La projection du film Dahomey, le 9 mai 2025
Restitution : "Dahomey", le film documentaire qui redonne voix aux trésors royaux pillés
C’est un film qui met en lumière la restitution des 26 trésors royaux du royaume d’Abomey. Dahomey, documentaire de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, couronné de l’Ours d’or lors de la 74e Berlinale en 2024, retrace avec poésie et intensité le retour au Bénin de vingt-six trésors royaux du royaume du Dahomey, pillés par les troupes coloniales françaises en 1892.
Projeté en Côte d’Ivoire, notamment au Majestic Sococé le vendredi 9 mai 2025, Dahomey frappe par sa force narrative et sa dimension spirituelle. Sans voix off explicative ni recours au didactisme, la première partie du film nous plonge dans les coulisses de cette restitution historique. Depuis les salles du musée du Quai Branly à Paris, où étaient conservées ces imposantes statues anthropomorphiques, jusqu’au musée d’Abomey, elles sont désormais exposées au sein de l’institution dédiée à « l’épopée des Amazones et des rois du Danxomé ».
La caméra capte les gestes précis de l’emballage, les étapes du transport, les cérémonies officielles et les discours protocolaires — autant de moments qui marquent la fin d’une longue « captivité » de 130 ans. Mais Dahomey ne se limite pas à illustrer le retour d’objets : il leur donne littéralement la parole. Une voix off mystérieuse, vibrante, comme venue de l’au-delà, fait entendre les statues elles-mêmes. Elles racontent leur déracinement, leur silence imposé, puis l’émotion de retrouver la terre de leurs ancêtres. Cette séquence, à la fois hypnotique et bouleversante, fait du film bien plus qu’un reportage : une œuvre à la fois politique et spirituelle.
La seconde partie du documentaire transporte le spectateur à l’université d’Abomey-Calavi, où se tient un colloque sur la restitution. La jeunesse béninoise s’y exprime avec passion, questionnant le passé colonial, ses blessures et la voie vers un avenir de reconstruction. Car au-delà du retour des œuvres, une question fondamentale se pose : comment un peuple peut-il se reconstruire autour d’un héritage longtemps confisqué ?
Avec Dahomey, Mati Diop signe un film émouvant de 74 minutes, qui ravive la mémoire d’un peuple et réactive le débat essentiel sur la restitution du patrimoine africain. Ce film, faut-il le souligner, s’apparent à un geste cinématographique de réparation, de transmission, mais aussi de justice.
La projection a été suivie d’un échange enrichissant autour de la préservation du patrimoine culturel africain, animé par des experts tels que Francis Tagro Gnaléba (directeur du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire), Prince Francis Aissi Barnabé, (écrivain, homme de culture et mitre Vaudou) et le muséologue et documentariste Laurent Bitty, sous la modération de Yacouba Sangaré.
Ces discussions ont permis de réfléchir au renforcement des cadres juridiques nationaux et internationaux pour une meilleure protection du patrimoine africain, et aux mécanismes à mettre en place pour favoriser une restitution plus équitable entre l’Europe et l’Afrique. Les experts ont aussi lancé un appel à la jeunesse, l’invitant à s’approprier cette mémoire et à s’engager pour sa valorisation.
Pour Laurent Bitty, le numérique et les technologies immersives représentent des leviers puissants pour promouvoir et protéger le patrimoine culturel africain à l’ère moderne.
La caméra capte les gestes précis de l’emballage, les étapes du transport, les cérémonies officielles et les discours protocolaires — autant de moments qui marquent la fin d’une longue « captivité » de 130 ans. Mais Dahomey ne se limite pas à illustrer le retour d’objets : il leur donne littéralement la parole. Une voix off mystérieuse, vibrante, comme venue de l’au-delà, fait entendre les statues elles-mêmes. Elles racontent leur déracinement, leur silence imposé, puis l’émotion de retrouver la terre de leurs ancêtres. Cette séquence, à la fois hypnotique et bouleversante, fait du film bien plus qu’un reportage : une œuvre à la fois politique et spirituelle.
La seconde partie du documentaire transporte le spectateur à l’université d’Abomey-Calavi, où se tient un colloque sur la restitution. La jeunesse béninoise s’y exprime avec passion, questionnant le passé colonial, ses blessures et la voie vers un avenir de reconstruction. Car au-delà du retour des œuvres, une question fondamentale se pose : comment un peuple peut-il se reconstruire autour d’un héritage longtemps confisqué ?
Avec Dahomey, Mati Diop signe un film émouvant de 74 minutes, qui ravive la mémoire d’un peuple et réactive le débat essentiel sur la restitution du patrimoine africain. Ce film, faut-il le souligner, s’apparent à un geste cinématographique de réparation, de transmission, mais aussi de justice.
La projection a été suivie d’un échange enrichissant autour de la préservation du patrimoine culturel africain, animé par des experts tels que Francis Tagro Gnaléba (directeur du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire), Prince Francis Aissi Barnabé, (écrivain, homme de culture et mitre Vaudou) et le muséologue et documentariste Laurent Bitty, sous la modération de Yacouba Sangaré.
Ces discussions ont permis de réfléchir au renforcement des cadres juridiques nationaux et internationaux pour une meilleure protection du patrimoine africain, et aux mécanismes à mettre en place pour favoriser une restitution plus équitable entre l’Europe et l’Afrique. Les experts ont aussi lancé un appel à la jeunesse, l’invitant à s’approprier cette mémoire et à s’engager pour sa valorisation.
Pour Laurent Bitty, le numérique et les technologies immersives représentent des leviers puissants pour promouvoir et protéger le patrimoine culturel africain à l’ère moderne.