Assemblées annuelles d’Afreximbank 2025: Deux éminents experts appellent l’Afrique à briser ses chaînes financières

Pour le professeur Sachs, l’heure de l’Afrique a sonné. « La Chine a eu son tour pendant 40 ans, l’Inde l’a maintenant, et c’est aujourd’hui celui de l’Afrique », a-t-il déclaré, plaidant pour un investissement massif dans l’éducation et les infrastructures. Il a proposé un plan stratégique « Made in Africa 2035 » visant le statut de pays à revenu élevé d’ici 2063.
De son côté, Mahbubani a mis en garde contre la complexité du développement. S’appuyant sur l’exemple de Singapour, il a recommandé à l’Afrique de commencer modestement mais résolument, tout en cultivant une « confiance culturelle » indispensable au décollage économique.
Tous deux ont dénoncé l’architecture financière mondiale, jugée défavorable au continent. Sachs a critiqué la faiblesse des flux financiers vers l’Afrique malgré une épargne mondiale de 30 000 milliards USD, et fustigé les agences de notation qui entravent le secteur privé africain. Ils ont préconisé une diversification des partenariats vers la Chine, l’Inde et les fonds du Golfe, tout en renforçant l’intégration régionale.
Pour eux, le développement africain dépendra moins des modèles extérieurs que de la capacité des Africains à se faire confiance et à saisir leur destin économique.
Envoyé spécial à Abuja, Nigeria