
Notations de crédit souverain en Afrique: Le PNUD et ses partenaires forment les pays de l’Uemoa aux bonnes pratiques

Pour la représentante résidente du Pnud en Côte d’Ivoire, Blerta Cela, derrière les notations financières attribuées par les grandes agences internationales, se joue, en réalité, l’avenir économique de nombreux pays africains. De ce fait, une mauvaise note n’est pas seulement un indicateur technique, mais se traduit par des taux d’intérêt prohibitifs, des investissements différés, voire des projets de développement annulés.
Dans cette optique, l’enjeu est de déconstruire les stéréotypes négatifs, d’améliorer la transparence macroéconomique et d’harmoniser les données à fournir aux agences de notation. Car les biais de perception ont un coût. « Une mauvaise note, c’est une école non construite, un hôpital non équipé », a-t-elle souligné, insistant sur le fait que certains pays africains empruntent à des taux allant jusqu’à 14%, en raison de notations injustement défavorables.
Ce constat est partagé par Vassogbo Bamba, chef de cabinet adjoint du ministre des Finances et du Budget, pour qui les surcoûts liés aux notations biaisées ont privé l’Afrique de plus de 75 milliards de dollars Us au cours des dix dernières années. « Il ne s’agit plus seulement d’un indicateur, mais d’un levier stratégique pour l’avenir économique de nos États », a-t-il martelé, appelant à un dialogue renforcé et équitable avec les agences de notation.
Pour sa part, Gustave Diasso, représentant résident de l’Uemoa, tout en regrettant que la non-maîtrise des notations plombe les États africains, met en lumière des progrès prometteurs. Le Bénin, le Sénégal ou encore la Côte d’Ivoire ont, chacun à leur manière, réussi, précise-t-il, à améliorer leur profil de crédit grâce à des réformes budgétaires, des obligations innovantes ou une meilleure gouvernance.
C’est pourquoi il souhaite que cette dynamique régionale soit exploitée collectivement comme un atout. « L’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui la deuxième région la plus dynamique du continent. Pourtant, les primes de risque restent élevées en raison de stéréotypes persistants », indique Gustave Diasso.

Avant que Daouda Sembène, directeur d’AfriCatalyst, fasse remarquer que le déficit de reconnaissance internationale des pays africains est souvent dû à une méconnaissance des processus de notation et à des capacités techniques limitées pour structurer une communication économique efficace.
D’où l’importance de ce type d’atelier. « Notre ambition est d’aider les pays à mieux comprendre les exigences des agences, à produire des données fiables et à bâtir une stratégie cohérente de notation », soutient-il.