Financement des économies : La finance islamique présentée comme un puissant levier de diversification

  Le poids de la finance islamique estimé à 4 000 milliards de dollars. (Photo. Dr)
Le poids de la finance islamique estimé à 4 000 milliards de dollars. (Photo. Dr)
Le poids de la finance islamique estimé à 4 000 milliards de dollars. (Photo. Dr)

Financement des économies : La finance islamique présentée comme un puissant levier de diversification

Le 20/06/25 à 15:00
modifié 21/06/25 à 15:25
Dans l’optique de favoriser une meilleure compréhension des opportunités qu’offre le marché des capitaux islamiques, les acteurs de la finance, les experts du secteur public et privé, et les professionnels des institutions financières et bancaires se sont retrouvés en atelier, le 19 juin 2025, à Abidjan-Plateau.

A l’ouverture de cette rencontre, Corinne Houmous Ormon, directrice de l’antenne nationale de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), a mis en avant les avantages et le potentiel afférents à cette finance. Bien plus qu'un simple segment de marché, les capitaux islamiques pour Corinne Houmous Ormon sont avant tout une philosophie d'investissement. « Leur poids estimé à 4 000 milliards de dollars par l'Islamic Financial Services Board, soit 1 à 2% des actifs mondiaux, témoigne de leur pertinente croissance », affirme-t-elle.

Leur apport est multidimensionnel. De prime abord, c'est un puissant levier de diversification du financement. Dans la mesure où en adoptant ce mode de financement, l’on retrouve une base d'investisseurs internationaux et régionaux, à la recherche d'allocations d'actifs conformes à leurs projections.

Ensuite, c'est également un accélérateur du développement de l'économie réelle. Corinne Houmous Ormon encourage alors les Soukouks d'entreprises pour financer les champions nationaux et les Green Soukouks pour accompagner les transitions écologiques. « Troisièmement, c'est un formidable outil d'inclusion financière. Dans nos sociétés, une part non négligeable de l'épargne reste en dehors des circuits traditionnels », explique-t-elle. Relevant que cette épargne dormante est captée par la finance islamique qui l'injecte par la suite dans le financement positif de des économies.

Le président de l’Autorité des marchés financiers de l'Union monétaire Ouest africaine (Amf-Umoa), Badanam Patoki, se félicite des actions menées par le ministère des Finances et du Budget de Côte d’Ivoire à travers le Projet d’amélioration de la gouvernance des services de base aux citoyens (Pagds) pour la vulgarisation du marché des capitaux islamiques. Il souhaite que cette rencontre permette de poser les jalons d’un véritable d’un hub de cette finance dans la région Umoa. Car, dit-il, « la combinaison de la finance islamique avec la digitalisation des services ouvre les perspectives de financement à moindre coût des économies ».

Pour sa part, Dely Soumahoro, représentant le ministre des Finances, a fait remarquer qu’à l'instar des autres États africains, la Côte d’Ivoire s'est engagée dans une dynamique de transformation économique. Qui repose sur des investissements massifs, entre autres, dans les infrastructures et la transition énergétique. Le financement du développement des différents projets demeure parfois un défi central, en dépit de la mobilisation des ressources internes. « Nous devons continuellement diversifier nos instruments de financement afin de réduire notre exposition aux cycles économiques et améliorer la soutenabilité de notre dette », soutient-il.

Il est bon d’indiquer que cet atelier a été financé par le Pagds avec le soutien de la Banque mondiale. A cette rencontre, le Programme était représenté par Akrou Bertin.



Le 20/06/25 à 15:00
modifié 21/06/25 à 15:25