Le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation a présenté la stratégie nationale de l’Intelligence artificielle (Ia) et la stratégie nationale de la gouvernance des données le mercredi 14 mai 2025, au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (Cgeci) au Plateau.

La cérémonie qui a réuni plusieurs chefs d’entreprises, a donc permis au ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, dirigé par Kalil Konaté, représenté pour l’occasion par Rokia Fofana, directrice adjointe de cabinet, non seulement de présenter les deux stratégies élaborées, mais surtout de montrer aux chefs d’entreprises les opportunités que l’Ia apporte et les prévenir des dangers qui peuvent découler d’une mauvaise utilisation de ces technologies innovantes.

« A travers cette présentation, il s’agit de demander au secteur privé de se joindre au gouvernement afin de travailler main dans la main pour la mise en œuvre effective des deux stratégies dans le cadre du partenariat public-privé gagnant-gagnant », a indiqué la directrice adjointe de cabinet. Qui a souligné que la bonne utilisation dans les bonnes conditions de l’Ia et des outils que cette technologie apporte est un gain de productivité et une amélioration de la profitabilité des entreprises pourvu que ces nouveaux outils soient utilisés de manière éthique, rationnelle et inclusive.

Pour Alphonse Balibié Bayala, directeur du Bureau de veille, de développement et d'inclusion sociale numériques au ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, l’Intelligence artificielle n’est plus une simple perspective technologique. Elle est aujourd’hui un levier incontournable pour la compétitivité, la souveraineté numérique et le développement durable de la Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi, vu ses avantages, il a été mis en œuvre cette Stratégie nationale de l'Ia. Elle est le fruit d’un effort collectif, réunissant plus de 1 500 Ivoiriens issus de l’administration publique, du secteur privé, du monde académique, de la société civile, avec l’appui de partenaires techniques et financiers. Dans son élaboration, trois piliers structurent cette stratégie. Il s’agit, notamment de l’investissement, l’inclusion et la gouvernance.

L’investissement dans des infrastructures solides et des compétences locales ; l’inclusion pour garantir que chaque citoyen bénéficie des opportunités offertes par l’Ia, et la gouvernance pour assurer une adoption éthique et responsable des technologies. « Le secteur privé est le moteur de cette innovation. Donc votre rôle, chers acteurs du secteur privé, est central. Nous comptons sur votre dynamisme pour mobiliser des ressources financières à travers des fonds conjoints, des co-investissements et des consortiums pour le développement de plateformes d’Ia et d’infrastructures technologiques », a appelé M. Bayala.

Il a soutenu qu’il s’agira, entre autres, de collaborer avec le gouvernement sur des projets pilotes, notamment dans l’agriculture, la santé, l’éducation et l’administration publique. Afin de démontrer concrètement l’apport de l’Ia dans la modernisation des secteurs clés de l’économie. Et participer activement au transfert de technologies et à la formation des talents locaux, en partenariat avec des entreprises technologiques internationales.

Selon M. Bayala, le gouvernement ivoirien a à cœur de bâtir un écosystème solide et inclusif, capable de répondre aux défis et opportunités de l’ère numérique. La stratégie nationale veille à ce que l’Ia soit déployée de manière responsable, avec une attention particulière à la protection des données, à l’équité et à l’inclusion de toutes les composantes de la société.

Au nom du secteur privé, Stéphane Aka-Anghui, directeur exécutif de la Cgeci, a salué ces deux stratégies nationales qui, selon lui, ne sont plus des options, mais plutôt des leviers. « Elles sont devenues des leviers essentiels de compétivité, de productivité et de développement durable », a-t-il affirmé d’emblée. Et de souligner que pour le secteur privé, elles représentent à la fois un défi d’adaptation, mais aussi une formidable opportunité d’innovation dans l’optimisation des processus de création de valeurs et de transformation de modèles économiques.

« La Cegci en tant que faitière du secteur privé ivoirien réaffirme sa volonté à accompagner l’Etat dans la mise en œuvre de ces stratégies structurantes », a-t-il rassuré, avant d’inviter les acteurs du secteur privé à s’approprier les deux outils technologiques qui seront très bénéfiques à leurs entreprises.