Cryptomonnaie : Les actifs numériques gagnent du terrain dans les marchés francophones sans véritable réglementation

Inès Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'ouest francophone chez Yellow Card. (Ph: Dr)
Inès Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'ouest francophone chez Yellow Card. (Ph: Dr)
Inès Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'ouest francophone chez Yellow Card. (Ph: Dr)

Cryptomonnaie : Les actifs numériques gagnent du terrain dans les marchés francophones sans véritable réglementation

Le 26/06/25 à 10:26
modifié 26/06/25 à 11:07
La fintech Yellow Card a organisé, le mardi 24 juin 2025, un webinaire à l’intention des journalistes afin d’échanger sur la place des actifs numériques, en particulier les stablecoins, dans les marchés francophones d’Afrique.

Ce fut l’occasion pour les responsables de l’entreprise de sensibiliser les professionnels des médias sur les enjeux liés à ces instruments financiers numériques et de présenter les avancées enregistrées dans un contexte réglementaire encore flou.

Inès Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’ouest francophone chez Yellow Card, a rappelé que les stablecoins, adossés à des monnaies traditionnelles telles que le dollar, l’euro ou le Fcfa, sont conçus pour maintenir une valeur stable. De plus en plus utilisés dans les transactions quotidiennes, ils demeurent cependant sans véritable carte d’identité juridique, ce qui soulève des inquiétudes.

Face à ce vide, Ines Lowe Sall, ainsi que Jefferson Iwenge, conseiller juridique de la fintech, plaident pour un effort accru de vulgarisation, mais surtout pour une clarification du cadre juridique applicable aux actifs numériques.

Ils ont notamment mis en avant le taux de pénétration élevé des stablecoins dans les activités de Yellow Card : plus de 90 % des opérations de l’entreprise en Afrique francophone reposent désormais sur ces actifs. Leur stabilité séduit un nombre croissant d’utilisateurs, notamment dans les secteurs du commerce et des services, ce qui en fait un levier potentiel de transformation économique.

Les données partagées lors du webinaire illustrent clairement ce potentiel : en 2024, plus de 117 milliards de dollars de transactions en cryptomonnaies ont été enregistrés sur le continent africain, dont près de la moitié impliquaient des stablecoins.

Pourtant, malgré cette dynamique, l’Afrique francophone reste en retrait. Selon les estimations de Yellow Card, les stablecoins ne représentent actuellement que 10 à 20 % des transactions régionales. Quelques signaux positifs émergent toutefois, notamment au Sénégal, où ces actifs commencent à se développer dans le commerce informel.

Concernant l’encadrement réglementaire, Jefferson Iwenge a tenu à préciser que Yellow Card n’est pas un conseiller en investissement, mais bien un prestataire de services sur actifs numériques, une distinction essentielle par rapport aux structures traditionnelles de conseil financier. Il a souligné que ces activités ne sont pas interdites dans l’espace Uemoa, ni dans les États membres pris individuellement.

« En Afrique francophone, les prestataires d’actifs numériques évoluent dans un vide juridique. Ils ne sont pas interdits, mais il n’existe pas encore de cadre réglementaire clair, à l’exception de la zone Cemac, où la Cosumaf commence à jouer un rôle structurant », a-t-il expliqué.

Autrement dit, Yellow Card opère dans un environnement légalement toléré, mais encore peu encadré par les régulateurs.


Le 26/06/25 à 10:26
modifié 26/06/25 à 11:07