Tout change, tout bouge !

Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé.
Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé.
Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé.

Tout change, tout bouge !

Changement climatique, transformation numérique, transition écologique, nouvelle façon de consommer, nouvelle façon de communiquer, nouvelle façon de penser, profusion de Rouwaybida, de gens insignifiants, faibles d’esprit, d’ignorants qui attirent, attirent, attirent ...

Le vrai a la même valeur que le faux et vice-versa.

Les entreprises se créent et disparaissent, du moins juridiquement, à la vitesse de leur création.

Finie la responsabilité sociale limitée !

Le travail est saucissonné à l’intérieur des organisations, les compétences ne sont pas en restent ; elles sont éparpillées.

On ne va plus quelque part pour travailler ; on travaille où on veut, quand on veut, comme on veut, partout, n’importe où, à n’importe quelle heure grâce à l’Internet, aux téléphones portables, à la connectivité.

Que reste-t-il de l’héritage de Karl Marx ?

Le capitalisme lui-même continue de fabriquer ses larves et ses schèmes qui font le monde d’aujourd’hui.

Les actionnaires spéculent, les banques hésitent, au lieu d’investir. Les entreprises partout se réorganisent accélèrent les réformes.

Elles n’assument plus la responsabilité juridique de la personne, des actes, des actions et activités quotidiennes. Il faut prendre une assurance désormais pour se protéger.

Un nouveau modèle économique est en marche, les entreprises se « yangorisent », s’ « uberisent », elles tirent avantage désormais dans le traitement de l’information, dans la systématisation et l’exploitation des données.

Dans ce contexte que peut-on faire pour rester debout, compétitif, pour favoriser la liberté d’entreprendre ?

Le constat est net : nos organisations sont prises en étau entre transformation numérique et transformation écologique.

Des solutions existent cependant pour régler cette équation, notamment la réorganisation, la sauvegarde, la restructuration, la réinvention, etc. En un mot l’adaptation permanente.

Ces solutions sont-elles viables pour les salariés ? Les droits ne sont-ils pas bafoués ? Que dit le code du travail en Côte d’Ivoire ?

Pour trancher, nous devons absolument adopter une nouvelle loi du travail en Côte d’Ivoire pour anticiper, rétablir le droit, l’égalité naturelle réelle entre les parties prenantes. Penser un nouveau marché du travail qui s’adapte aux réalités actuelles.

NOUVELLE ORGANISATION DU TRAVAIL NOUVELLE LOI DU TRAVAIL

Alors que les entreprises sont confrontées à des défis multiples, pèsent sur les salariés le risque de l’activité économique et le risque lié à l’exécution du travail.

Pour rappel, le droit du travail a pour objectif la recherche de l’équilibre entre le droit au travail et la liberté d’entreprendre.

Tout licenciement dans le code du travail est subordonné à une exigence de justification économique et de procédure.

À bien y voir, il s’agit d’un processus et non d’une décision de gestion du chef d’entreprise.

Mais au regard des réalités et des mutations actuelles, la tendance est à la réorganisation permanente des activités des entreprises et le droit ne peut plus être protecteur de l’emploi mais facilitateur de la réorganisation.

Le droit ivoirien doit être adapté, pour permettre aux entreprises, aux PME, même en l’absence de difficultés économiques, la mutation nécessaire à la sauvegarde de leur compétitivité aujourd’hui et demain.

Avec l’intelligence artificielle, il ne fait pas de doute que les entreprises seront dans l’obligation de licencier des salariés pour les remplacer par des algorithmes.

CONSTRUIRE UN MARCHÉ DU TRAVAIL JUSTE ET PARFAIT

Contrairement aux notions et concepts qui sont avancés dans la loi n°2015-532 du 20 juillet 2015 portant code du travail, tels que « travail décent », « protection sociale », « temps de travail », « congés », « contrat à durée indéterminée », « contrat à durée déterminée » etc. ; les scenarii les plus pertinents résident, à l’heure de la réorganisation des entreprises, dans la formation, dans le capital Humain.

Le marché du travail s’alignant sur le marché tout simplement.

Si la Côte d’Ivoire veut passer de pays pauvre à main-d’œuvre bon marché au rang de première puissance, dont la croissance ne repose plus sur les produits de rente et le coût bas de la main-d’œuvre mais sur la performance de ses laboratoires, de recherches, sur la compétence de son système éducatif, sur une soif d’entreprendre, de consommer et de s’enrichir, qui vont faire du marché ivoirien, dans quelques années, l’un des plus importants dans notre espace ECOWAS et ZLECAF ; pour les produits de consommation, les biens d’équipement, de l’automobile, il faut une mutation, pilotée par les plus anciens qui transmettront le pouvoir à une nouvelle génération de PME, d’acteurs nés avec le digital, la transition écologique.

Avec un marché juste et parfait, la Côte d’Ivoire peut prétendre entrer dans la nouvelle révolution industrielle, celle de la société du savoir, de l’économie des services à forte valeur ajoutée, tout en maitrisant ses besoins et consommations en énergie et en matières premières.

CONCLUSION

Le monde nous réserve encore des surprises, mais la Terre d’Éburnie ne doit pas être l’arbre mais le vent et participer activement à l’élaboration des règles du jeu dans le monde en activant ses forces, sa puissance.

La Côte d’Ivoire, les pays africains ne doivent pas faire face naïvement aux nouvelles règles du jeu de la mondialisation.

La fête du 1er mai nous donne l’occasion de demander au gouvernement de Côte d’Ivoire d’adapter la loi du travail pour en faire un facilitateur / catalyseur de transition et non une protection de droits qui n’existent plus dans la réalité que nous vivons.
Une contribution de Dr Moussa Élias Farakhan Diomandé, président de la Confédération patronale unique des petites et moyennes entreprises de Côte d'Ivoire