Des villages engloutis dans la mer, des plages et des infrastructures hôtelières avalées par les vagues marines, des populations déplacées contre leur gré... Le spectacle est désolant. L’on assiste inéluctablement à la dégradation de l’environnement marin, du fait des activités humaines, de la pollution et du changement climatique.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre le changement climatique, la stratégie de la ville de Grand-Bassam fait école. Jean-Louis Moulot, premier magistrat de cette commune, l’a fièrement présentée, samedi dernier, à Nice, lors d’un panel entrant dans le cadre de la coalition des villes côtières. Le thème étant : « Placer la justice sociale au cœur de l’adaptation et de la lutte contre la gentrification climatique : expérience de la ville de Grand-Bassam ».

Pour le maire, dans la gestion de l’espace, la justice sociale qui est le principe « selon lequel chacun doit avoir un accès équitable aux droits, aux ressources et aux opportunités dans une société, quels que soient sa classe sociale, son origine, son genre, son âge, sa religion ou toute autre différence », est nécessaire pour éviter les conflits.

Tout comme la lutte contre la gentrification climatique qui est un phénomène au cours duquel « les populations aisées s’installent dans des zones moins exposées aux impacts du changement climatique, souvent mieux protégées ou aménagées. Tandis que les populations les plus modestes et les plus vulnérables sont progressivement reléguées dans des zones plus à risque, avec les inondations, la chaleur extrême, l’érosion, etc. ».

Et d’ajouter : « En d’autres termes, il s’agit d’une forme d’embourgeoisement liée au changement climatique où les inégalités sociales sont aggravées par les effets du réchauffement climatique et par certaines politiques d’adaptation mal planifiées. Ce processus accentue les fractures territoriales et met en danger le principe de justice sociale dans les transitions écologiques ».

En effet, Grand-Bassam, ville côtière et destination touristique inscrite au patrimoine de l’Unesco, souffre de tous ces phénomènes (la ville est exposée à l’érosion et aux inondations, les infrastructures de base sont sous pression, les quartiers défavorisés manquent de planification urbaine adéquate, la gentrification climatique y pèse : exclusion des plus vulnérables, montée des inégalités, fracture sociale.

D’où l’adoption de politiques centrées sur la justice sociale pour garantir à tous les habitants une qualité de vie équitable et durable. Cela, afin de relever les nombreux défis en termes d’urbanisation et de cohésion sociale.

En clair, il s’agit notamment, pour Jean-Louis Moulot, d’appeler ses pairs à intégrer la justice climatique et sociale dans les politiques locales; garantir un accès équitable aux services de base, aux logements, à la mobilité et à un environnement sain et promouvoir un aménagement urbain inclusif et résilient.

À l’en croire, ces défis exigent une vision stratégique et durable du développement urbain. La politique de développement durable du conseil municipal s’appuie sur une vision stratégique. Celle de faire de Grand-Bassam une ville durable et un pôle de développement touristique, culturel, universitaire et de construire un marché écologique et un débarcadère.

Envoyée spéciale à Nice, en France