Les travailleurs du District autonome de Yamoussoukro se sont retrouvés, ce mercredi 1er mai 2025, à la place Jean-Paul II pour célébrer la Journée internationale du Travail. Une célébration marquée par des discours engagés des représentants syndicaux, inquiets face à la détérioration des conditions de vie et de travail dans la capitale politique.

À tour de rôle, Yoboué Evariste (UGTCI), Ouli Adama (Humanisme), Koffi Kouamé (Dignité), Eki Wa Eki (UNATRACY) et Lida Jean François (Plateforme) ont dressé un tableau préoccupant des réalités auxquelles sont confrontés les travailleurs.

Parmi les préoccupations majeures figurent l’insécurité galopante à Yamoussoukro. Les syndicats ont dénoncé les nombreuses agressions dont sont victimes les travailleurs, souvent perpétrées par des individus circulant à moto ou en taxi.

Autre point d’alerte : la dégradation du système éducatif local, notamment à cause de la prolifération de la drogue et de certaines boissons nocives, qui influencent négativement le comportement des jeunes. Les intervenants ont également pointé du doigt la multiplication des maquis devenus, selon eux, des lieux de perdition : fumoirs déguisés et espaces de prostitution à ciel ouvert.

Les syndicats ont plaidé pour une meilleure couverture du transport urbain, en demandant l’ouverture de lignes SOTRA dans les nouveaux quartiers afin de faciliter les déplacements des travailleurs et des élèves, dès les premières heures de la journée.

Ils ont aussi exigé la création d’un nouveau commissariat dans les zones sensibles pour renforcer la sécurité, ainsi qu’une attention particulière à accorder aux femmes de ménage, souvent non rémunérées, exposées à des abus sexuels et à des maltraitances dans plusieurs foyers.

Enfin, les représentants syndicaux ont soulevé les problèmes récurrents liés à la chefferie villageoise et au foncier, qui minent la cohésion sociale dans certaines localités du District.

En réponse à ces doléances, le directeur régional du Travail, Téhé Herman, a exhorté les syndicats à toujours privilégier le dialogue et la négociation, surtout en cette année électorale. Le préfet de région, préfet du département de Yamoussoukro, M. Gando Coulibaly, a pour sa part rassuré les responsables syndicaux : leurs préoccupations seront transmises aux autorités compétentes afin d’améliorer les conditions de vie des populations.