Reconnaissance : Une bourse d’étude portant le nom de Christophe Boesch pour les étudiants ivoiriens

Le professeur Christophe Boesch a permis de mieux cerner l’environnement des chimpanzés et leur conservation. (Franck YEO)
Le professeur Christophe Boesch a permis de mieux cerner l’environnement des chimpanzés et leur conservation. (Franck YEO)
Le professeur Christophe Boesch a permis de mieux cerner l’environnement des chimpanzés et leur conservation. (Franck YEO)

Reconnaissance : Une bourse d’étude portant le nom de Christophe Boesch pour les étudiants ivoiriens

Le 01/05/24 à 04:55
modifié 01/05/24 à 10:36
Le directeur de Taï champanzee project (Tcp) Dr Roman Wittig a annoncé l’institution d’une bourse d’étude portant le nom du primatologue, le professeur Christophe Boesch, fondateur du Tcp et président de la Wild champanzee foundation (Wcf), décédé le 14 janvier 2024. Cette bourse sera instituée à partir de 2025 et sera destinée aux étudiants pour faire la recherche dans le domaine de la biodiversité.

Il a livré cette information le mardi 30 avril 2024, dans les locaux du Centre suisse de recherches scientifiques en Côte d’Ivoire (Csrs), à l’occasion d’une cérémonie d’hommage au professeur Christophe Boesch, organisée par le Csrs, le Tcp et la Wcf, en collaboration avec l’Office ivoirien des parcs et réserves (Oipr) et la fondation des parcs et réserves de Côte d’Ivoire(Fprci).

Il s’est agi au cours de cette cérémonie de célébrer l’impact exceptionnel du professeur Christophe Boesch sur la primatologie et la préservation des chimpanzés.

Pour le Dr Roman Wittig, directeur du Tcp, le Pr Christophe Boesch laisse derrière lui, un héritage pour la protection des chimpanzés et des singes en Côte d’Ivoire. « L’une de ses découvertes est que les chimpanzés du parc national de Taï chassent les singes en coopération. Cela signifie qu’ils chassent ensemble, mais chaque individu joue un rôle différent. L’un d’eux pousse la proie vers l’avant, d’autres l’empêchent de sortir de l’arbre et un dernier pose le piège pour l’attraper », a-t-il expliqué.

A l’en croire Christophe Boesch a supervisé et soutenu plus de 70 étudiants dans leurs études de Master et de doctorat, et a rédigé plus de 400 publications scientifiques et trois livres. « Il a laissé à la Côte d’Ivoire XX étudiants en doctorat dont beaucoup l’ont suivi dans une carrière académique au sein des universités ivoiriennes », a fait savoir Dr Roman Wittig.

« Personnellement, Christophe a été pour moi une source inépuisable d’inspiration. Sa disponibilité, sa générosité dans le partage de connaissances, et son engagement sans faille pour la cause des primates ont profondément marqué mon parcours professionnels et personnel », a déclaré le Pr Inza Koné, directeur général du Csrs, soulignant que Christophe Boesch lui a ouvert les portes de la bibliothèque de l’institut Max Planck en Allemagne lorsqu’il était en phase de rédaction de sa thèse.

Une vue des panélistes. (Franck YEO)
Une vue des panélistes. (Franck YEO)



Pour lui, sa vision et son dévouement ont non seulement pavé la voie des avancées significatives dans la compréhension des chimpanzés et leur conservation, mais ont également inspiré des générations entières de chercheurs, d’activistes et d’amoureux de la nature à suivre ses pas. « Alors que nous honorons aujourd’hui sa mémoire, nous nous engageons également à perpétuer son héritage, à défendre avec ardeur la biodiversité de notre planète et à encourager les futures générations à embrasser cette quête noble. L’impact de Christophe Boesch se perpétue notamment à travers Taï champanzee project et la fondation pour les chimpanzés sauvages (Wcf) », a fait remarquer le directeur général du Csrs.

Un panel a meublé sur le thème : « Les défis actuels et futurs de la conservation des chimpanzés et de la biodiversité en Côte d’Ivoire, à la lumière des travaux du professeur Christophe Boesch », a meublé cette cérémonie d’hommage. En effet, les panélistes Dr Roman Wittig, directeur du Tcp ; Dr Emmanuelle Normand, directeur Afrique de la Wcf ; le général Adama Tondossama, directeur général de l’Oipr ; Dr Fanny N’Golo, directeur de la Fprci et Dr Goné BI Zoro, enseignant-chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny et au Csrs, ont tous indiqué que les défis à la conservation des chimpanzés et de la biodiversité sont et demeurent le front agricole, les activités minières notamment l’orpaillage clandestin et le braconnage. Pour lutter efficacement contre ces menaces, il faut des informations scientifiques, établir le pont entre la science et la conservation et que le professeur Christophe Boesch y a contribué significativement.



Le 01/05/24 à 04:55
modifié 01/05/24 à 10:36