Pdci-Rda/Crise interne, convention, 1 an de Thiam : Akossi Bendjo lève le voile
Il y a un an, Tidjane Thiam briguait la présidence du Pdci-Rda. Un bilan à la veille de cet anniversaire ?
Le bilan du président Thiam est en perception plurielle. On peut citer pêle-mêle et sans être exhaustif, les points les plus importants que sont la bonne organisation des funérailles du président Bédié, le renforcement de l’organisation du parti avec la nomination des Hauts représentants des districts, la modernisation de la gestion du parti avec E-Pdci, le grand meeting de Soubré, le séminaire sur le maillage de Dabou, la Rle. A cela, il faut ajouter les nombreuses rencontres formelles avec les structures et associations du parti dont le groupe parlementaire, les maires, les délégués. Je passe sous silence les séances de travail avec les chancelleries, les partis politiques de l’opposition.
Mais je ne peux passer sous silence les préparatifs de la mission que lui ont confiée les militants, à savoir la présidence de la République. Il s’y investit totalement. Il faut aussi compter avec son agenda extérieur, les rendez-vous internationaux pour le compte du parti. Comme vous le constatez, le président a eu une année pleine d’activités. Et ce n’est pas fini.
Il n’y a pas qu’au Pdci seulement que le président a marqué de son empreinte le fait politique. Ses différents discours ont offert au narratif politique national des thématiques qui ont alimenté les débats. Souvenez-vous qu’il fut le premier à faire observer qu’il y a environ 4 à 5 millions d’Ivoiriens à intégrer sur la liste électorale. Moqué au début par beaucoup, tout le monde a fini par s’accorder sur la justesse de ces chiffres. Ce fut un des objectifs majeurs de la Rle. Il est du front uni de l’opposition face à la Rle. On lui doit la décentralisation de la gestion du parti qui a été copiée par le Rhdp. Il y a la question de l’Idh et du capital humain qui est toujours évoquée lors de tous les meetings. Discours de paix. Refus des invectives face aux attaques. Le débat politique national, depuis 12 mois s’est organisé autour des prises de parole, du président Thiam. C’est à ça qu’on mesure l’influence réelle d’un chef de parti. Quelle contribution originale au débat ont fait ceux qui le critiquent à part le critiquer?
Mais n’empêche, des voix affirment que le président et son équipe ne travaillent pas. Que leur répondez-vous ?
Il n’y a que ceux qui ne viennent pas au parti et qui ne participent pas à la vie du parti qui peuvent avancer de tels propos. Je ne sais pas si ceux qui les tiennent connaissent réellement et pratiquent vraiment le Pdci-Rda. Autrement, il ne leur aurait pas échappé les manifestations pour le parti sur toute l’étendue du territoire sur toute l’année. Je vous informe qu’il n’y a eu aucune subvention de l’Etat au parti, cette année. Le président a dû mobiliser des ressources pour la bonne marche du Pdci-Rda.
L’aune à partir de laquelle on peut objectivement porter un regard diagnostic sur le premier bilan de la présidence de Tidjane Thiam est l’état dans lequel se trouvait le parti quand il accédait à sa présidence. Ceux qui ont connaissance de cette réalité ne diront jamais que le Pdci-Rda sous Thiam ne travaille pas. Bien au contraire, ils sont admiratifs du travail abattu en si peu de temps pour dynamiser le parti. C’est la raison pour laquelle le président a procédé à la décentralisation de son organisation en confiant l’animation du parti à ses Hauts représentants qui sont en charge de l’animation sur le terrain avec les délégués, les secrétaires de section et les comités de base. C’est une insulte à tous les militants que d’affirmer que le président et son équipe ne travaillent pas.
Soyez un plus clair sur le passif du Pdci-Rda. Qu’a-t-on laissé ou légué à Thiam ?
Je ne parlerai pas de passif. Mais je trahis un secret en vous disant que sur le plan financier, sur le plan juridique, sur le plan administratif, le président a dû batailler dur pour que le parti résiste à tous les vents qui l’ont secoué.
Concernant l’organisation et la vie du parti, les choses n’étaient pas aussi simples qu’elles en avaient l’air. Le président Bédié a l’immense mérite d’avoir permis au Pdci-Rda de survivre après le décès du président Houphouët. Nous ne lui rendrons jamais assez hommage. Ce qui s’est passé, c’est que des personnes peu scrupuleuses ont parfois abusé de sa générosité et de la confiance qu’il leur accordait. Il a été abusé par bien des personnes qui ont fragilisé le parti sur plusieurs plans. C’est pourquoi je dis et je répète qu’il n’y a que ceux qui ne viennent pas au Pdci-Rda qui peuvent dire que les choses ne « bougent » pas. A ceux-là d’ailleurs, je demande s’ils connaissent vraiment le Pdci-Rda.
Pourquoi le président ne fait-il pas le point sur l’héritage que lui ont laissé ses prédécesseurs ?
Ce n’est pas la mission que lui ont confiée les 96% d’électeurs qui l’ont porté à la présidence du parti. Il lui a été demandé de dynamiser le parti. Ce qui signifie qu’il faut donner une nouvelle vigueur au parti. Son équipe et lui travaillent dur à cet effet. C’est pour cela qu’il est volontiers silencieux face aux accusations dont il est souvent l’objet. Sachez que le président ne se tait pas aux dépens de la vérité. Mais il s’attelle à mettre les militants en ordre de bataille pour les futures échéances, notamment l’élection présidentielle de 2025. Il a l’avantage d’être jeune et on ne peut pas abuser de son âge.
Peut-on savoir quand aura lieu la convention de votre parti ?
Très sérieusement, ce n’est pas l’urgence pour l’heure. Il y a beaucoup d’autres chantiers avant la convention. Dans tous les cas, elle aura lieu. Ce n’est pas une obsession. Le président et son équipe veulent un Pdci-Rda solide et rassemblé pour la bataille d’octobre 2025.
Sur un autre sujet, où en êtes-vous avec la déclaration des partis politiques de l’opposition appelant le pouvoir au dialogue social ?
Nous continuons d’espérer que le pouvoir comprendra la nécessité du dialogue social afin d’avoir des élections inclusives et transparentes. Nous osons croire que tout le monde a apprécié et compris les leçons du scrutin présidentiel du Sénégal et du Ghana. Nous voulons offrir aux Ivoiriens un scrutin de cette veine. Et nous restons convaincus que le dialogue social que nous appelons permettra d’atteindre cette maturité électorale.
Pour terminer, le Groupe Fraternité Matin a fêté, récemment, son 60e anniversaire. Quel regard jetez-vous sur le journal gouvernemental ?
Je félicite d’abord tous les travailleurs du Groupe, depuis les pionniers de 1964 à ceux d’aujourd’hui. Fraternité Matin est un journal qui peut écrire l’histoire de la Côte d’Ivoire. C’est un quotidien qui a rythmé la vie de notre pays. Il est d’une résilience exemplaire. Un clin d’œil au passage : ce journal a été dirigé pendant de nombreuses années par le ministre Amadou Thiam, lui-même journaliste. Fraternité Matin a survécu au printemps de la presse avec la parution des journaux de l’opposition dans les années 90. Il résiste encore aujourd’hui à la presse en ligne et à la presse digitale. Je le félicite pour l’effort de la diversité des opinions politiques. Fraternité Matin, c’est le journal de tous les Ivoiriens.
interview réalisée par
Mais je ne peux passer sous silence les préparatifs de la mission que lui ont confiée les militants, à savoir la présidence de la République. Il s’y investit totalement. Il faut aussi compter avec son agenda extérieur, les rendez-vous internationaux pour le compte du parti. Comme vous le constatez, le président a eu une année pleine d’activités. Et ce n’est pas fini.
Il n’y a pas qu’au Pdci seulement que le président a marqué de son empreinte le fait politique. Ses différents discours ont offert au narratif politique national des thématiques qui ont alimenté les débats. Souvenez-vous qu’il fut le premier à faire observer qu’il y a environ 4 à 5 millions d’Ivoiriens à intégrer sur la liste électorale. Moqué au début par beaucoup, tout le monde a fini par s’accorder sur la justesse de ces chiffres. Ce fut un des objectifs majeurs de la Rle. Il est du front uni de l’opposition face à la Rle. On lui doit la décentralisation de la gestion du parti qui a été copiée par le Rhdp. Il y a la question de l’Idh et du capital humain qui est toujours évoquée lors de tous les meetings. Discours de paix. Refus des invectives face aux attaques. Le débat politique national, depuis 12 mois s’est organisé autour des prises de parole, du président Thiam. C’est à ça qu’on mesure l’influence réelle d’un chef de parti. Quelle contribution originale au débat ont fait ceux qui le critiquent à part le critiquer?
Mais n’empêche, des voix affirment que le président et son équipe ne travaillent pas. Que leur répondez-vous ?
Il n’y a que ceux qui ne viennent pas au parti et qui ne participent pas à la vie du parti qui peuvent avancer de tels propos. Je ne sais pas si ceux qui les tiennent connaissent réellement et pratiquent vraiment le Pdci-Rda. Autrement, il ne leur aurait pas échappé les manifestations pour le parti sur toute l’étendue du territoire sur toute l’année. Je vous informe qu’il n’y a eu aucune subvention de l’Etat au parti, cette année. Le président a dû mobiliser des ressources pour la bonne marche du Pdci-Rda.
L’aune à partir de laquelle on peut objectivement porter un regard diagnostic sur le premier bilan de la présidence de Tidjane Thiam est l’état dans lequel se trouvait le parti quand il accédait à sa présidence. Ceux qui ont connaissance de cette réalité ne diront jamais que le Pdci-Rda sous Thiam ne travaille pas. Bien au contraire, ils sont admiratifs du travail abattu en si peu de temps pour dynamiser le parti. C’est la raison pour laquelle le président a procédé à la décentralisation de son organisation en confiant l’animation du parti à ses Hauts représentants qui sont en charge de l’animation sur le terrain avec les délégués, les secrétaires de section et les comités de base. C’est une insulte à tous les militants que d’affirmer que le président et son équipe ne travaillent pas.
Soyez un plus clair sur le passif du Pdci-Rda. Qu’a-t-on laissé ou légué à Thiam ?
Je ne parlerai pas de passif. Mais je trahis un secret en vous disant que sur le plan financier, sur le plan juridique, sur le plan administratif, le président a dû batailler dur pour que le parti résiste à tous les vents qui l’ont secoué.
Concernant l’organisation et la vie du parti, les choses n’étaient pas aussi simples qu’elles en avaient l’air. Le président Bédié a l’immense mérite d’avoir permis au Pdci-Rda de survivre après le décès du président Houphouët. Nous ne lui rendrons jamais assez hommage. Ce qui s’est passé, c’est que des personnes peu scrupuleuses ont parfois abusé de sa générosité et de la confiance qu’il leur accordait. Il a été abusé par bien des personnes qui ont fragilisé le parti sur plusieurs plans. C’est pourquoi je dis et je répète qu’il n’y a que ceux qui ne viennent pas au Pdci-Rda qui peuvent dire que les choses ne « bougent » pas. A ceux-là d’ailleurs, je demande s’ils connaissent vraiment le Pdci-Rda.
Pourquoi le président ne fait-il pas le point sur l’héritage que lui ont laissé ses prédécesseurs ?
Ce n’est pas la mission que lui ont confiée les 96% d’électeurs qui l’ont porté à la présidence du parti. Il lui a été demandé de dynamiser le parti. Ce qui signifie qu’il faut donner une nouvelle vigueur au parti. Son équipe et lui travaillent dur à cet effet. C’est pour cela qu’il est volontiers silencieux face aux accusations dont il est souvent l’objet. Sachez que le président ne se tait pas aux dépens de la vérité. Mais il s’attelle à mettre les militants en ordre de bataille pour les futures échéances, notamment l’élection présidentielle de 2025. Il a l’avantage d’être jeune et on ne peut pas abuser de son âge.
Peut-on savoir quand aura lieu la convention de votre parti ?
Très sérieusement, ce n’est pas l’urgence pour l’heure. Il y a beaucoup d’autres chantiers avant la convention. Dans tous les cas, elle aura lieu. Ce n’est pas une obsession. Le président et son équipe veulent un Pdci-Rda solide et rassemblé pour la bataille d’octobre 2025.
Sur un autre sujet, où en êtes-vous avec la déclaration des partis politiques de l’opposition appelant le pouvoir au dialogue social ?
Nous continuons d’espérer que le pouvoir comprendra la nécessité du dialogue social afin d’avoir des élections inclusives et transparentes. Nous osons croire que tout le monde a apprécié et compris les leçons du scrutin présidentiel du Sénégal et du Ghana. Nous voulons offrir aux Ivoiriens un scrutin de cette veine. Et nous restons convaincus que le dialogue social que nous appelons permettra d’atteindre cette maturité électorale.
Pour terminer, le Groupe Fraternité Matin a fêté, récemment, son 60e anniversaire. Quel regard jetez-vous sur le journal gouvernemental ?
Je félicite d’abord tous les travailleurs du Groupe, depuis les pionniers de 1964 à ceux d’aujourd’hui. Fraternité Matin est un journal qui peut écrire l’histoire de la Côte d’Ivoire. C’est un quotidien qui a rythmé la vie de notre pays. Il est d’une résilience exemplaire. Un clin d’œil au passage : ce journal a été dirigé pendant de nombreuses années par le ministre Amadou Thiam, lui-même journaliste. Fraternité Matin a survécu au printemps de la presse avec la parution des journaux de l’opposition dans les années 90. Il résiste encore aujourd’hui à la presse en ligne et à la presse digitale. Je le félicite pour l’effort de la diversité des opinions politiques. Fraternité Matin, c’est le journal de tous les Ivoiriens.
interview réalisée par