L'éditorial d'Adama Koné : Performance et effet Can

Les effets CAN sont toujours perceptibles. (Ph: Dr)
Les effets CAN sont toujours perceptibles. (Ph: Dr)
Les effets CAN sont toujours perceptibles. (Ph: Dr)

L'éditorial d'Adama Koné : Performance et effet Can

Le 29/04/24 à 10:00
modifié 29/04/24 à 10:00
La dernière Coupe d'Afrique des nations (Can) n'a pas fini de donner des leçons aux Ivoiriens. Politiciens, autorités gouvernementales, cadres de l'administration publique et privée, agents, travailleurs, élèves et étudiants, citoyens vivant en Côte d'Ivoire sont tous unanimes sur le bienfait que l'organisation et surtout la victoire, au soir du 11 février, ont apporté au pays. En fait, deux mois et demi après le sacre, la réalité va au-delà de la nostalgie.

Et si on rejouait cette fameuse Coupe d’Afrique des nations ! L’idée est venue à la vue d’un citoyen vêtu en maillot orange, grelot en main et criant à la victoire. Pourquoi ? Tout simplement, par nostalgie de ces jours féériques que la Côte d’Ivoire a connus.

Dans les rues d’Abidjan, et même de l’intérieur du pays, aujourd’hui, le port du maillot ivoirien est très courant. Idée commerciale gratuite : on pourrait organiser dans un espace approprié, le souvenir de la victoire. Cela consisterait à lancer des appels de mobilisation, pour rassembler la population devant un écran géant afin de revivre les émotions du match de la finale. Tout ceci dans une ambiance festive. Tellement la Can 2023, tenue du 13 janvier au 11 février 2024, nous manque.

C’est sûr que, pendant toute cette année, jusqu’à la prochaine édition, la population continuera d’arborer, fièrement, le maillot national. Il fait partie de nos habitudes vestimentaires. Les Ivoiriens célèbrent ainsi au quotidien leur troisième étoile. Une étoile qui fait briller la Côte d’Ivoire et ses habitants. Cette étoile qui éclaire les actions du peuple. Cette étoile est désormais considérée comme un indicateur de performance.

En effet, aujourd’hui, tout se mesure à l’organisation de la Can 2023. Tout s’évalue en référence à cette belle aventure réussie par toutes les composantes de la société ivoirienne. C’est un niveau d’excellence qu’il faut avoir en repère.

A défaut de le dépasser, il faut au moins l’atteindre. On l’a vu avec le Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa) qui vient de se dérouler du 13 au 20 avril dernier. Une organisation qui a battu le record des Masa précédents. Provisoirement, 168 intentions de contrats ont été enregistrées, lors de ce marché.

Continuons avec les chiffres pour montrer l’exception qu’a été cette 13e édition de la célébration de la culture (aspect spectacle) dans toute sa diversité. Au lancement, le directeur du Masa, Abdramane Kamaté, a souligné que pour cette édition, ce sont 2500 candidats qui se sont manifestés dans les différentes disciplines artistiques, du jamais vu.

300 spectacles totalement gratuits dans plusieurs communes ont été programmés et servis aux nombreux publics. 59 pays ont pris part au marché. Au total, 168 heures de spectacle, d’échanges et de business ont fait de la capitale économique ivoirienne, la perle du beau, de la parole, de la danse, du son, de la lumière et de la réflexion culturelle et artistique.

Le Masa terminé, voilà qu’un autre évènement pointe le nez. Le 16e Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), du 14 au 19 mai prochain. Toujours avec la même exigence de qualité inspirée et imposée par la Can 2023. Le leader du groupe A’salfo, commissaire général, le disait au lancement, ce Femua doit être considéré comme la Coupe d’Afrique des musiques.

L’effet Can se manifeste donc à tous les niveaux. Cette année, les soirées de concert passent de trois à cinq. L’innovation majeure restant le « Femua tradi ». La lumière sera mise sur le village d’Anoumabo qui a vu naître le festival. Course de pirogues, parades, danses traditionnelles, exposition de patrimoine culturel du village sont inscrites au programme.

On peut le voir, la Can 2023 est un baromètre désormais. Toute activité tenue dans le pays, qui se veut de renommée et d’envergure, se réfère à cette réussite nationale. Il faut aller plus loin dans la réflexion. L’effet Can, c’est aussi dans le quotidien de chacun.

La performance dans tous les secteurs, à tous les niveaux socio-économiques, doit être un challenge. Repousser ses limites. Développer des initiatives bénéfiques à la communauté. Découragement n’est pas Ivoirien, dit-on.

L’échec accidentel est une école. Si chacun intériorise le parcours des Éléphants de Côte d’Ivoire, lors de la dernière compétition africaine, il trouvera le moyen de renaître de ses cendres et de transcender ses difficultés.

A la veille de la fête du travail, le 1er mai, il serait heureux que chaque citoyen réveille la volonté, la détermination et les possibilités de succès qui sommeillent en lui. Car, comme l’a dit Mandela « ce qui est impossible à faire l’est jusqu’à ce que quelqu’un le fasse ».


Le 29/04/24 à 10:00
modifié 29/04/24 à 10:00