Cedeao/Commerce alimentaire interrégional: Asta-Rosa Cissé propose ses solutions aux faiblesses identifiées

Asta-Rosa Cissé (micro en main), DG de AGL Côte d’Ivoire-Burkina Faso. (Ph: Dr)
Asta-Rosa Cissé (micro en main), DG de AGL Côte d’Ivoire-Burkina Faso. (Ph: Dr)
Asta-Rosa Cissé (micro en main), DG de AGL Côte d’Ivoire-Burkina Faso. (Ph: Dr)

Cedeao/Commerce alimentaire interrégional: Asta-Rosa Cissé propose ses solutions aux faiblesses identifiées

Les données douanières sur les transactions commerciales en Afrique de l’ouest mises à disposition par la Commission des Affaires économiques et de l’Agriculture de la Cedeao sont largement en-deçà du potentiel réel de la sous-région, selon Alban Mas Aparisi, économiste-analyste de la transformation des systèmes alimentaires du Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest (Cesao). Qui intervenait le 26 mai 2025, sur le thème « Valoriser le commerce alimentaire intrarégional : quelles perspectives ? ».

C’était lors de la 7e édition du Salon de l’agriculture et des ressources animales (Sara) qui se tient du 23 mai au 1er juin 2025, au Parc des expositions de Port-Bouët.

Outre Mme Asta-Rosa Cissé, on comptait parmi les panelistes Aguemon Dossa, directeur de Cabinet du ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche du Bénin ; Patricia Yao Zoundi, présidente du Mouvement des petites et moyennes entreprises (Mpme). Ces sachants ont relevé les faiblesses structurelles du commerce alimentaire intra-régional. Celles-ci ont pour noms, entre autres, la non-harmonisation des politiques douanières, le manque d’infrastructures modernes à la dimension du développement démographique ; la faiblesse des politiques d’intégration du commerce agro-alimentaire régional, l’insécurité politique, les chocs exogènes et endogènes ; la porosité des frontières ; les pratiques douanières non seulement différentes, mais pas toujours orthodoxes ; le manque de solutions multimodales efficaces pour assurer une distribution fluide des produits agricoles ; l’enclavement des zones de production.

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Face à ces défis, Asta-Rosa Cissé, directrice régionale d’Agl Côte d’Ivoire-Burkina Faso, a proposé des solutions concrètes qui aideront à booster la coopération économique sous-régional. Elle a affirmé que l’Afrique de l’ouest dispose des ressources nécessaires pour développer un commerce alimentaire intra-africain solide et structuré.

Cependant, assure-t-elle, pour y faire face, il est indispensable de lever les barrières logistiques ; professionnaliser les filières agricoles ; harmoniser les réglementations régionales et mobiliser des financements pour moderniser les infrastructures de transport. « Seule une coopération renforcée entre acteurs publics et privés, accompagnée d’une vision intégrée du commerce agroalimentaire régional, permettra à l’Afrique d’exploiter pleinement son potentiel agricole et de nourrir durablement sa population », a-t-elle situé d’entrée.

La Dg de Agl propose d’investir dans les zones de production ; développer des entrepôts de regroupement et renforcer le pré-cooling pour améliorer la conservation des produits agricoles avant leur mise sur le marché. Le transport multimodal, combinant rail, route et mer, est essentiel, selon elle, pour fluidifier les échanges.

« Le train constitue un mode de transport à privilégier, car il est économique, écologique et adapté au transport de masse. Cependant, l’état actuel des infrastructures ferroviaires limite son efficacité. Des investissements sont nécessaires pour rénover et moderniser les voies ferroviaires, en particulier celles reliant Abidjan à Ouagadougou », a souligné la directrice régionale d’Agl.

En outre, elle préconise un partenariat public-privé pour moderniser les infrastructures, tandis que les entreprises privées peuvent mobiliser des financements pour professionnaliser les filières agricoles.

Asta-Rosa Cissé préconise d’améliorer les solutions de stockage et de conservation qui permettraient de prolonger la durée de vie des produits. « l’Afrique de l’Ouest doit s’appuyer sur ses propres capacités de production, professionnaliser ses filières et renforcer la coopération régionale pour exploiter pleinement son potentiel agroalimentaire », a-t-elle conclu.

Firmin Ndri Bonfils