Paris à tout prix : Une mère fait emprisonner son fils à Abidjan

Une classe à Abidjan. (Ph: Dr)
Une classe à Abidjan. (Ph: Dr)
Une classe à Abidjan. (Ph: Dr)

Paris à tout prix : Une mère fait emprisonner son fils à Abidjan

Le 17/05/24 à 17:59
modifié 18/05/24 à 23:50
En partance pour la France, F.D., élève en classe de 1re dans un établissement à Abidjan, a été récemment interpellé à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Il s’est retrouvé au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (Ppa) à cause de sa génitrice qui voulait qu’il la rejoigne par tous les moyens.

À la barre le jeudi 16 mai 2024, après 10 jours de détention, le jeune ivoirien de 22 ans a reconnu avoir fait du faux et usage de faux dans les documents administratifs. Ce, dans le but de rejoindre sa mère en France.

« Dans un premier temps, ma mère a envoyé près de 2 millions de FCfa pour que je parte la rejoindre. Mais les démarches effectuées par un intermédiaire n’ont pas porté de bons fruits. Je n’ai pas pu obtenir le visa pour l’Europe », a-t-il dit devant la cour de première instance du Tribunal du Plateau.

« Par la suite, ma mère a transféré plus d’argent au démarcheur pour une seconde tentative. Celui-ci a préféré changer mon identité afin que j’obtienne le visa. Je me nommais désormais, Oulaï Junior. Avec ce nouveau nom, il a établi les documents et j’ai finalement obtenu le visa. C’est le jour de l’embarquement que j’ai été confronté et mis aux arrêts », a-t-il regretté.

Visiblement abattu, le jeune homme a demandé la clémence des juges et a promis de ne plus frauder. « Je ne t’en veux pas. J’en veux à ta mère qui veut par tous les moyens te faire partir en Europe », a déploré le juge. Qui par la suite a invité les parents à écouter la voix de Dieu quant à l’orientation de leurs enfants. Pour lui, il faut faire les choses dans les normes.

Et si cela échoue, il faut comprendre que ce n’est peut-être pas le temps ou la volonté divine puisqu’il y a des personnes qui ont réussi en Côte d’Ivoire sans se rendre à l’étranger.

« Dis à ta mère de te laisser poursuivre les études en Côte d'Ivoire. Qu’elle t’inscrive dans une école internationale, cela pourrait un jour faciliter ton départ ». Après les conseils, l’élève a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 300 000 FCfa d’amende.


Le 17/05/24 à 17:59
modifié 18/05/24 à 23:50