : Le peuple Dida célèbre son mortier

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Festikpakla 2025 à Gogné : Le peuple Dida célèbre son mortier

Les lampions se sont éteints le 28 juin 2025, sur le Festikpakla 2025 à Gogné-Lakota. Débuté le 27 juin, au quartier Barrigué, c’est dans une ambiance bonne enfant que les filles et fils de ce village se sont retrouvés pour célébrer le mortier communément appelé ‘’Kpakla’’.
Un festival qui pour la première édition aura marqué les festivaliers. Deux jours durant, dans le village de Gogné précisément au quartier Barrigué, le mortier ou "Kpakla" a repris sa place d’honneur, non seulement dans les cuisines, mais surtout dans les esprits.
Déjà le 27 juin, sous une légère pluie, les pas de danse ont rythmé cette cérémonie. Le lendemain samedi, femmes, hommes, enfants, tous habillés en pagne traditionnel Dida avec un T-shirt à l’effigie de l’évènement, ont esquissé des pas autour du Kpakla, symbole de cette première édition. Les visages rayonnaient et les cris de joie se mêlaient aux sons et aux rythmes de la musique du terroir Dida.
Pour les initiatrices Marcelle Léhi Okobé (Awoulaba CI 2017) et Vanessa Okobé, le « foufou » ne fume pas tout seul dans l’assiette. Tout commence dans le Kpakla. Avant d’ajouter : « Ce mortier en bois, souvent discret dans nos cuisines, est un patrimoine vivant, façonné à la main, chargé d’âme. Il est le cœur battant de la cour familiale. »
En sus, elles ont offert des présents aux femmes du quartier Barrigué. Une façon de remercier celles qui, depuis l’aube, avaient porté l’âme du festival à bout de bras.

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Il faut rappeler que le Festikpakla, c’est bien plus qu’un hommage à un ustensile de cuisine. C’est un plaidoyer pour la sauvegarde des traditions, un outil pédagogique pour les jeunes et un levier économique pour les artisans.
La démonstration du sculpteur Blaise Dago, enfant du pays, a fasciné plus d’un. Du tronc brut à la finition, il a révélé au public tout le savoir-faire qu’exige la fabrication d’un Kpakla. Un art manuel, transmis en silence, et désormais mis en lumière.
Le festival a reçu le parrainage engagé de Fidel Sagoyou et Françoise Sagoyou, tous deux originaires de la région. Émus, ils ont salué l’élan de résurgence culturelle initié par les jeunes femmes. « Ce festival est un acte de mémoire. Il ramène au cœur de nos foyers des objets, des gestes et des valeurs que l’on perd peu à peu. Le Kpakla est bien plus qu’un ustensile : c’est un lien entre générations, un repère affectif et culturel qui mérite sa place dans nos projets éducatifs, nos foyers et même nos politiques de développement local. »
A côté des parrains, une maman n’a pas manqué d’exprimer sa joie. « C’est la première fois qu’on célèbre ce qu’on utilise tous les jours. On est fier. Que nos enfants voient cela ! », confie-t-elle les mains encore poudrées de banane.
Le Festikpakla 2025, au-delà de son ambiance festive, a permis de tisser des ponts entre les générations, de redonner du sens à un objet du quotidien, et de réinscrire le patrimoine culinaire Dida dans une dynamique de modernité et de transmission.
Les regards sont déjà tournés vers Festikpakla 2026, avec l’espoir qu’il devienne un rendez-vous national, voire panafricain, de célébration des identités par les objets simples, mais ô combien symboliques.
Info : F.E.