Grossesse en milieu scolaire: Une croissance de 8,31% cette année, le Cndh interpelle l'opinion publique

Une élève portant une grossesse en pleine année scolaire. (Ph: Dr)
Une élève portant une grossesse en pleine année scolaire. (Ph: Dr)
Une élève portant une grossesse en pleine année scolaire. (Ph: Dr)

Grossesse en milieu scolaire: Une croissance de 8,31% cette année, le Cndh interpelle l'opinion publique

Le 27/06/25 à 10:53
modifié 27/06/25 à 11:22
Près de 4 500 grossesses ont été enregistrées au cours de l’année scolaire 2024-2025. Cette situation préoccupante a fait réagir le Conseil national des droits de l’homme (Cndh).

Dans un communiqué de presse publié le 26 juin 2025, à Abidjan, l’institution a interpellé l’opinion nationale sur les graves conséquences des grossesses en cours de scolarité.

Selon le document, 4 481 cas de grossesses en milieu scolaire ont été enregistrés entre septembre 2024 et juin 2025, soit une hausse de 8,31 % par rapport à l’année précédente, qui avait recensé 4 137 cas.

La note souligne que certaines régions du pays sont particulièrement touchées. En tête figure la région de la Nawa avec 424 cas, suivie du Tonkpi (408 cas), de la Marahoué (267 cas), du Hambol (258 cas), du Tchologo (230 cas) et du Cavally (213 cas). Dans la capitale économique, Abidjan, 197 cas ont été recensés.

Au-delà des chiffres, le Cndh met en lumière des cas concrets, révélateurs de l’impact direct de ces grossesses sur la scolarité des jeunes filles.

À Somniassé, dans le Bounkani, une élève de 3ᵉ a accouché pendant l’examen du Bepc, l’empêchant de poursuivre les épreuves de physique-chimie. À Aboisso, une candidate au baccalauréat a accouché le matin même de l’examen, avant de se présenter en salle, ce qui a entraîné une perte de connaissance. À Abongoua, dans le Moronou, une autre élève a accouché le deuxième jour du Bac, manquant ainsi des matières essentielles à sa réussite.

Selon le Cndh, ces situations portent gravement atteinte au droit à l’éducation des filles et entraînent des conséquences multiples : déscolarisation, stigmatisation, vulnérabilité économique, traumatismes psychologiques, sans oublier les risques sanitaires liés à des accouchements précoces.

Face à cette situation jugée préoccupante, le Conseil lance un appel pressant à tous les acteurs concernés. Les parents sont invités à renforcer leur rôle d’encadrement et de suivi, en instaurant un dialogue permanent avec leurs enfants. Les autorités éducatives et sanitaires sont appelées à poursuivre les efforts de prévention et de prise en charge des cas signalés. La société civile, enfin, est encouragée à intensifier les actions de sensibilisation, aussi bien auprès des élèves que des familles.

Le Cndh réaffirme son engagement pour la protection des droits des enfants, en particulier le droit fondamental des filles à une éducation sans entraves. Il exhorte à une mobilisation collective, afin que chaque jeune fille puisse aller à l’école, apprendre, grandir et bâtir un avenir sans être freinée par une maternité précoce.


Le 27/06/25 à 10:53
modifié 27/06/25 à 11:22