
Sécurité alimentaire : Des scientifiques et autres acteurs réfléchissent à des solutions concrètes
L’inspecteur général, Séripka Guillaume Dadi, représentant le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a remercié les organisateurs de ce forum. Pour lui, la maîtrise des risques sanitaires liés à la consommation des denrées alimentaires est un défi à surmonter pour préserver la santé des consommateurs. Car selon l’Oms, environ 600 millions de personnes, soit presqu’une personne sur 10 dans le monde tombe malade après avoir consommé des aliments contaminés chaque année et ces maladies entraînent 420 décès, avec un taux de prévalence important chez les jeunes et les enfants.
Concernant notre pays la Côte d’Ivoire, dit-il, les services vétérinaires sont de plus en plus confrontés à des cas d’intoxication alimentaire collectif. « En 2022, 146 personnes, en majorité des jeunes, ont été hospitalisées dans les hôpitaux du département de Bondoukou, après avoir consommé de la crème glacée, tandis que 20 autres ont été intoxiquées après avoir dégusté du gâteau à la crème dans le département de Ferkessédougou », a déploré l’émissaire de Sidi Tiémoko Touré.
En outre, de 2023 à 2024, les services vétérinaires ont enregistré cinq alertes de toxi-infection alimentaire collectif à Korhogo, Abidjan, Biankouma, Songon et Méagui. « Dans ces cinq cas, les investigations menées par les services vétérinaires ont révélé la présence de bactéries très pathogènes dans les aliments. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des défis croissants en matière de sécurité alimentaire, notamment à cause du changement climatique, de l’urbanisation rapide et des pratiques agricoles intensives », souligne M. Séripka.

Le coordonnateur adjoint du Programme national de nutrition (Pnn), Kouamé Désiré, représentant le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre N'Gou Dimba, a indiqué qu’en Afrique de l’Ouest, la prévalence de la sous-nutrition en 2022 était de 19,7% constituant un problème majeur de santé publique, 18 millions de personnes sont anémiées et 6 millions d’obèses.
« En Côte d‘Ivoire, 66% des femmes âgées de 15 à 49 ans, soit 3 femmes sur 4 sont anémiées. La prévalence de l’obésité est de 25% chez les femmes en âge de procréer », dit-il, précisant que pour éradiquer ces problématiques, des solutions sont mises en place par le gouvernement qui en a fait une véritable priorité nationale avec l’adoption du plan national multisectoriel de nutrition pour l’année 2024-2027.
Pour la directrice générale de Icaf, Sanata Berthé, ce thème invite à une réflexion collective sur la manière dont les progrès scientifiques peuvent réellement réinviter le système alimentaire, garantir la santé des populations et renforcer la résilience des économies.
En effet, il est impératif de placer la science, la recherche et l’innovation au cœur des réponses stratégiques. « Ce forum se veut donc un cadre d’échanges constructifs, de partage de savoir et de formulation de propositions concrètes », dit-elle.
Le professeur Mireille Dosso, au cours de la conférence inaugurale, a souligné que pour renforcer la sécurité alimentaire, il faut, entre autres, investir dans l’agriculture durable, renforcer les infrastructures rurales et promouvoir la diversification des cultures.