Présidentielle 2025 : Les acteurs de la société civile invités à ne pas être des porte-voix politiques

Myss Belmonde Dogo et les membres des OSC se sont dit prêts à travailler main dans la main pour une élection apaisée en octobre 2025. (Ph: Dr)
Myss Belmonde Dogo et les membres des OSC se sont dit prêts à travailler main dans la main pour une élection apaisée en octobre 2025. (Ph: Dr)
Myss Belmonde Dogo et les membres des OSC se sont dit prêts à travailler main dans la main pour une élection apaisée en octobre 2025. (Ph: Dr)

Présidentielle 2025 : Les acteurs de la société civile invités à ne pas être des porte-voix politiques

« Evitez d’être les porte-voix des partis politiques en habillant publiquement des hommes politiques. Ces prises de position assumées rendront inaudibles vos messages auprès des populations », a déclaré Myss Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté. C’était le 6 mai 2025, à son cabinet au Plateau, lors d’une rencontre avec les Organisations de la société civile (Osc).

Selon la ministre, à six mois de l’élection présidentielle, le champ politique et social est déjà en « ébullition ». Elle a relevé qu’aux tensions internes, vient s’ajouter une menace sécuritaire persistante aux frontières de la Côte d’Ivoire. Cela, sans compter que les conflits de chefferie, jadis localisés dans le sud du pays, font de plus en plus leur apparition dans la partie septentrionale.

Ce contexte à la fois « fragile et sensible », pour Myss Belmonde Dogo, interpelle « notre conscience collective en tant qu’acteur et vecteur de paix ». C’est pourquoi elle a dit aux Osc que leur rôle est plus crucial que jamais.

À l’écouter, cette rencontre vise à partager avec elles les orientations stratégiques qui guideront leurs actions collectives dans les mois à venir. D’où la nécessité pour elles, a-t-elle insisté, de comprendre leur rôle auprès des populations et pour la stabilité du pays. « J’ai longtemps observé de loin le débat sur la nouvelle ordonnance du 12 juin 2024 qui encadre désormais vos activités. Après l’excellent travail de pédagogie fait par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité devant la représentation populaire, je voudrais vous exhorter, en tant que tutelle technique, à inscrire pleinement vos actions dans ce cadre légal, conformément aux exigences de sécurité et aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire », a-t-elle conseillé.

Avant d’ajouter : « Une Osc, par définition apolitique, ne saurait réclamer publiquement la dissolution d’une institution comme la Commission électorale indépendante (Cei). Son rôle est de rapprocher les positions, non de les radicaliser. La responsabilité et l’intégrité voudraient que vous posiez des actes qui inspirent confiance. Vous ne devez être à la solde de personne, d’aucun parti politique, ni d’aucun groupe extrémiste. »

Jean Marc Hovi du Wanep-CI, représentant les Osc, a, pour sa part, sollicité auprès de la ministre un accompagnement pour accroître leur légitimité et leur impact. Il a aussi appelé à un soutien au développement organisationnel et institutionnel des structures, afin de faire des Osc de véritables relais de l’action publique, « crédibles » et « efficaces ». Il a aussi plaidé pour un dialogue politique « réellement inclusif où chaque voix compte, afin que toutes les sensibilités soient entendues et que nous puissions ensemble cheminer vers une élection apaisée, dans l’intérêt supérieur de la nation ».

Rappelons que le 19 novembre 2024, le ministère de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté a signé avec les Osc du secteur « Paix et cohésion sociale », une convention de partenariat stratégique, en vue de la mise en place d’un Cadre permanent de concertation et de collaboration (Cp2c) entre les deux entités, conformément au Programme national de développement (Pnd 2021-2024)

DANIELLE SERI (STAGIAIRE)