Protection des enfants soldats : Le CIRPES et la CADHA conjuguent leurs efforts à Abidjan pour un cadre juridique panafricain

Une collaboration prometteuse
Prenant la parole, le Coordonnateur Général Adjoint de la CADHA a salué l’engagement collectif en faveur de la prévention de toutes formes de violences envers les enfants. Il a souligné l’importance de cette rencontre, qui marque une opportunité majeure de partage d’expériences et de bonnes pratiques. Depuis plus de 14 ans, la CADHA œuvre dans la formation d’instructeurs militaires actifs ou retraités, spécialisés dans la protection de l’enfance et la lutte contre le recrutement d’enfants par les groupes armés.
La cérémonie a vu la participation d’acteurs clés tels que le Colonel Blé Tanhoé, Commandant de l’École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) et point focal du CIRPES, la Colonel Kouassi Roseline, cheffe du Bureau du Droit International Humanitaire à l’État-major des Armées, ainsi que le Dr Abdelkader Filali, président du CIRPES, venu spécialement pour conduire cette mission.
La mission du CIRPES en Côte d’Ivoire s’inscrit dans une dynamique de plaidoyer, d’investigation et de coopération stratégique. Elle vise à tirer parti de l’exemple ivoirien, reconnu comme modèle en matière de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats, pour impulser une dynamique panafricaine.
Les chiffres sont alarmants : selon les Nations unies, plus de 473 millions d’enfants vivent aujourd’hui dans des zones de conflit à travers le monde, dont entre 300 000 et 500 000 sont enrôlés dans des conflits armés. L’Afrique concentre à elle seule plus de 120 000 enfants soldats.
Des échanges de haut niveau et des engagements concrets
La mission a été ponctuée d’audiences avec plusieurs ministères ivoiriens, notamment la Défense, la Jeunesse, la Femme et la Famille, ainsi que les Affaires étrangères. En parallèle, des activités ont été menées : visites de centres de réinsertion pour enfants, débats universitaires, conférences, et rencontres avec des ONG et des institutions académiques.
Un webinaire et une conférence magistrale sont également programmés à l’École de Guerre de Yamoussoukro le vendredi 16 mai, en présence d’officiers africains, illustrant l’implication croissante des institutions militaires dans la lutte contre le recrutement des enfants.
Cette mission du CIRPES s’achèvera par la visite de centres DDR dans la région d’Abidjan et par la signature d’accords de coopération avec des structures nationales de DDR. Elle marque une étape essentielle vers l’élaboration d’un cadre juridique africain unifié et contraignant pour protéger durablement les enfants du fléau des conflits armés.
À cette occasion, le CIRPES a lancé un « Appel International Urgent » en faveur de l’adoption d’une architecture juridique africaine proactive, destinée à prévenir, interdire et encadrer durablement la réinsertion des enfants enrôlés de force.