Dépendance et santé mentale des jeunes : Plus de 24 000 élèves sensibilisés à travers le pays par la JEC-CI
Autour du thème : « Pour une jeunesse engagée, Jécistes de Côte d’Ivoire, combattons les dépendances et favorisons un équilibre mental », la Jec-CI a mené, depuis novembre 2024, une campagne d’envergure nationale. Objectif : répondre aux fléaux qui minent l’école ivoirienne, notamment les troubles psychologiques, les addictions et le désengagement croissant des jeunes envers les études.
« Nous avons constaté une jeunesse de plus en plus affectée mentalement, en proie à des formes de dépression, voire de suicides. Il était essentiel pour nous d’aller vers ces jeunes, de dialoguer avec eux et de leur tendre la main », a déclaré Estelle Sialou Yao, responsable nationale de la Jec-CI.
Entre ateliers de formation, campagnes sur les réseaux sociaux, rencontres éducatives et activités de terrain dans dix diocèses, plus de 24 000 élèves, dont 4 400 jeunes filles, ont été sensibilisés dans tout le pays. En parallèle, une initiative dédiée aux jeunes filles s’est déroulée du 19 novembre 2024 au 14 avril 2025, autour du thème : « Jeune fille, quelles attitudes adopter pour ton bien-être ? »
Dao Sophie, secrétaire générale adjointe de la Jec-CI et responsable du programme, s’est réjouie des résultats obtenus. « En une seule année, nous avons accompli deux fois plus que ce qui se faisait auparavant en deux ans. Nous avons créé des espaces d’échange, proposé des formations, et récompensé l’excellence féminine. Notre priorité demeure le bien-être de la jeune fille », a-t-elle affirmé.

Les campagnes ont particulièrement insisté sur l’usage responsable des réseaux sociaux, devenu un enjeu central dans la prévention des dérives comportementales chez les adolescentes.
La journée du 25 juin a également permis de mettre en lumière les obstacles rencontrés : manque de ressources, faible coordination institutionnelle, difficultés logistiques...
Face à ces défis, la Jec-CI a formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement, des Ong, des parents et des responsables d’établissements, dans le but de renforcer les partenariats et d’accroître l’impact des actions futures.
Présent à la rencontre, le Père Franck Herman Soko, aumônier national de la Jec-CI, a dressé un constat alarmant de l’état de l’école ivoirienne, qu’il considère comme un facteur aggravant de la fragilité mentale des élèves. Il a notamment dénoncé les effectifs pléthoriques dans les classes, rendant impossible un accompagnement individualisé, et favorisant les moqueries, les humiliations et le décrochage scolaire. « Dans certains établissements comptant des milliers d’élèves, on ne trouve que deux éducateurs sociaux. Dans ces conditions, l’État expose nos enfants à une plus grande vulnérabilité », a-t-il déploré.
Le Père Soko a aussi dénoncé la prolifération d’écoles privées non conformes, souvent installées dans des résidences meublées sans préau ni bibliothèque. Ces établissements, bien qu’agréés, exposent les élèves à des conditions précaires, voire à la consommation de substances nocives, compromettant leur santé mentale. Il a, à ce titre, appelé les autorités à mettre fin à l’agrément d’écoles inadaptées et à améliorer les conditions générales d’enseignement.
Enfin, il a souligné la précarité des enseignants du privé, souvent sans salaire durant plusieurs mois, situation qui, selon lui, pourrait "contaminer" le secteur public, notamment lors des examens où ces enseignants assurent une grande part des surveillances et des coordinations.
À mi-mandat, le bureau national de la Jec-CI entend faire de ce bilan une base de plaidoyer pour une école ivoirienne plus saine, inclusive et équitable. « Nous espérons que nos actions influenceront les organes de décision du système éducatif, afin qu’ils prennent en compte nos recommandations. La Jec-CI reste pleinement engagée au service de la jeunesse ivoirienne », a conclu Estelle Sialou Yao.
La cérémonie s’est achevée par la remise officielle des différents rapports aux institutions et partenaires présents.
Info : F.E.