
Stabilisation du cordon sableux de Grand-Lahou/Assahoré Konan: "Si tout se passe bien, le projet sera achevé en avril 2026"
Jacques Assahoré Konan s’est réjoui de la « grande avancée » de l’ouvrage, après sa dernière visite datant d’un peu plus de quatre mois. « Si tout se passe bien, le projet sera achevé en avril 2026 (...). C’est le délai que nous nous sommes fixés. Au regard de l’avancement des travaux, nous pensons qu’il sera tenu. Nous sommes déjà satisfaits », a-t-il déclaré.

Pour lui, la zone de Lahou-Kpanda traduit parfaitement les effets de l’érosion. « Ici, un village entier a quasiment disparu sous l’effet de la mer. Conscient de l’urgence, le Président de la République a sollicité l’appui de la Banque mondiale pour s’attaquer à la racine du problème qui est l’embouchure du fleuve Bandama », a-t-il indiqué.
À terme, le projet permettra de rendre la lagune plus navigable, de favoriser la pêche artisanale et d’offrir aux communautés locales des conditions de vie meilleures. Cet ouvrage, a poursuivi le ministre, est une réalisation majeure pour les populations des 5 villages riverains de l’embouchure du fleuve Bandama.
Son coût global est estimé à 33 milliards de FCfa. Un investissement que le gouvernement entend préserver. « On ne peut pas mobiliser une telle somme et ensuite laisser le projet à l’abandon. Des dispositions ont été prises pour assurer sa pérennité et il servira de référence pour d’autres initiatives sur le littoral ivoirien », a affirmé le ministre.
En outre, il a fait savoir que le gouvernement prend au sérieux la problématique de l’érosion côtière. « On a 560 kilomètres de côtes affectées par l’érosion côtière, peut-être pas dans les mêmes proportions. Lahou-Kpanda plus, Port-Bouët, Bassam un peu plus, d’autres le sont moins. Mais ce sont des préoccupations pour le gouvernement qui mène la réflexion pour que toutes ces zones soient protégées, avec le concours de nos partenaires », a-t-il précisé.
Ousmane Diagana a, pour sa part, salué les efforts conjoints du gouvernement ivoirien et de l’institution financière. Il a rappelé que ce projet s’inscrit dans une vision régionale qui consiste à renforcer la résilience des communautés côtières tout en soutenant les activités économiques durables.

« Malgré un retard dans sa mise en œuvre, les efforts conjoints ont permis de rattraper le calendrier. Compte tenu de la nature de la problématique et de ses implications, la Banque mondiale n’entend pas s’arrêter là. L’érosion côtière est une problématique de long terme, et la Banque mondiale reste pleinement engagée aux côtés de la Côte d’Ivoire et des autres pays côtiers », a-t-il souligné.
Jean-Baptiste Kassi, coordonnateur du projet Waca, a expliqué que l’initiative vise à fermer l’actuelle embouchure et à en ouvrir une nouvelle, en recourant à une technologie exclusivement maritime. Selon lui, cette nouvelle embouchure sera dotée d’un revêtement du côté ouest, une zone particulièrement instable.
« Si la stabilité est faite par la structure de la berge ouest, nous pensons que les villages sont sauvés. Lorsque nous commencions le projet, nous étions à 17 mètres de l’embouchure. Aujourd’hui, il ne nous reste que 2,5 mètres pour atteindre l’église catholique qui est un peu le dernier vestige de la colonisation du village ».
À l’en croire, le projet Waca est actuellement réalisé à 33%.«On nous a assuré qu’en moins de 10 mois, l’ancien emplacement de l’embouchure sera restauré. Au-delà de l’infrastructure, ce projet offre un véritable levier pour le tourisme, avec des espaces de loisirs et de détente à fort potentiel économique », a déclaré le maire de Grand-Lahou, Ali Sissoko, satisfait de l’évolution des travaux.
ENVOYEE SPECIALE A GRAND-LAHOU