Didi B au stade Félix Houphouët-Boigny. (Ph: Dr)
L'éditorial d'Adama Koné : La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui
Le samedi 3 mai dernier, le stade Félix Houphouët-Boigny connaissait une ambiance particulière. L'enceinte sportive affichait complet. L'effectif des grandes manifestations. Loin du sport, il s'y jouait un tableau de la Côte d'Ivoire culturelle d'aujourd'hui. Le concert de l'artiste chanteur Didi B. Des observateurs du monde culturel estiment que depuis 1985, avec Alpha Blondy, c'est la deuxième fois qu'un artiste réussit cet exploit.
C’est ça aussi la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. Les billets d’entrée au stade étaient vendus entre 10 000 et 1 000 000 FCfa (pour un salon de cinq personnes avec obligation de consommation sur la pelouse). Mais le stade était rempli, de la pelouse aux gradins. On dira que les organisateurs ont fait une belle opération.
Mais n’oublions pas de dire que ce sont les Ivoiriens qui étaient à ce concert. Mais depuis cinq ans, le pays connaît un boum au niveau des concerts. Le coup d’envoi des billets à six chiffres a été donné par les praticiens de la musique rumba. On a enregistré des droits d’entrée à des prestations de Fally Ipupa, de Koffi Olomidé ou de Lokua Kenza, allant de 100 000 à 300 000 de FCfa l’unité.
Et ils ont fait salle comble. Il y a quelques années, l’entrée pour les manifestations de ce genre dans les mêmes salles n’excédait pas 20 000 FCfa. C’est cher aujourd’hui, mais la clientèle existe. Et ce sont des Ivoiriens, dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.
Dans ce même pays, il n’y avait que deux grandes surfaces à Abidjan. Le Score au Plateau, non loin de l’hôtel de ville et Monoprix, à côté de la gare sud de la Sotra. Avec quelques chaînes avion dans les quartiers de Marcory, Treichville et autres. Aujourd’hui, dans le seul Abidjan sud (Treichville, Marcory, Koumassi, Port-Bouët) dix hypermarchés se côtoient. Leur proximité n’est nullement un handicap pour leur rentabilité. Ils tournent tous à plein régime.
Dans la seule commune de Cocody, on en compte cinq. Dans chaque commune de la capitale économique, il y a des supermarchés. Les villes de l’intérieur ne sont pas en reste. Avec des horaires adaptés. Certains tournent 24h sur 24, et tous, sept jours sur sept.
Aujourd’hui, à Koumassi comme à Yopougon ou à Abobo, c’est au super marché que la population achète son daigai (lait caillé à la semoule de mil). C’est au supermarché que certains prennent leur petit déjeuner et d’autres font leur marché pour la cuisine. C’est la Côte d’Ivoire de 2025.
Autre chose, avec juste une connexion Internet, on peut commander un taxi et hop, il est devant notre porte pour la destination souhaitée. Avec la possibilité de passer par l’un des cinq grands ponts que compte Abidjan, contre les deux de depuis l’indépendance. Avec cette même connexion, on peut passer une commande et se faire livrer une marchandise ou un plat à consommer.
C’est aussi ça, la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. Oui, une Côte d’Ivoire, avec une population à qui bien de politiciens attribuent, à dessein, des plaintes sur le coût de la vie. Au stade, au concert de Didi B, ce ne sont pas forcement les habitants de quartiers huppés qui y sont allés, comme on pourrait le faire croire.
Eux, c’est le glamour, au Sofitel Abidjan hôtel ivoire. Au supermarché, il faut habiter Yopougon pour voir que ce sont toutes les couches sociales qui y font leurs courses en 2025. Il faut habiter Gonzagueville pour s’apercevoir que beaucoup d’Ivoiriens disposent de splits dans leur maison. Ce qu’il faut percevoir, en fait, c’est qu’effectivement, malgré la cherté de la vie, l’Ivoirien s’en sort. Il vit bien. Il faut apprécier la situation avec sérénité.
Une classe moyenne s’est développée. Elle tire son épingle du jeu. Et elle tire la consommation. Occasionnant une croissance du Produit intérieur brut. Parce que l’Ivoirien est un battant. Dès que l’environnement lui permet de multiplier ses ressources, il arrive à joindre les deux bouts. Aujourd’hui, il ne réfléchit pas en termes de salaire, mais en revenu.
Dans tous les pays, la combinaison de facteurs exogènes défavorables (Coronavirus, guerre en Ukraine, réchauffement climatique avec ses conséquences sur les récoltes de produits alimentaires...) a impacté le coût de la vie.
En Côte d’Ivoire, on constate, cette année, le retard dans la production et même la qualité de la mangue, la rareté du manioc induisant une grosse baisse dans la livraison de l’attiéké, pour ne citer que ces deux produits. Sur une radio internationale, les critiques dans presque tous les pays africains sont les mêmes.
Et c’est vrai, la vie est chère. Mais faire croire que l’herbe est verte ailleurs n’est pas vrai. Même dans l’Hexagone, on a vu le ticket de métro ou le sac de pommes de terre doubler l’année dernière.
Les critiques envers l’Etat portent beaucoup sur le coût de la vie. C’est juste. Seulement, il ne faut pas oublier les efforts consentis depuis, pour faire supporter le choc. Le déblocage des salaires, le relèvement des allocations familiales, de la prime de transport, la couverture maladie universelle, l’amélioration du Smig à 60 000, puis 75 000 FCfa, etc.
Des actions qui ont valu au gouvernement plus de 37 000 milliards de FCfa. Sans compter le plafonnement des prix de denrées essentielles et récemment, la baisse du prix du carburant.
D’un autre côté, les cris sur les prix des denrées agricoles alimentaires sont des opportunités à saisir. Cela signifie que la demande existe. Il faut la satisfaire. Il y a donc du potentiel en matière de business agricole. La terre ne trahit pas. La terre de Côte d’Ivoire restera toujours fertile aux esprits sains.
Mais n’oublions pas de dire que ce sont les Ivoiriens qui étaient à ce concert. Mais depuis cinq ans, le pays connaît un boum au niveau des concerts. Le coup d’envoi des billets à six chiffres a été donné par les praticiens de la musique rumba. On a enregistré des droits d’entrée à des prestations de Fally Ipupa, de Koffi Olomidé ou de Lokua Kenza, allant de 100 000 à 300 000 de FCfa l’unité.
Et ils ont fait salle comble. Il y a quelques années, l’entrée pour les manifestations de ce genre dans les mêmes salles n’excédait pas 20 000 FCfa. C’est cher aujourd’hui, mais la clientèle existe. Et ce sont des Ivoiriens, dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.
Dans ce même pays, il n’y avait que deux grandes surfaces à Abidjan. Le Score au Plateau, non loin de l’hôtel de ville et Monoprix, à côté de la gare sud de la Sotra. Avec quelques chaînes avion dans les quartiers de Marcory, Treichville et autres. Aujourd’hui, dans le seul Abidjan sud (Treichville, Marcory, Koumassi, Port-Bouët) dix hypermarchés se côtoient. Leur proximité n’est nullement un handicap pour leur rentabilité. Ils tournent tous à plein régime.
Dans la seule commune de Cocody, on en compte cinq. Dans chaque commune de la capitale économique, il y a des supermarchés. Les villes de l’intérieur ne sont pas en reste. Avec des horaires adaptés. Certains tournent 24h sur 24, et tous, sept jours sur sept.
Aujourd’hui, à Koumassi comme à Yopougon ou à Abobo, c’est au super marché que la population achète son daigai (lait caillé à la semoule de mil). C’est au supermarché que certains prennent leur petit déjeuner et d’autres font leur marché pour la cuisine. C’est la Côte d’Ivoire de 2025.
Autre chose, avec juste une connexion Internet, on peut commander un taxi et hop, il est devant notre porte pour la destination souhaitée. Avec la possibilité de passer par l’un des cinq grands ponts que compte Abidjan, contre les deux de depuis l’indépendance. Avec cette même connexion, on peut passer une commande et se faire livrer une marchandise ou un plat à consommer.
C’est aussi ça, la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. Oui, une Côte d’Ivoire, avec une population à qui bien de politiciens attribuent, à dessein, des plaintes sur le coût de la vie. Au stade, au concert de Didi B, ce ne sont pas forcement les habitants de quartiers huppés qui y sont allés, comme on pourrait le faire croire.
Eux, c’est le glamour, au Sofitel Abidjan hôtel ivoire. Au supermarché, il faut habiter Yopougon pour voir que ce sont toutes les couches sociales qui y font leurs courses en 2025. Il faut habiter Gonzagueville pour s’apercevoir que beaucoup d’Ivoiriens disposent de splits dans leur maison. Ce qu’il faut percevoir, en fait, c’est qu’effectivement, malgré la cherté de la vie, l’Ivoirien s’en sort. Il vit bien. Il faut apprécier la situation avec sérénité.
Une classe moyenne s’est développée. Elle tire son épingle du jeu. Et elle tire la consommation. Occasionnant une croissance du Produit intérieur brut. Parce que l’Ivoirien est un battant. Dès que l’environnement lui permet de multiplier ses ressources, il arrive à joindre les deux bouts. Aujourd’hui, il ne réfléchit pas en termes de salaire, mais en revenu.
Dans tous les pays, la combinaison de facteurs exogènes défavorables (Coronavirus, guerre en Ukraine, réchauffement climatique avec ses conséquences sur les récoltes de produits alimentaires...) a impacté le coût de la vie.
En Côte d’Ivoire, on constate, cette année, le retard dans la production et même la qualité de la mangue, la rareté du manioc induisant une grosse baisse dans la livraison de l’attiéké, pour ne citer que ces deux produits. Sur une radio internationale, les critiques dans presque tous les pays africains sont les mêmes.
Et c’est vrai, la vie est chère. Mais faire croire que l’herbe est verte ailleurs n’est pas vrai. Même dans l’Hexagone, on a vu le ticket de métro ou le sac de pommes de terre doubler l’année dernière.
Les critiques envers l’Etat portent beaucoup sur le coût de la vie. C’est juste. Seulement, il ne faut pas oublier les efforts consentis depuis, pour faire supporter le choc. Le déblocage des salaires, le relèvement des allocations familiales, de la prime de transport, la couverture maladie universelle, l’amélioration du Smig à 60 000, puis 75 000 FCfa, etc.
Des actions qui ont valu au gouvernement plus de 37 000 milliards de FCfa. Sans compter le plafonnement des prix de denrées essentielles et récemment, la baisse du prix du carburant.
D’un autre côté, les cris sur les prix des denrées agricoles alimentaires sont des opportunités à saisir. Cela signifie que la demande existe. Il faut la satisfaire. Il y a donc du potentiel en matière de business agricole. La terre ne trahit pas. La terre de Côte d’Ivoire restera toujours fertile aux esprits sains.