Violence contre les enfants en Afrique de l'ouest et du centre: Déclaration du directeur régional de l'Unicef, Gilles Fagninou

directeur régional de l'Unicef, Gilles Fagninou. (Ph: Dr)
directeur régional de l'Unicef, Gilles Fagninou. (Ph: Dr)
directeur régional de l'Unicef, Gilles Fagninou. (Ph: Dr)

Violence contre les enfants en Afrique de l'ouest et du centre: Déclaration du directeur régional de l'Unicef, Gilles Fagninou

Le 08/05/25 à 15:27
modifié 08/05/25 à 16:54
J’ai grandi dans cette région. Quand j’ai accepté la responsabilité de Directeur Régional de l’Unicef il y a un an, cela signifiait beaucoup pour moi. Au-delà d’un simple travail, c’était un engagement profond. Un engagement dont les racines plongent dans mon vécu d’enfant un enfant africain qui ressemblait à celles et ceux pour qui je me bats aujourd’hui. Ce rôle est pour moi une promesse. Une promesse que je veux faire aux millions d’enfants à travers l’Afrique qui, chaque jour, subissent des violences et voient leurs droits bafoués.

Chaque acte de violence brise une enfance. Il prive les enfants de leurs rêves, de leur avenir, et fragilise les fondements mêmes de nos sociétés. Mais, nous sommes forts et loin d’être impuissants.

À travers notre continent, je vois un leadership africain qui est déterminé à relever les défis d’un monde en pleine mutation. Les gouvernements, les communautés, les jeunes leaders et les enfants se mobilisent et passent à l’action.

En novembre dernier, lors de la Première Conférence Ministérielle Mondiale sur l’éradication de la violence à l’égard des enfants à Bogotá, 70 % des gouvernements africains ont renforcé leur engagement, en formulant des promesses ambitieuses pour mieux protéger les enfants contre la violence.

Le 23 avril dernier, lors d’une réunion de haut niveau sur la violence envers les enfants, nous avons réaffirmé qu’un réel changement est possible lorsque la protection de l’enfance est une priorité dans les politiques publiques. La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, Dr Najat Maalla M’jid, a été très claire : « Une société qui ne protège pas ses enfants met en péril son propre avenir. Il est essentiel de comprendre le coût de l’inaction dans la prévention de la violence envers les enfants ».

Ce coût se mesure en vies brisées : ce sont des enfances sacrifiées, des futurs compromis. D’ici 2050, plus de 900 millions d’enfants vivront en Afrique, soit 40 % des enfants du monde. Leur bien-être et leur avenir façonneront le destin du continent et du monde entier.

Des jeunes reporters en interview avec le directeur Régional de l’Unicef (DR)
Des jeunes reporters en interview avec le directeur Régional de l’Unicef (DR)



Alors que les financements pour le développement diminuent, il est crucial de réussir la transition vers des systèmes nationaux de protection de l’enfance, durablement financés et efficaces. Et je vois déjà cet élan se concrétiser.

Lors de cet événement de haut niveau, j’ai été impressionné par le leadership et la détermination des participants. Des ministres et hauts responsables du Bénin, du Tchad, du Kenya et de la Zambie ont présenté les investissements décisifs qu’elles/ils réalisent, avec le soutien du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, des organisations de la société civile, de l’OMS et de l’Unicef.

Ensemble, portés par cette dynamique, nous avons les moyens d’affirmer la place de l’Afrique comme un leader incontournable de la protection des enfants contre la violence. Les exemples et les stratégies existent. La volonté est là. Il est temps d’agir avec force et détermination.

Les paroles de la Ministre Véronique Tognifodé m’ont profondément marqué : « En 2025, chaque enfant devrait pouvoir vivre une vie sans violence. » Il y a un an, j’ai fait une promesse aux enfants. Aujourd’hui, je veux en faire un appel à l’action pour toute l’Afrique.

Le moment est venu d’agir. Nos engagements doivent devenir réalité dans chaque pays, chaque ville, chaque communauté pour et avec chaque enfant.



Le 08/05/25 à 15:27
modifié 08/05/25 à 16:54