Architecture financière, innovation et résilience : L’Afrique trace sa voie à Abuja

Arnold Ekpe Président du Groupe BCA Directeur Général Ecobank ; Daniel Best (Président de la banque Caraibéenne de développement ; Simon Tiemtoré (Président de Litium capital group et Vista group holding…
Arnold Ekpe Président du Groupe BCA Directeur Général Ecobank ; Daniel Best (Président de la banque Caraibéenne de développement ; Simon Tiemtoré (Président de Litium capital group et Vista group holding…
Arnold Ekpe Président du Groupe BCA Directeur Général Ecobank ; Daniel Best (Président de la banque Caraibéenne de développement ; Simon Tiemtoré (Président de Litium capital group et Vista group holding…

Architecture financière, innovation et résilience : L’Afrique trace sa voie à Abuja

Le 26/06/25 à 19:12
modifié 26/06/25 à 19:54
Innovation, intégration, leadership et capital humain au cœur de la 2e journée des 32e Assemblées Annuelles d'Afreximbank
L’Afrique avance résolument vers sa souveraineté financière. La deuxième journée des 32e Assemblées Annuelles de l’Afreximbank (AAM2025), tenue ce jeudi 26 juin 2025 dans la capitale nigériane, a été marquée par des échanges articulés autour du thème : « Transformer l’Afrique de l’intérieur : les impératifs pour des institutions financières multilatérales africaines plus fortes ».

Des institutions robustes, des familles soutenues, une architecture cohérente et des ressources endogènes. Tels sont les piliers que les participants ont mis en lumière pour bâtir une finance africaine résiliente et efficace.

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La journée s’est ouverte par les interventions de Mme Kanayo Awani, vice-présidente exécutive d’Afreximbank, et de M. Claver Gatete, secrétaire exécutif de la CEA (ONU), qui ont posé les fondations d’une réflexion sur l’intégration financière continentale. Ce fut également l’occasion de rendre hommage au leadership du Professeur Benedict Oramah, président de la Banque, qui s’apprête à achever dix années à la tête de l’institution.

Vers une architecture financière unifiée et endogène

Dans cette dynamique, M. Gagan Gupta, président de Arise Integrated, a souligné les conditions à réunir pour faire de l’Afrique un hub manufacturier mondial, tandis que le Dr Kishore Mahbubani, intellectuel singapourien, a offert une lecture géopolitique lucide des enjeux dans « La percée économique de l’Afrique dans un monde incertain », conclue par un dialogue éclairant avec Mme Arunma Oteh, ancienne trésorière de la Banque mondiale.

L’un des temps forts a été la session sur l’unification de l’architecture financière africaine, animée par le Prof. Andreas Klasen (Université d’Oxford), réunissant des figures de premier plan ; Il s’agit de Claver Gatete, Kevin Greenidge (Barbade), Milagrosa Obono Angüe (Guinée équatoriale), et John Panonetsa Mangudya (Zimbabwe). Ensemble, ils ont appelé à une harmonisation réglementaire, une meilleure notation de crédit, et à une mobilisation accrue des ressources internes, dans un contexte mondial où les financements concessionnels se font rares.

Résilience institutionnelle et PCS, une bataille stratégique

Une autre session, modérée par Mme Lerato Mbele, a plaidé pour une mobilisation du capital propre par les institutions africaines et caribéennes. Parmi les intervenants : Arnold Ekpe, Daniel Best, Marlene Attzs, Simon Tiemtoré et Samaila Zubairu. Tous ont convergé sur un appel à l’action pour renforcer l’autonomie financière régionale et l’investissement dans le développement.

Un panel animé par Anver Versi, rédacteur en chef de New African, a mis l’accent sur le statut de créancier privilégié (PCS), jugé essentiel pour préserver la capacité d’action des institutions financières africaines. Il ressort de ce panel que sans reconnaissance du PCS, les institutions africaines resteront dépendantes d’un système dominé par des acteurs extérieurs. La défense de ce statut est apparue comme un impératif non négociable pour permettre l’industrialisation, le commerce et la transformation structurelle du continent.

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Recherche, santé et engagements concrets

Au-delà de la technique financière, cette journée a aussi souligné un enjeu souvent invisible mais capital : le rôle du soutien familial dans la résilience organisationnelle. Un panel a mis en lumière comment des programmes d’accompagnement des conjoints d’expatriés (santé mentale, intégration, vie communautaire) renforcent le bien-être et la productivité globale des institutions. À ce titre, le réseau African Spouses Network (Asnet) a été présenté comme une innovation sociale stratégique.

Afreximbank a profité de cette journée pour présenter la Fondation Africaine des Sciences de la Vie (Aflsf), lancée en mars 2025 et dotée de 75 millions de dollars sur cinq ans. Objectif : structurer un écosystème africain de recherche, d’innovation médicale et de soins de santé adaptés aux réalités du continent.

Il faut noter que le programme s’est conclu par la signature de plusieurs accords stratégiques, marquant la volonté d’Afreximbank de transformer les idées en actions concrètes, sur le terrain, au service d’une Afrique plus forte et autonome.

Envoyé spécial à Abuja, Nigéria



Le 26/06/25 à 19:12
modifié 26/06/25 à 19:54