GreenTech Sénégal : Entre espoirs déçus et bataille judiciaire

Jean-Yves Berthon  et Hapsatou Sy
Jean-Yves Berthon et Hapsatou Sy
Jean-Yves Berthon et Hapsatou Sy

GreenTech Sénégal : Entre espoirs déçus et bataille judiciaire

Le 12/06/25 à 08:02
modifié 12/06/25 à 09:32
Un projet initialement prometteur pour l’emploi des jeunes Sénégalais est aujourd’hui au cœur d’un litige opposant la société française GreenTech SA à sa filiale sénégalaise et à sa dirigeante, Hapsatou Sy. En toile de fond : des accusations croisées, des jeunes non rémunérés, et un terrain au statut controversé.

Tout avait pourtant bien commencé en 2022, avec la création de GreenTech Sénégal SA, filiale majoritairement détenue par la maison-mère française, censée impulser une dynamique industrielle à Diamniadio. Hapsatou Sy, entrepreneure franco-sénégalaise, en assure la présidence. Mais très vite, les tensions apparaissent.

Travailleurs non payés et promesses non tenues

80 jeunes Sénégalais recrutés pour le projet affirment avoir travaillé durant huit mois sans rémunération. Hapsatou Sy dénonce l’abandon du projet par la société mère, accusant Jean-Yves Berthon, président de GreenTech, d’avoir tourné le dos aux engagements initiaux.

GreenTech SA évoque de son côté un investissement de plus de 1,7 million d’euros dans la filiale, déplorant un manque de transparence dans la gestion locale. Elle reproche notamment à Mme Sy l’absence de justification comptable et l’utilisation non aboutie de fonds destinés à l’acquisition d’un terrain, qui appartiendrait toujours à l’État sénégalais selon des documents officiels.

En réponse, Hapsatou Sy évoque des tentatives de détournement du projet à des fins personnelles par la direction française, et nie toute malversation. Elle affirme n’avoir perçu que des montants contractuels dans le cadre de missions officielles pour GreenTech.

Un dossier devant la justice sénégalaise

L’affaire, portée devant le Tribunal de commerce de Dakar, a été renvoyée au 23 juin 2025. La maison mère demande la nomination d’un expert judiciaire indépendant pour évaluer les flux financiers et les responsabilités.

Ce dossier met en lumière les fragilités des partenariats internationaux mal encadrés et les attentes légitimes des populations locales, souvent les premières victimes en cas de rupture. La justice devra désormais trancher, dans un climat chargé de tensions et de désinformation.



Le 12/06/25 à 08:02
modifié 12/06/25 à 09:32