Marché Gouro d’Adjamé-Roxy : Les femmes de Comagoa et les souscriptrices réclament encore leur dû au promoteur

Des femmes commerçantes du marché Gouro d’Adjamé-Roxy manifestent avec des écriteaux, exigeant le remboursement de leurs souscriptions et l'achèvement des travaux du marché.
Des femmes commerçantes du marché Gouro d’Adjamé-Roxy manifestent avec des écriteaux, exigeant le remboursement de leurs souscriptions et l'achèvement des travaux du marché.
Des femmes commerçantes du marché Gouro d’Adjamé-Roxy manifestent avec des écriteaux, exigeant le remboursement de leurs souscriptions et l'achèvement des travaux du marché.

Marché Gouro d’Adjamé-Roxy : Les femmes de Comagoa et les souscriptrices réclament encore leur dû au promoteur

Le 09/03/25 à 13:59
modifié 09/03/25 à 14:04
Les membres de la coopérative des marchés Gouro d’Adjamé-Roxy réclament à nouveau le remboursement de leur dû et appellent les autorités à l'aide.

Une attente interminable

Quand prendra fin cette affaire qui défraie la chronique depuis plusieurs mois ?

Devant l'entrée scellée du chantier de construction du marché Gouro-Roxy d’Adjamé, plusieurs femmes membres de la coopérative des marchés Gouro d’Adjamé-Roxy (Comagoa), ainsi qu'une trentaine de souscriptrices au projet, se sont réunies le mardi 5 mars 2025. Leur objectif : exprimer leur colère et exiger le remboursement des frais de souscription, en raison des retards accumulés dans les travaux.

Coulibaly Mamoune, représentante de la présidente du conseil d'administration de Comagoa, a expliqué les raisons de cette mobilisation : « Si nous sommes ici ce matin, c'est pour crier notre ras-le-bol face à cette situation que vit la Comagoa. Notre coopérative, existant depuis 1972 et spécialisée dans le commerce du vivrier, a signé un contrat de bail en août 2021. Le délai d'exécution des travaux était fixé à 18 mois. Aujourd'hui, nous sommes toujours dans l'attente. Les commerçants et salariés de la coopérative se retrouvent au chômage. Pire encore, plusieurs membres sont décédés, laissant leurs enfants livrés à eux-mêmes. »

Selon elle, le non-respect des délais par la société Dipimo, en charge des travaux, a entraîné de lourdes conséquences pour les membres de la coopérative et les souscriptrices. « Nous sommes à bout et nous appelons toutes les autorités compétentes à notre secours », a-t-elle ajouté.

Une souscriptrice, Doumbia Magnagalé, n'a pas caché son exaspération : « J’ai appelé Koffi Richard à plusieurs reprises, puisqu’il affirme partout qu’il est prêt à rembourser les pas-de-porte de ceux qui le souhaitent. Il me doit 2,9 millions de F CFA. Mon mari est décédé, j’ai des enfants à charge et j’ai besoin de cet argent pour leur assurer un avenir. Il avait promis de payer un million, mais depuis, il ne répond plus à mes appels », a-t-elle déploré.

D'autres femmes, tout aussi désabusées, attendent en silence leur remboursement depuis près de quatre ans. « Si mon montant s’élève à environ 3 millions de F CFA, d’autres doivent 7 ou 8 millions », a-t-elle souligné. Comme elle, de nombreuses souscriptrices réclament leur dû dans les meilleurs délais. « Nous ne savons pas quand le promoteur nous remboursera. Les travaux sont inachevés et il est introuvable. Nous ne vivons que grâce au commerce. Cette situation ne peut pas durer indéfiniment. Nous appelons le député-maire, par ailleurs président de la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d’Ivoire (Fenacci), à nous venir en aide », ont-elles scandé en chœur.

Un conflit qui s’enlise

En août 2021, Comagoa a signé un contrat avec Dipimo, dirigée par Koffi Richard, pour la construction d'un marché moderne dans un délai de 18 mois. Près de quatre ans plus tard, le chantier est à l’arrêt et les retards s’accumulent.

Face à cette situation, Comagoa a officiellement résilé le contrat en janvier 2025, entraînant une véritable guerre entre la coopérative et Dipimo.

C'est dans ce climat de tension que des femmes, sous la conduite de Thou Diakité, vice-présidente du marché Petit Lomé et représentante des souscripteurs, ont organisé une manifestation le 30 janvier 2025. Mais celle-ci a rapidement dégénéré en affrontements avec les agents de sécurité de l'opérateur.

Craignant des troubles à l’ordre public, le maire de la commune d’Adjamé, Farikou Soumahoro, a pris un arrêté municipal (n°0018/C.ABJ/CAB/2025) ordonnant, le 30 janvier 2025, la fermeture temporaire du chantier du marché Gouro d’Adjamé-Roxy.

En attendant que la justice tranche ce litige, les souscriptrices continuent de réclamer leur dû.

Pourtant, à plusieurs reprises face à la presse, le promoteur Koffi Yao Richard a affirmé que l'argent des commerçants n'avait pas été détourné et que « ceux qui veulent se faire rembourser peuvent venir récupérer leur fonds ».

Mais entre ces déclarations et la réalité, les souscriptrices estiment qu'il y a un fossé.



Le 09/03/25 à 13:59
modifié 09/03/25 à 14:04