Réalisation du projet « Île Bleue » : Le peuple Essouma d'Assinie-Mafia dénonce

La chefferie d'Assinie-Mafia appelle l’État au secours. (Ph: Dr)
La chefferie d'Assinie-Mafia appelle l’État au secours. (Ph: Dr)
La chefferie d'Assinie-Mafia appelle l’État au secours. (Ph: Dr)

Réalisation du projet « Île Bleue » : Le peuple Essouma d'Assinie-Mafia dénonce

Le 07/06/24 à 16:48
modifié 08/06/24 à 13:15
Les représentants des huit villages issus de la localité d’Assinie-Mafia, impactés par l’annonce du projet immobilier dénommé « Île bleue » lancé le 9 novembre 2022 par la Société ivoirienne de minerais et de pelayaite-Holding (Scimap) sans leur consentement s’opposent. Ils ont tenu une conférence de presse pour dénoncer son probable démarrage les jours à venir.

Il s’agit des villages d’Affoénou-Poste, Anzé-Assahoum, Angboudou, Akagne-Post, Ehono-Egnanganou, Essoukporéty, Kacoukro-Lagune et Mam-Mam.

C’était lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 6 juin 2024, à la Cour royale d’Assinie-Mafia, en présence de Nanan Attoumani Ahémou, chef du village d’Assinie-Mafia et premier conseiller du Roi.

Rappelant les faits, Kouassi Kouassi Ernest, secrétaire général du Roi d’Assinie, a expliqué qu’en 2018, le Sous-préfet d’Etuebouet a lancé un avis d’enquête de commodo et incommodo relative au projet « Île Bleue » portant sur une superficie de 5 mille hectares dépendant de l’autorité coutumière du Roi d'Assinie.

À l’entendre, ce lotissement s'est fait en « violation » des textes et lois en vigueur pour deux raisons. À savoir, son initiation sans attestation villageoise d’aucun chef coutumier des villages impactés et le fait que plusieurs des terres concernées ont fait l’objet de lotissement approuvé par arrêté ministériel.

Les représentants de la royauté. (Ph: Dr)
Les représentants de la royauté. (Ph: Dr)



L’appel à l’État...

Kouassi Kouassi Ernest a indiqué qu’à la suite de cette enquête, les chefs concernés ont fait opposition à la mise en œuvre du projet à date du 18 mai 2018. Opposition qu’ils ont rappelée le 27 octobre 2022 par constat d’audition d’un commissaire de justice.

Selon le secrétaire général du Roi d’Assinie, sans qu’il n’y eût de tentative de conciliation comme prévue par la loi, l’annonce publique du projet a été effective en 2022. Puis s’est suivie une conférence de presse de leur part la même année pour dénoncer « l’irrégularité » du projet.

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« Puisqu’il y a eu un statu quo, nous nous sommes dits que le problème était déjà résolu. Cette semaine, nous avons eu des échos. Ce sont des rumeurs. Je ne peux pas afficher quelqu’un. Nous avons appris que malgré notre insistance, le projet "Île Bleue" est encore relancé. Nous avons voulu vous appeler pour dénoncer ces états de fait », a-t-il dit.

« Les promoteurs d'Île bleue ne sont jamais rentrés en contact avec les autorités coutumières Essouma ni administratif. Nous déplorons cette manière de faire les choses. À l’État, nous demandons à ce qu’il puisse nous aider à sursoir ce projet parce qu’il n'est pas dans les règles. Aujourd’hui, avec ce projet, nous sentons que nous serons spoliés de nos terres. Nous demandons à l'État de prêter oreille à notre doléance pour que ce projet soit arrêté », a ajouté Brou Eschyle, représentant la chefferie d’Akagne-Poste.

Nanan Attoumani Ahémou, chef du village d’Assinie-Mafia a fait remarquer que ce conflit est né d’un « mauvais découpage » effectué en 1997 lorsque ces 8 villages, appartenant au royaume d'Assinie, ont été attribués à Etuebouet.

Découpage qui a été rectifié en 2018 avec l’érection d'Assinie-Mafia en commune et qui a eu pour cadre le reversement de ces villages concernés à leur localité d'origine.



Le 07/06/24 à 16:48
modifié 08/06/24 à 13:15