Portrait/Demel: l’homme qui chuchote à l’oreille de Faé

Demel parlant à Fae. (Ph:DR)
Demel parlant à Fae. (Ph:DR)
Demel parlant à Fae. (Ph:DR)

Portrait/Demel: l’homme qui chuchote à l’oreille de Faé

Le 18/06/25 à 06:19
modifié 18/06/25 à 06:19
Guy Demel ne court ni après les caméras, ni après les projecteurs. Pourtant, depuis le banc de touche des Éléphants, il joue un rôle clé dans le renouveau du football ivoirien.

Ancien international, aujourd’hui adjoint d’Emerse Faé, il incarne cette discrète efficacité des hommes de l’ombre, ceux qui agissent sans bruit, mais qui comptent dans les grands moments.

Une trajectoire forgée dans l’exigence

Avant d’endosser le costume de technicien, Demel a été un défenseur respecté.

Passé par Dortmund, Hambourg ou encore West Ham, il a connu l’intensité du très haut niveau européen.

Ce parcours a affûté sa rigueur, sa lecture du jeu, son sens du collectif.

Autant d’atouts qu’il met aujourd’hui au service de l’équipe nationale, avec humilité et précision.

Depuis sa reconversion, il s’est construit patiemment.

Match après match, il a affiné son regard, développé une expertise pointue, aussi bien sur le plan tactique que mental.

En sélection, il intervient là où il faut : en soutien, en conseil, en présence rassurante. Il observe, analyse, transmet. Sans jamais chercher la lumière.

Un homme de confiance pour Emerse Faé

Ce qui distingue Guy Demel, c’est aussi la nature du lien qui l’unit à Emerse Faé. Car leur collaboration dépasse le cadre strictement professionnel.

Ils sont beaux-frères, mais surtout frères d’âme. Une relation bâtie sur les terrains, consolidée par les liens familiaux, et portée par des valeurs communes : loyauté, exigence, humilité.

Leur complicité se ressent à chaque instant. Ils se comprennent d’un regard, savent quand se parler, quand se taire.

Dans le tumulte de la CAN 2023, alors que l’équipe semblait au bord du gouffre après le départ de Jean Louis Gasset, c’est ensemble qu’ils ont maintenu le cap.

Faé en leader, Demel en soutien. Loin des effets de manche, il a su apaiser, recadrer, remobiliser.

Une force tranquille

Dans les vestiaires, Guy Demel est respecté. Pas parce qu’il élève la voix, mais parce qu’il incarne une forme de constance.

Il prend le temps d’écouter, de conseiller, souvent à l’écart du groupe. Certains joueurs se souviennent de ses mots simples, toujours justes, qui aident à la clairvoyance lors des matchs décisifs.

Son calme est une boussole pour Emerse Faé, il ne cherche pas à s’imposer, ni à s’opposer, mais plutôt à proposer.

Et souvent, c’est son œil qui décèle le détail qui change tout : un schéma mal équilibré, un joueur à remplacer, une faiblesse chez l’adversaire...

Il agit en arrière-plan, mais ses idées nourrissent le collectif.

Une histoire commune

Leur duo s’est construit dans le temps. Formés tous deux dans les rigoureux centres du football français, leurs chemins se sont croisés en sélection de jeunes, puis chez les A.

À chaque étape, ils ont reconnu chez l’autre la même rigueur, la même volonté de servir le collectif.

Leur histoire commune s’est prolongée dans la vie personnelle, lorsque Demel a épousé la sœur de Faé.

Cette union, discrète mais solide, a renforcé une complicité naturelle. Ils partagent des repas en famille, des souvenirs, des épreuves.

Et cette dimension intime nourrit une confiance rare dans le monde du football professionnel. Ils ne jouent pas un rôle : ils avancent ensemble, en toute loyauté.

Et demain ?

À 43 ans, Guy Demel pourrait légitimement aspirer à davantage de responsabilités. Un poste de sélectionneur ? Peut-être. Mais rien ne presse. Pour l’heure, il préfère œuvrer dans l’ombre, à sa manière.

Ce qui compte pour lui, ce n’est pas la reconnaissance individuelle, mais l’efficacité collective.

Le projet ivoirien, il y croit. Et il y contribue, à sa façon : avec rigueur, humanité et fidélité.

Dans ce football souvent bruyant, il est de ces hommes rares qui rappellent une chose essentielle : sans les bâtisseurs de l’ombre, aucune victoire ne tient debout.

Guy Demel, silencieux mais essentiel, en est la preuve.



Le 18/06/25 à 06:19
modifié 18/06/25 à 06:19